Que dire qui n’a déjà été écrit sur Dark Souls ? Honnêtement, j’ai eu beaucoup de mal à commencer cet article. Peut-être puis-je commencer par vous dire que Darks Souls est le seul épisode de la série auquel je n’ai pas touché ? Que Demon’s Souls a été un véritable mur que je n’ai pas pu franchir à l’époque de sa sortie, me vaccinant contre la série pour longtemps ? Quoi qu’il en soit, il n’y avait pas moins qualifié et moins motivé que moi pour se lancer dans les ruines d’Anor Londo.

*Orgasme*

L’élu Mort-Vivant

Même si je suis fan de la série Hellraisers (ne me jugez pas), je ne suis pas un adepte de la douleur. Mes genres de prédilections vont habituellement à l’aventure, aux titres narratifs ou stratégiques. Jamais au grand jamais je n’ai pris de plaisir à me confronter à une difficulté sadique, étant davantage passionné par les univers foulés que par les défis gratifiants à relever. Comme je l’ai dit, quand Demon’s Souls est sorti à l’époque, je me suis pris un mur. Un mur violent qui m’a fait ranger le jeu dans sa boîte au bout de quelques heures, frustré d’être lâché dans une fosse sans aucune indication et extrêmement vulnérable, et j’ai ainsi ignoré les sorties des Dark Souls. Je n’étais pas prêt, tout simplement.

Chaque pas est une petite victoire en soi

Puis il y eu Bloodborne et une version complète de Dark Souls 2, deux titres qui ne sont pas parvenus à m’accrocher. Et enfin Dark Souls 3, sur lequel je suis encore. Sans revenir sur ce dernier, il faut savoir que de nombreux liens unissent le premier et le troisième épisode. Au centre des attentions, le Feu primordial des Dieux qui se meurt. Ce Feu à l’origine des bouleversements du monde, qui permit à la Sorcière Izalith, à Gwen et à Nito de prendre le dessus sur les Dragons primordiaux et de faire perdurer un âge des Dieux flamboyant. Mais tout ce qui vit doit mourir et le Feu ne fait pas exception. Afin de ne pas basculer dans un âge de Ténèbres, nombre de tentatives ont été menées pour raviver le feu, la moindre ne fut pas les échecs d’Izalith pour tenter de recréer artificiellement un Feu primordial.

Mais au fil des siècles – le temps étant très relatif dans Dark Souls – une prophétie vit le jour, reposant sur les insignifiants humains et leur malédiction de Morts-vivants héritée du Pygmée. Un jour, un élu mort-vivant, que la mort ne pourra délivrer des tourments à cause de la marque sombre, parviendra à faire perdurer le Feu et l’âge des Dieux. Délivré du Refuge Nord des Morts-Vivants, où vous et vos semblables sont emprisonnés, vous prenez votre destin en main, et partez répondre à l’appel du Feu, des plus hautes tours aux tréfonds des cités maudites.

Patience et observation sont récompensées, là où la vanité et l’assurance du joueur sont minutieusement détruites

L’Appel du Feu

Quel Lore passionnant que celui de Dark Souls. La mythologie autour du Feu, des tentatives et des personnages ne vous est que vaguement expliquée à travers une narration environnementale maîtrisée où chaque objet, chaque arme et chaque âme constitue une minuscule pièce d’une gigantesque puzzle. A vous – si vous le souhaitez – de parcourir les ruelles et sombres dédales tortueux d’Anor Londo aux tréfonds des Abysses à vos risques et périls pour faire la lumière sur les siècles d’histoire que vous foulez de vos pieds crasseux. Le level-design est une petite merveille de construction, entrelaçant chaque lieu pour les connecter entre-eux à l’aide de raccourcis à débloquer, tous vous ramenant au Sanctuaire de Lige-Feu, cet espace de repos où vous rejoignent au fil de la partie les divers personnages énigmatiques que vous délivrez – si tel est votre choix. Peu avare en couloirs et bifurcations, Dark Souls se parcourt à l’aveugle.

Aucune cinématique ou mouvement de caméra ne seront là pour guider votre progression (à l’exception de quelques apparitions de boss), qui se verra constamment bloquée par des ennemis coriaces et mortels. Chaque affrontement est potentiellement mortel, des plus insignifiantes Carcasses aux Dragons les plus majestueux.  L’apprentissage se fera dans la douleur.

