Faisant suite à leur premier livre consacré à la saga monstrueuse de Capcom, Resident Evil : Des Zombies et des Hommes Volume 2 de Patrick Hellio s’attaque à l’étrange période située entre Resident Evil Revelations et Revelations 2.

Je parle de période étrange car, il faut bien l’avouer, la série Resident Evil (Biohazard) a connu des moments difficiles. Après une première trilogie impeccable et saluée, ainsi que quelques épisodes annexes de qualité, le tournant opéré par Resident Evil 4 (dont un dépoussiérage est dans les tuyau par ailleurs) a été des plus complexe. Si l’opus consacré à Leon et Ashley rebattait les cartes du Survival Horror tel qu’on le connaissait, il faut honnêtement reconnaître que le découpage un peu abrupte des chapitres et le système de « compagnon » en la personne de Ashley avaient fait grincer quelques dents. Pour ma part, j’avais regretté le tournant pris par la série, mais Resident evil 4 était une véritable réussite et le gage d’avenir radieux pour Capcom et ses zombies.

Sauf que l’éditeur s’est quelque peu pris les pieds dans le tapis. On se souviendra d’un Resident Evil 5 très perfectible (le système de compagnon – encore) et d’un Chris Redfield sous stéroïdes, mais surtout d’un Resident Evil 6 essayant bien maladroitement de concilier la chèvre et le choux en proposant un épisode choral qui n’avait plus aucun sens.

Si la série était repartie sur des rails un peu plus sain avec son spin-of Revelations, et que la suite allait être du même acabit, cela ne restaient que des épisodes annexes. Capcom devait sauter le pas d’un nouvel épisode canonique en frappant un grand coup. Encore fallait-il bien réfléchir et ne pas (re)faire n’importe quoi.

Il va sans dire qu’une certaine démo apparue un soir sur le Playstation Store et retirée peu après a chamboulé un peu les idées du japonais. Il s’agissait d’une démo pour un projet mystérieux aujourd’hui avorté qui plongeait le joueur dans un couloir sans fin, le confrontant de plus ne plus à l’horreur. Vous aurez certainement ici reconnu le défunt projet de Kojima pour Silent Hills : P.T.

Quand la première bande annonce du nouveau Resident Evil arrive, c’est un véritable choc : baptisé astucieusement Resident EVIIL, ce nouvel épisode propose une vue à la première personne, des environnements cloisonnés, un cadre inédit et une horreur bien plus viscérale au sein d’une famille dégénérée de Louisiane.

Capcom rabat une nouvelle fois les cartes et les joueurs– qui s’attendaient sans doute à une nouvelle surenchère nanardesque – cessent de moquer la série, se taisent et regardent. Resident Evil 7 opère une fracture net et radicale avec les précédents épisodes : Plus l’ombre de Claire, Chris, Leon, du BSAA ou même d’Umbrella. Juste un pauvre bougre qui reçoit un message énigmatique de sa femme déclarée morte et qui se lance à sa recherche en Louisiane. Certains font un rapprochement avec les aventures de James Sunderland dans Silent Hill 2, mais il n’en sera rien : Ethan Winters devient bel et bien le nouvel avatar de l’horreur de Capcom, et il ne sera absolument plus question de faire face à des hordes de zombies dans des complots pharmaceutiques aux commandes de machines de guerres, mais seulement d’affronter une famille monstrueuse dans des environnements isolés. La démo nous plonge dans la terreur et le succès est phénoménal. Resident Evil VIILage poursuivra la nouvelle direction de la franchise avec un beau succès cette fois (comparativement à ce qui s’était déroulé pour Resident Evil 4 et 5).

Entre-temps, Capcom – qui est une entreprise aimant bien rentabiliser ses licences – entame une refonte totale des épisodes 2 et 3, modernisant tous les aspects des aventures de Claire, Leon, Carlos et Jill, réalise un portage en réalité virtuelle de sa poule au œufs d’or Resident Evil 4, travaille sur une série sur Netflix (qui est un échec cuisant cela dit) et regagne la confiance de ses joueurs et leur donnant à la fois de nouveaux contenus et de nouvelles versions de ses classiques.

Ce sont ces aventures, non plus contée de jeux en jeux, mais d’années en années, que nous conte l’auteur de ce livre, abandonnant ainsi la structure du premier livre pour nous proposer de le suite dans l’évolution et les réflexions des développeurs et de l’éditeur sur Resident Evil.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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