Test : Valkyrie Elysium – La Valkyrie a le profil

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Valkyrie Elysium

Le gros avantage de cette profusion, c’est que ça coûte au final bien moins cher qu’un Final Fantasy canonique, ça brosse dans le sens du poil les nostalgiques trentenaires (qui ont les moyens de payer les jeux) et à mes yeux, c’est le retour des fameux « laboratoires » qui ont permis la naissance de titre comme Xenogears ou Valkyrie Profile à l’époque. Les ambitions étant très mesurées, les développeurs ont sans doute bien plus de liberté. Et c’est tant mieux !

Valkyrie Elysium est un successeur spirituel de Valkyrie Profile, tout en étant vraiment différent. Et si vous voulez un avis très rapide sur le titre, je dirais que ce n’est pas le jeu de l’année, mais c’est un bon jeu, qui comble efficacement le vide laissé par Lenneth et Silméria. Sans jamais atteindre la maestria du premier épisode, ceci étant dit.

Nous sommes ici dans un Action-RPG en 3D avec des combats en temps réel, ce qui est très différents de la formule 2D des épisodes précédents. Et si je suis un joueur déjà ancien qui reste toujours très attaché aux systèmes au tour par tour que je considère comme plus stratégiques, Valkyrie Elysium parvient à rendre ses combat à la fois dynamiques et stratégiques grâce à de nombreux petits systèmes maîtrisés.

Dans Valkyrie Elysium, la Valkyrie combat seule, mais elle peut invoquer jusqu’à 2 Einherjars en même temps au prix d’une partie de sa jauge d’âme. Ces Einherjars se battront seuls pendant un temps limité avant de quitter le champ de bataille, mais les joueurs peuvent choisir de les invoquer à nouveau immédiatement si la jauge le permet. La nouveauté ici c’est que chaque guerrier invoqué dispose d’un élément spécifique (feu, glace, sacré…) qui permettra d’étourdir les ennemis faibles face à cet élément. Des quêtes spécifiques à chaque guerrier leur permettent également de gagner de nouveaux mouvements et attaques.

Mieux encore, la Valkyrie peut imprégner son arme de l’élément de l’un de ses Einherjar invoqué pour infliger plus de dégâts. En sus, elle dispose d’une palette de 4 sorts dont elle pourra user via sa jauge de magie afin de faire des dégâts de zone. Les combats sont vraiment dynamiques, et on peut en plus rejoindre très rapidement l’ennemi visé grâce à un grappin spirituel. La Valkyrie voltige donc d’ennemis en ennemis en déchainant sa magie et l’acier de ses lames pour un résultat très réussi.

Cela donne des combats visuellement impressionnants, d’autant que les sorts – même de base – sont très explosifs. Valkyrie dispose de trois arbres de compétences qui peuvent être améliorés, et certaines des compétences à débloquer invoquent automatiquement les Einherjars dans la bataille. La convocation automatique consomme moins de la jauge d’âme, mais le Einherjar assigné ne restera pas aussi longtemps.

Si l’on ajoute à cela un certain nombre d’armes différentes qui disposent de leurs propres mouvements entre épées et lances, les batailles de Valkyrie Elyium sont vraiment plaisantes (et heureusement, puisque les combats sont assez fréquents). Lorsque les coups s’enchaînent, le retour visuel et sonore est très agréables, c’est un détail important pour que les impacts aient du punch.

Au fur et à mesure que les joueurs utilisent une arme en combat, la jauge d’expertise de cette arme augmente. Certaines compétences de l’arbre de compétences de Valkyrie nécessiteront que certaines armes atteignent un certain niveau pour les débloquer. Au début, j’ai pensé que ce serait vraiment pénible mais cela prend finalement assez peu de temps, et les effets sont assez intéressants pour qu’on s’y applique.

Chaque arme peut également gagner jusque 10 niveaux en échange de gemmes que l’on collecte un peu partout.  Ces mêmes gemmes sont également utilisées pour débloquer les nœuds de l’arbre de compétences de la Valkyrie et j’avais un peu peur qu’un des deux aspect vampirise l’autre, mais Valkyrie Elysium permet de gagner ces éléments assez facilement. Maximiser les arbres de compétences et augmenter le niveau de quelques armes est plutôt simple.

Bon, tout n’est pas non plus aussi réussi dans le jeu, à commencer par l’histoire, simple et assez prévisible : à l’approche de la fin du monde, Odin charge la Valkyrie de purifier les âmes sur Midgard dans quelques régions afin d’empêcher le Ragnarok. En chemin, elle recrute plusieurs Einherjars après avoir trouvé leurs reliques et affronté un fragment corrompu de leur âme dans des combats de boss. Une étrange Valkyrie nommée Hilde se met en travers de sa route et ses paroles amènent la Valkyrie à douter des motivations d’Odin. Les joueurs de Valkyrie Profile savent déjà qu’il y a anguille sous roche.

L’atmosphère de fin du monde explique fort logiquement pourquoi le monde est si terne et pourquoi il est si vide de vie. J’ai aussi un gros regret à formuler au niveau des Einherjars, dont l’histoire nous est simplement contée à travers quelques fragments audio au fil de leur donjon. On entend des fragments de conversations construisant rapidement un contexte, on trouve quelques reliques que l’on peut interpréter, mais nous sommes très très loin de la narration passionnante du premier Valkyrie Profile. Ces dernières nous faisant revivre les dernières heures des guerriers que nous allions recruter, des histoires riches et tragiques qui créaient en nous un gros sentiment d’attachement. Ici je dois dire que les guerriers que l’on recrute – en nombre très restreints – sont davantage des outils que de véritables personnages très construits. Une grande partie de leur personnalité et de leur histoire est cachée derrière des souvenirs optionnels qui peuvent être consultés dans le menu des pièces à collectionner. Il s’agit simplement de petits scénarios joués uniquement par le texte et le jeu de la voix, à l’image des CD drama japonais. Ces passages sont très faciles à ignorer car le jeu lui-même ne les met pas du tout en valeur.

Même constat pour toutes les fleurs que nous pouvons cueillir, qui contiennent en fait des fragments d’âmes ds habitants, racontant chacune une portion de leur vie. Cela contextualise un peu la situation, mais c’est un peu trop brut de décoffrage pour être passionnant.

Un grand nombre des quêtes secondaires de Valkyrie Elysium sont de petites missions à réaliser durant les intermissions, et qui sont à débloquer dans la mission principale. Les quêtes secondaires deviennent alors des entrées distinctes sur l’écran de sélection des missions au Valhalla. Les quêtes secondaires utilisent la même carte que la quête principale correspondante, mais prennent sur une portion beaucoup plus petite. Cela évite de devoir sans cesse refaire les mêmes portions de niveau Elles sont souvent rapides à accomplir, la plupart se résumant à « tuer tous les ennemis ». Les récompenses cependant valent la peine la plupart du temps, qu’il s’agisse d’Arts divins de plus haut niveau ou d’objets qui augmentent le plafond de la santé, de la jauge d’âme et de la jauge d’arts de la Valkyrie pour les sorts.

Il faut une petite vingtaine d’heures pour boucler Valkyrie Elysium, ce qui est pour moi la durée de vie la plus correcte pour ce type de jeu. Hormis la quête des fleurs (dont certaines sont « cryptées » pour les besoins du scénario), il n’y a pas spécialement de raison de relancer le jeu une fois terminé. En l’absence de New Game+, on aura à cœur de faire la lumière sur tous les événements via les 4 fins possibles, toutes accessibles via des conditions à remplir dans le dernier chapitre.