Tales of Arise est sorti le 10 septembre 2021 après une longue gestation attendue par les fans de la série. Ce 17ème opus marque le 25ème anniversaire de la saga Tales Of. Il a pour but avoué de la redynamiser et la remettre sur le devant de la scène du JRPG. Pari réussi pour Bandai Namco Entertainment ? Je vous donne mon avis dans ce test.
Tales of Arise PS5
Supports : PS4, PS5, PC, Xbox One, Xbox Series
Genre : Action RPG
Date de sortie : 10 Septembre 2021
Editeur : Bandai Namco Entertainment
Développeur : Bandai Namco Entertainment
Multijoueurs : non
Tales of Arise est la preuve qu’une licence de 25 ans peut encore nous surprendre et améliorer le genre.
- Une vraie refonte graphique pour la série avec l’Unreal Engine 4
- Un character design particulièrement soigné
- Le genre JRPG « classique » repensé pour plus de dynamisme et un peu moins de tâches répétitives/rébarbatives
- Un système de combat très bien pensé aux nombreuses possibilités
- Une histoire et des personnages captivants
- Une chouette OST (mais pas vraiment mémorable non plus)
- Certains clichés scénaristiques ou de personnalités peuvent agacer
- Pas autant de liberté qu’on aurait pu l’espérer
- Il y a encore de la marge de progression dans la qualité graphique des environnements
- La rapport qualité prix des DLC
- Le peu de cinématiques animées
Un peu de contexte
Tales Of est un nom que tout amateur de JRPG se doit de connaître. En effet, cette série remonte à 1995 et nous a proposé plus ou moins tous les 2 ans des RPG qui sont restés dans les mémoires des fans. Le dernier opus, Tales of Berseria, remonte toutefois à 2016.
Notre spécialiste de la licence chez PXLBBQ, Titiks, vous avait écrit une preview de Tales of Arise dans laquelle il a pu parcourir le premier chapitre du jeu. Pour ce test complet, nous avons décidé de changer un peu la donne. En effet, vous aurez ici l’avis d’un néophyte de la licence. Je n’ai joué qu’un peu à Tales of Berseria (plus par manque de temps que par manque d’intérêt) et vais donc vous donner mon avis sous l’angle de la découverte. Pour un avis plus expert, je vous invite donc à relire la preview de mon ami Titiks en cliquant ici.
Shounen Power
Les fans de grands classiques du manga shounen à la Fairy Tail ou One Piece seront en terrain connu avec Tales of Arise. En effet, le scénario et les caractères des personnages vont piocher dans bons nombres de clichés du genre. Ceci n’est pas dit péjorativement car le tout fonctionne particulièrement bien.
Sans trop vouloir vous spoiler l’histoire, nous sommes situés dans un univers où 2 planètes s’opposent. Les Dahniens ont annexé la planète voisine et réduit son peuple à l’esclavage. Cette planète est divisée en 5 zones dirigées de main de fer par un seigneur Dahnien. Leur but: faire trimer les esclaves jusqu’à la mort pour extraire l’énergie élémentaire de la planète. Le seigneur qui aura amassé le plus d’énergie sur une période de temps sera nommé souverain suprême (NTM, laisse pas trainer ton fils là-bas).
C’est dans ce contexte pas jojo du tout que nous incarnons un esclave, amnésique et affublé d’un masque de fer. Il ne se souvient même pas de son nom et sera donc appelé « masque de fer » ou « kamen » en japonais (ce qui fait un peu référence aux kamen raiders). Vous vous en doutez, il n’est pas comme les autres esclaves. Il a la particularité d’être insensible à la douleur et son pédigré particulier sera une des clés de l’histoire.
Une team de choc et de charme
Peu de temps après avoir fait connaissance avec notre héros, ce sera à l’héroïne de faire son entrée (dans une chouette cinématique comme dit plus haut). Shionne (c’est son nom) respire la classe et vous fera certainement penser un peu à Athéna de Saint Seya ; en particulier dans une scène du chapitre 1 où elle se prend une flèche en pleine poitrine (rassurez-vous elle s’en remet vite).
Shionne fait partie du peuple Dahnien et est poursuivie par les siens car détentrice d’un grand pouvoir. Elle et Kamen vont rapidement rejoindre la résistance et décider de former une alliance assez improbable pour renverser les 5 seigneurs.
Nos 2 amis sont en effet bigrement complémentaires, Kamen est insensible à la douleur tandis que Shionne inflige des décharges électriques à tous ceux qui la touchent. De plus, elle recèle le pouvoir d’un noyau élémentaire de feu sur lequel les seigneurs veulent mettre la main. Celui qui maitrise ce pouvoir peut extraire une énorme épée de feu de la poitrine de Shionne pour déchainer les enfers. Je n’ai que 2 choses à dire : Booba sword et Shining Tears !
