J’y vais tout de go : je ne connaissais pas du tout la série des Whisper autrement qu’avec leur jaquette dans quelques grands magasins. Tirée d’une série de films allemands destinés aux jeunes filles, la saga en est déjà à son troisième film et fort logiquement, à son troisième jeu également. Je vous entends vous gausser d’ici vu la nature du titre, mais de mon point de vue – celui d’un papa de deux filles de 5 et 8 ans – j’y ai vu l’opportunité de sortir de ma zone de confort et de m’atteler à la critique d’un jeu qui ne m’est pas destiné.

Incarnez Ari dans la région entourant le ranch

Une histoire de cheval et de vent

La profondeur de vue est assez faible – bonjour le brouillard !

Quand on est un néophyte comme moi, on prend ses renseignements et les diverses traductions de la série sont déjà un sacré bordel. Si le cheval qui donne son titre à la série se nomme Whisper (Murmure) en français – ce qui vous conviendrez évoque un tempérament calme – il se nomme Ostwind (Vent Oriental) dans sa langue d’origine, tandis que la version anglophone l’a renommé Windstorm (Tempête). Faut vous mettre d’accord les gars, parce qu’en chemin on a quand même des significations très différentes. Mais soit, cela n’a rien à voir avec le jeu lui-même.

Pour les fans, sachez seulement, que le jeu Whisper : Ari la cavalière intrépide fait suite au troisième film de la franchise sorti chez nous en avril 2018 sous le nom de Whisper 3. Je ne les ai pas encore vu, pour être honnête, mais mes filles sont au taquet. Je ne sais donc pas si la situation initiale du jeu est dans le film ou non, mais vous n’incarnez pas la rousse Mika dans cet opus, cette dernière étant dans le coma suite à un incendie survenu en Andalousie, mais Ari, une jeune fille “à problème” qui intègre un peu contre son grès le ranch Kaltenbach après avoir été violente dans sa précédente famille d’accueil.

Elle y découvrira un Whisper au bord de la déprime, qu’elle saura néanmoins amadouer, comme Mika avant elle. Sa période de calme sera de courte durée, puisque rapidement, le ranch passera aux mains de la sèche Isabelle qui n’a pour but que de redorer le blason de Kaltenbach avec des méthodes plus expéditives et traumatisantes pour les chevaux. Méthodes qui pousseront Ari à voler Whisper et à battre la campagne secondée par d’autres employés du ranch, et même par Mika, pour saboter une machination ourdie par Isabelle et des industriels.

Indice : c’est le méchant

On nage en pleine histoire pour jeunes filles ici – sans que cela soit péjoratif – avec des gentils très gentils – des méchants très méchants facilement identifiables et une intrigue propice aux longues chevauchées dans le petit monde ouvert que constitue les alentours du ranch. On apprécie les grandes prairies, forêts, montagnes et ruisseaux à traverser, avec un cycle jour / nuit et une météo dynamique, le tout propulsé à l’Unreal Engine 4.

certains passages sont exagérément difficiles

Néanmoins, budget modeste oblige, on se retrouve avec une distance d’affichage limitée, des éléments de décors qui apparaissent soudainement à quelques dizaines de mètres, un monde très vide de vie (hormis quelques oiseaux, vous ne croiserez rien ni personne qui n’a trait à l’histoire) et une modélisation générale perfectible, surtout quand les textures restent en basse définition lors de certains changements d’angles.

Tout un tas de choses dont mes filles se fichent éperdument par ailleurs, leur plaisir étant de chevaucher dans la nature et de suivre l’histoire intégralement doublée et sous-titrée en français.

Notez cependant que la mise en scène est réduite au stricte minimum, avec des portraits fixes qui se répondent durant les phases de dialogue, rendant la narration très peu dynamique.

Mika est présente sous une forme un peu… étrange

Le scénario est réparti en 15 missions découpées en plusieurs phases qui alternent les séquences de jeu. Ainsi, vous passerez un bon moment sur le dos de Whisper à rejoindre des points de missions sur la carte, vous tirerez à l’arc (à cheval ou à pieds), vous tenterez d’échapper à des ennemis en galopant à toute vitesse dans la campagne, voire passerez en mode filature quand il s’agira de poursuivre une voiture sans se faire repérer. Une diversité bienvenue, mais à la difficulté mal gérée puisque la filature vous demandera de rester dans une zone très précise à une certaine distance de votre cible, en gérant votre vitesse (trot, galop, course) et en vous pénalisant d’un “vous n’avez pas réussi votre objectif” qui vous renvoie au dernier checkpoint si vous restez plus de 10 secondes hors de la zone dédiée. Pire encore pour les fuites où l’une en particulier m’a demandé de fuir plusieurs véhicules me poursuivant à travers champs et me renvoyant au dernier point de sauvegarde dés que je restais plus de deux secondes dans la zone autour de mes poursuivant, sachant qu’à moins d’un démarrage ultra rapide au galop (ce qui use une jauge d’endurance de Whisper), c’est le Game-Over direct. A côté de ça, d’autres activités comme rassembler des vaches dans un enclos sont d’une simplicité enfantine.

Dans les filatures, veillez bien à rester dans la petite zone autour du véhicule sous peine de Game Over

Rajoutons à cela la précision dont il faut faire preuve pour sauter les obstacles – Whisper se cabrant et s’immobilisant quelques secondes avant de sauter automatiquement au-dessus de l’obstacle – et la capacité de notre canasson à rester bloqué dans des éléments de décors, et vous obtiendrez quelques crises de colères de la part de joueurs confirmés, alors je vous laisse imaginer la frustration des plus jeunes. D’autant que – jeune public oblige – Whisper se dirige parfois un peu tout seul, facilitant parfois les déplacements, mais donnant une impression de perte de contrôle à certains moments.

25 missions principales, 30 annexes,, le contenu est bien présent.

Heureusement, quelques feux de camps répartis sur la carte et faisant office de points de sauvegarde peuvent être rejoint depuis le menu du jeu, rester coincé dans un arbre n’est au final pas trop handicapant, surtout que certaines zones ou objets à découvrir poussent les joueurs à explorer les routes et les campagnes.

Les objectifs sont clairs, l’histoire suffisamment limpide et directe, la carte est lisible et une trentaine d’activités annexes sont proposées en plus des 15 chapitres du jeu, assurant de jolies balades aux joueurs.

Conclusion

Malgré ses défauts techniques et ses quelques passages crispants, Whisper : Ari la Cavalière Intrépide est un titre plutôt frais à parcourir qui a captivé mes filles qui ne se sont pas senties concernées par la technique, mais plutôt la maniabilité peu réactive du cheval et son entêtement parfois à se diriger tout seul. Le titre offre un petit monde ouvert assez vide, mais avez assez d’éléments et de points d’intérêt pour rendre la promenade agréable. Si le scénario pourra en faire sourire plus d’un avec ses aspect exagérément épiques de guerrière et d’esprit à la rescousse, le jeu est accessible à sa cible qu’il prend efficacement par la main tout en la laissant libre de vagabonder.

Whisper : Ari la cavalière intrépide

  • Développeurs Aesir Interactive GmbH
  • Type Aventure
  • Support PS4, Switch
  • Sortie 28 Mars 2019
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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