À la gamescom, bien loin des gros stands d’Ubisoft, Sony, Microsoft, Electronic Arts et autres Bethesda, et même bien loin des stands réservés aux développeurs puisque le stand en question se trouvait dans l’espace réservé aux boutiques, se trouvait le stand de GriN, un stand sur lequel l’œil de votre serviteur s’est jeté grâce à une hôtesse toute de rouge vêtue. Pressé par le temps, je m’arrêtais pour une photo, et la demoiselle me proposait alors un poster et un prospectus mettant en valeur le jeu présenté : Woolfe – The Red Hood Diaries. Je l’en remerciais et filais vers la sortie, doutant fortement que mon train m’attende pendant que je papotais.
Une fois chez moi, je changeais ma photo de profil Facebook pour celle où j’étais accompagné du petit chaperon rouge, puis je pris la peine de me renseigner sur le jeu. Woolfe – The Red Hood Diaries est donc un jeu indépendant en pleine campagne Kickstarter développé par GriN, un studio Belge (Anversois pour être plus précis).
Le jeu revisite le conte bien connu de tous. L’héroïne a perdu son père dans des circonstances suspectes (il a été expliqué à la famille qu’il s’agissait d’un accident). Bien des années après cette disparition, le petit chaperon rouge quitte sa mère-grand et sa forêt paisible et se rend en ville pour trouver des réponses.
Elle découvre alors une ville paralysée par la peur, sous l’emprise de B.B. Woolfe et de son armée de jouets. Notre héroïne ne se laisse pas intimider et se lance à la poursuite du dictateur et de ses biens sombres secrets.
De nombreux lieux à visiter (la ville, la forêt, les mines et l’usine), des inspirations de Tim Burton, Anton Pieck (peintre allemand du 20ème siècle) et des contes de fée traditionnels, de nombreuses mécaniques de gameplay (plate-formes en 2.5D avec des énigmes et un gameplay se rapprochant du hack-n-slash, des bataillés contre des boss épiques, tout semble réunis pour faire un bon jeu. Mais GriN a envie de voir les choses en grand.
En effet, le développement du jeu a déjà bien avancé, et cette campagne Kickstarter ne va pas servir à lancer le développement, mais plutôt à améliorer le jeu. Voici ce dans quoi l’argent sera réinvesti :
- Pouvoirs magiques pour le chaperon rouge : les développeurs ne veulent pas se limiter à des attaques de mêlée et aimeraient incorporer des pouvoirs pour diversifier le gameplay. Un tel ajout demande énormément de changements (scénario, game design, etc.) ;
- Éditeur de jouet-soldat : chaque donateur aura accès avant la sortie du jeu à un éditeur et pourra créer un soldat. Chaque soldat créé représentera un donateur et se retrouvera dans le jeu. Par la suite, si le soldat que nous avons créé venait à tuer le petit chaperon rouge dans la partie d’un autre joueur, nous recevrons des points de compétence pour améliorer notre soldat et le rendre plus dur à battre. Au fur et à mesure que les joueurs de la communauté jouent, le jeu deviendra plus difficile.
- Peaufiner le jeu : les développeurs se disent perfectionnistes et aimeraient retravailler notamment l’IA des soldats, les combos lors des combats, et embaucher un développeur supplémentaire pour retravailler les animations.
- Enfin, une infime partie servira à payer les charges imposées par Kickstarter.
L’objectif pour accomplir tout cela est de 50 000 $ US. À l’heure actuelle, 33 000 dollars ont déjà été trouvés, à 18 jours de la fin de la campagne. Comme d’habitude, les donateurs pourront, selon le montant de leur don, recevoir différents bonus (jeu offert à la sortie, accès à la bêta, artbook au format PDF, wallpapers, soundtrack du jeu, etc.). Si à l’heure actuelle la plupart des bonus sont virtuels, il n’est pas exclus d’offrir des récompenses physiques (artbook, cape du chaperon rouge, etc.).
Si le jeu est bien prévu sur PS4 et Xbox One, cette campagne ne concerne que la version PC. Les développeurs expliquent qu’ils n’ont jamais développé sur les consoles de nouvelle génération et qu’ils ne peuvent promettre que la somme demandée permettra de transposer nouveautés qu’ils veulent apporter à la version PC sur PS4 et Xbox One. Mais l’idée n’est pas abandonnée.
Images, artworks et vidéos peuvent être trouvées sur la page Kickstarter de ce jeu qui, avec Divinity: Original Sin, prouve que les Belges aussi savent faire des jeux vidéo.
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