Les clichés ont la vie dure
Je vous avoue que j’ai eu un peu de mal à accrocher aux deux héros au début de l’aventure. Kamen est le stéréotype du justicier amnésique qui fonce vers le danger sans se poser de questions. Shionne quant à elle est la tsundere de base qui ne montre jamais ses vrais sentiments. Toutefois, la complémentarité de leur pouvoir respectif rend le rapprochement évident et vraiment agréable à suivre. En effet, personne n’a jamais vraiment pu approcher Shionne vu son pouvoir et Kamen est le seul à ne pas ressentir la douleur. On assiste donc petit à petit à l’évolution et l’ouverture de Shionne aux autres tandis que Kamen se rend compte que tous les Dahniens ne sont pas foncièrement mauvais.
4 autres personnages jouables viendront rejoindre votre équipe de justicier. Ils volent parfois même un peu la vedette aux héros tant ils sont attachants. Je sais bien que c’est un peu cucul la praline mais je suis assez fan de la petite Rinwell et son hibou tout mignon. Généralement, un RPG avec une mascotte kawaii c’est signe de succès !
Une belle mise en scène
La série des Tales Of commençait légèrement à accuser le coup d’un moteur graphique vieillissant ne lui donnant pas la superbe qu’elle mérite.
Tales of Arise fait enfin un grand pas en avant grâce au moteur Unreal Engine 4. Comme dans la plupart des JRPG, les développeurs ont surtout mis le paquet sur le character design. Ils ont réussi à donner une certain effet de peinture dans les traits de personnages du plus bel effet. Ce trait de style est encore renforcé par les nombreuses saynètes les mettant en scène dans un format bande dessinée.
On sent également une nette différence de qualité de modélisation des environnements 3D par rapport à Tales of Berseria. Toutefois, la qualité des décors laisse encore à désirer par rapport à d’autres grosses productions récentes. Au final, cela ne ternit pas vraiment l’expérience globale car les environnements sont suffisamment variés et vastes à explorer que pour accomplir l’immersion nécessaire à tout bon RPG. L’acte 1 se déroulant dans un monde enflammé est sans doute le moins réussi, mais les contrées enneigées ou verdoyantes des actes suivants sont beaucoup plus enchanteresses.
J’émet toutefois un petit bémol sur le nombre de séquences cinématiques animées. Le début du jeu nous en met plein la rétine avec une belle introduction suivie assez rapidement d’une autre séquence introduisant l’héroïne du jeu. Malheureusement, vous n’en aurez presque plus par la suite de l’aventure. Je comprends que ce soit un cout conséquent d’en intégrer plus, mais l’animation 2D est un gros point fort sur lequel les JRPG ne misent que très rarement.
Liberté, quand tu nous tiens cloisonnés
Parlons maintenant gameplay. Le point qui m’a le plus frappé par rapport à Tales of Berseria est la taille a priori grande des zones à explorer. En regardant la mini map au moment d’entrer dans une nouvelle zone, on se dit parfois « wow va y avoir du boulot pour tout explorer ».
En fait, ce constat n’est pas forcément adéquat. Bien que les zones paraissent grandes, on en fait assez vite le tour et on se retrouve assez vite bloqués par des obstacles infranchissables. Je ne vais pas exagérer en disant que l’on est dans des couloirs et des lignes droites mais les zones ne sont pas labyrinthiques ou exceptionnellement vastes.
Toutefois, elles regorgent de points de récoltes qui vous serviront pour la cuisine ou encore de trésors abritant des potions bien utiles pour se soigner lors des combats retords. Vous allez dire que je reviens encore avec mes hiboux mignons, mais il y a également un élément de collectionnite assez sympathique qui les implique. Un peu à la façon de P’tit Cactus dans Trials of Mana, vous devrez ici trouver tous les petits hiboux perdus dans le monde. Mettre la main sur ces volatiles vous octroie de nouveaux costumes pour vos personnages.
Je profite de cette allusion aux costumes pour aborder le sujet des DLC dans Tales of Arise. La plupart sont cosmétiques, assez chers et pas forcément du meilleur gout (comme les fameuses tenues maillot de bain). Cependant, certains DLC débloquent de nouveaux arbres de compétences pour vos personnages. Ces compétences sont loin d’être négligeables et vous apportent un gros boost de caractéristiques. De fait, passer par la case achat des DLC ou de l’édition Ultimate les regroupant tous peut tout de même s’avérer utile.
Simplifications bienvenues
Les JRPG old school sont parfois réputés pour le farming rébarbatif ou les quêtes annexes anecdotiques nécessaires pour monter en puissance et enfin pouvoir faire mordre la poussière aux boss.
Je n’ai pas du tout eu ce feeling en jouant en mode normal (notez que la difficulté peut être renforcée). Les boss de fin d’acte vous donneront sans doute du fil à retordre mais ne sont pas insurmontables sans farmer. Je vous avoue que j’ai quand même pris une raclée contre le premier vrai boss du jeu qui m’a d’ailleurs bien surpris dans ses patterns et différentes phases.