C’est beau, fluide… la version console parfaite

Les âmes récoltées sur vos ennemis vous serviront autant de points d’expérience que de monnaie d’échange chez les quelques marchands que comptent les lieux. Mais attention : chaque échec vous  renverra au dernier Feu de camp allumé, dépouillé de vos âmes, ces dernières vous attendant à l’endroit de votre trépas. Récupérez-les sans mourir à nouveau, sous peine de les voir disparaître à jamais. Chaque repos au feu régénérant tous les ennemis (à l’exception des boss), le danger est constant, tout comme les possibilités de progression et d’amélioration de votre pauvre personnage. Patience et observation sont récompensées, là où la vanité et l’assurance du joueur sont minutieusement détruites à chaque nouveau pas. Vous n’êtes rien, mais vous devez vaincre car même la mort ne vous sauvera pas.

Pourtant, si le défi est de taille, les récompenses sont à la mesure, qu’elles se présentent sous la forme d’un nouveau panorama à couper le souffle ou d’une zone de quiétude. Oui dans Dark Souls, où même l’accès à son inventaire ne coupe pas l’action, le moindre espace de calme et de sécurité est une récompense.

Remastered

Mais je ne suis pas là au final pour détailler encore et encore la fascination que j’ai à parcourir ces lieux morts, en dépit de mes nombreux échecs, faisant de moi un meilleur joueur à chaque nouveau trépas. Si vous n’avez jamais mis les pieds dans un Dark Souls, faites-moi le plaisir de vous jeter sur cette version, qui tourne en 1080p et 60 images secondes sur PS4 standard et en 1800p upscalé 4k sur PS4 Pro. Comparativement, la  version originale se cantonnait à du 30fps en 720p. Compte-tenu de l’âge du jeu, ce Remaster est une véritable cure de jouvence pour le titre au moteur vieillissant.

Ça fait désordre

De nouveaux effets de lumières et de particules ont été intégrés, tout comme une nouvelle gestion plus réaliste du feu et des reflets. Pour un titre qui mise autant sur les roulades, les contres et les esquives millimétrées, le gain de performance et de fluidité est un véritable cadeau. Cela ne rend pas le jeu plus facile au contraire, mais plus réactif manette en main, excluant toute excuse technique à vos décès prématurés. On notera quelques petits accrocs néanmoins sur la PS4 standard, tout comme l’apparition parfois tardive de textures par endroit, mais cela reste très rare. Qu’on se le dise, si cette version console ne vaut sans doute pas la version moddée sur PC, elle apporte néanmoins une véritable plu-value pour les joueurs console. Si le moteur de Dark Souls accuse tout de même un certain retard sur les productions actuelles, cette refonte permet néanmoins de rendre les décors mais surtout les ambiances plus prégnantes.

Les lueurs dansent sur les murs, les reflets rebondissent sur l’armure et le feu semble plus vif que jamais. Malheureusement, tous les lieux ne semblent pas avoir profité des mêmes soins. Mais cette version n’est pas qu’une refonte technique. Elle apporte aussi son lot d’ajustements – parfois subtils, parfois salvateurs – comme la possibilité de consommer plusieurs âmes à la fois, modifier ses Serments à chaque feu de camps ou avoir placé un de ces feux tout près d’André, notre bien aimé forgeron également présent dans Dark Souls 3.

*Praise the Sun*

Autre modification que j’ai beaucoup apprécié pour ma part : la réduction des éléments d’interface, qui – il faut bien l’avouer – grignotait une part significative de l’écran auparavant, rendant chaque ouverture d’inventaire potentiellement mortelle. Outre cela, il s’agit du même jeu et si il apporte quelques modifications – que l’on qualifiera de mineures mais bienvenues – ceux qui ont déjà torchés en long, en large et en travers la version originale et son DLC consacré à notre bien aimé Artorias ne trouveront rien de véritablement nouveau.

En toute honnêteté, j’ai aimé parcourir l’aventure seul. Mais le multijoueur particulier de la série a aussi été quelque peu ajusté pour cette remasterisation. Les combats d’arènes sont ainsi passés de 4 à 6 joueurs sur des serveurs dédiés, et il est possible de bloquer le mode en ligne pour jouer seul, ou de privatiser vos partie pour n’être rejoint que par vos amis.

Conclusion

Je n’étais juste pas prêt. Cette nouvelle sortie façon “Edition Définitive” apporte à Dark Souls un écrin certes un peu daté mais plus soigné et bien plus optimisé que lors de sa sortie originale sur console. Les quelques ajustements corrigent certains problèmes et rendent l’expérience globale très fluide. La progression est par contre inégalable et chaque lieu transpire de son histoire. Si le jeu vous fera toujours souffrir, il saura vous récompenser comme il se doit par une expérience à la fois rêche et fascinante, voire obsédante. Même malmené, on n’a qu’une envie une fois la console éteinte : la rallumer le plus vite possible pour repartir souffrir encore un peu, juste pour espérer être gratifié d’une once de plaisir.

Dark Souls Remastered

  • Développeurs FromSoftware
  • Type Aventure
  • Support PS4, PC, Xbox One, Switch
  • Sortie 25 Mai 2018
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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