Je voulais également insister sur le fait que Tales of Arise introduit pas mal de petites choses qui facilitent la vie du héros de JRPG. Tout d’abord, vous aurez droit à une mini map et des voyages rapides. Cela sera bien utile pendant les quêtes secondaires. Mais surtout Tales of Arise est enfin un RPG où il est utile et agréable de cuisiner (j’en profite pour faire un petit big up à notre ami N-Gamz qui nous a parlé de Bonito et Tabasco dans son unboxing du kit presse) ! Dans bon nombre de RPG, la cuisine est tellement chiante et avec des effets limités dans le temps qu’on passe souvent à coté. Ici, vous pourrez cuisiner à chaque feu de camp différentes recettes qui auront divers effets en fonction de quel compagnon cuisine. Les effets de buff durent super longtemps et les recettes sont faciles à préparer (encore plus avec le talent DLC réduisant le nombre de matériaux nécessaires).
A chaque feu de camp vous êtes encouragé à papoter et manger avec partenaires. Ceci débloque des petites saynètes et vous permet d’en apprendre plus sur vos équipiers. Je trouve cela vraiment chouette qu’un aspect annexe fasse autant partie intégrante de l’aventure.
L’art(es) de la baston
On en arrive au nerf de la guerre : le système de combat. Je pense qu’il est un des réels point forts de Tales of Arise. Nous sommes ici sur de l’action RPG avec des combats en temps réels plutôt nerveux.
Vous pourrez vous déplacer, esquiver ou bloquer tout au long des affrontements. Votre but sera de placer un maximum de combos élémentaires et de coups spéciaux. Bêtement frapper dans le tas ne vous amènera pas bien loin. Il est important de bien utiliser vos artes (i.e. compétences) élémentaires pour infliger un maximum de dégâts. Contrairement à certains RPG utilisant des PM, vous aurez ici une jauge de PA qui se recharge au fur et à mesure (un peu à la manière de l’ATB dans FF7). Ainsi, vous n’avez aucune raison d’économiser l’utilisation de vos artes de combat. Ce système peut sembler un peu dantesque de premier abord. Les combinaisons de touches ne sont pas spécialement intuitives. Cependant, une fois qu’on prend le pli, les trash mobs sont expédiés en quelques secondes. Notez que Les effets visuels des combos sont vraiment sympathiques. Surtout ceux groupant plusieurs personnages.
Pour les soins c’est une autre histoire ! Vous disposez d’un certain nombre de PS qui ne se rechargent pas automatiquement. Il faudra donc faire attention de ne pas être trop vite à court. Sinon vous devrez puiser dans vos potions et objets de résurrection pour vous tirer d’affaire.
Skill spheres
Je terminerai ce test en vous expliquant un peu les systèmes de montée en puissance et de gestion d’équipe. Ils sont assez particuliers pour mériter de s’y attarder.
Chaque personnage dispose d’une flopée d’arbres de compétences (ou sphériers) à débloquer. Ce qui est un peu particulier est que l’on peut complètement passer à côté de certains arbres car les conditions d’obtention sont parfois exotiques. En effet, débloquer un arbre entier pour Shionne peut demander de cuisiner 10 fois avec elle. Si vous ne cuisinez jamais, vous passerez donc à côté de compétences de combat hyper utiles. Faites donc bien attention au texte situé au milieu de chaque sphérier de compétence grisé. Celui-ci vous indiquera quoi faire pour le débloquer.
La gestion d’équipe est elle aussi assez particulière. J’ai opté pour la solution de facilité qui laisse l’intelligence artificielle décider des artes que mes équipiers vont réaliser. Vous pouvez choisir différents profils préconstruits orientés attaque, soutien, équilibre, etc. Je ne me suis pas risqué à tout paramétrer manuellement car les options sont vraiment hyper détaillées. Je suppose que passer par le mode manuel est nécessaire pour optimiser vos combats dans les modes de difficultés plus élevés. Toutefois, toutes ces options sont à mon sens un peu trop prise de tête pour le mode Normal.
Tales of Arise
En Bref
Tales of Arise est une excellente surprise. Il réussit à donner un bon coup de neuf à une série qui n’était plus toute jeune ni sur les devants de la scène du jeu de rôle Japonais.
On peut en effet saluer l’effort graphique réalisé, qui n’égale certes pas quelques grosses productions actuelles d’autres studios mais qui rend l’immersion dans cet univers très agréable. Ceci mis en parallèle avec un scénario captivant, des personnages attachants et un système de combat riche est la recette de tout grand jeu de rôle.
Au final, je pense pouvoir le comparer au très bon Dragon Quest XI qui avait également réussi le pari de redynamiser une licence phare tout en ne prenant pas trop de risques et en restant dans une trame relativement classique pour le genre.
Faites attention toutefois de ne pas vous engager dans cette aventure avec trop d’attentes ‘next gen’ ou de révolution du genre car cela pourrait vous laisser sur votre faim.
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