Voilà une autre légende qui nous revient sous la forme d’un soft reboot. Après le retour des Langrisser, le remake de Final Fantasy VII, nous avons maintenant Sakura Wars (Shin Sakura Taisen) qui nous arrive en Europe. Une licence forte, très appréciée au Japon mais assez méconnue chez nous qui a fait les beaux jours de la Saturn et de la Dreamcast, avant de sortir son cinquième et dernier épisode sur PS2 en… en 2005. Place à notre test de Sakura Wars sur PS4 !


SAKURA WARS


Supports : PS4

Genre : Dating Sim / Action

Date de sortie : 28 Avril 2020

Editeur : SEGA

Développeur : SEGA

Multijoueurs : Non


A l’image de la nouvelle Brigade des Fleurs, Sakura Wars n’est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, mais contient tout ce qu’il faut pour s’y hisser.


  • En français
  • Joli moteur graphique
  • Les scènes animées sont très belles
  • L’humour façon Love Hina
  • Le Chara-Design de Tite Kubo fonctionne
  • Sumiré a une classe folle
  • Le système LIPS est rigolo
  • Le thème principal reste bien en tête
  • Scénario survolé
  • Un gameplay limité dans les phases d’action
  • Peu d’originalité dans les donjons
  • Aucune difficulté
  • Mise en scène limitée
  • Tout va trop vite
  • Des vilains un peu osef
  • Le thème principal reste bien trop en tête

Nouvelle génération

15 ans nous séparent donc du dernier épisode (qui a toutefois connu une réédition sur Wii en 2010), et le concept même du jeu pourra en surprendre certains ici, s’ils n’ont pas été initié à cette série. Je ne vais pas vous mentir : je n’ai jamais posé les doigts sur un Sakura Wars avant aujourd’hui. Comme Langrisser, le titre de Sega faisait partie de mes fantasmes de joueur du début des années 2000, faisant régulièrement parler de lui dans la section “Import” des magazines. Avec Kosuke Fujishima (Ah! My Goddess !, You’re Under Arrest et la quasi totalité des Tales Of) au Character Design, difficile d’ignorer Sakura Shinguji et sa bande de pilotes de Kobu dans un titre mêlant des combats en Tactical et des phases de Dating-Sim à une Ère Taishō (1912-1926) quelque peu fantasmée à la mode mécha-steampunk.

Bienvenue au théâtre Impérial de Ginza !

Mais voilà, SEGA a décidé de relancer la série autour d’une nouvelle équipe de novices, en modifiant en profondeur le gameplay, remplaçant l’aspect Tactical par des combats en temps réel. On se souvient que la dernière fois que l’éditeur avait opéré un tel changement dans une de ses série, ça avait été un désastre. Heureusement, si le gameplay des combats n’a rien d’exceptionnel, il reste suffisamment correct pour ne pas gâcher l’expérience.

Et qui dit « soft reboot » dit nouveau chara-designer en la personne de Tite Kubo, l’auteur du manga Bleach (d’ailleurs, le protagoniste principal Seijuro a de faux airs d’Ichigo), qui livre ici un beau travail de création de personnage, avec ce qu’il faut d’archétype au niveau des protagonistes féminines. On se demandera tout de même si le physique d’Anatasia n’est un peu « too much »…

Le chara-design est différent, mais reste de qualité

Pour résumer rapidement ce nouvel épisode, Vous incarnez Seijuro Kamiyama, ancien militaire affecté à la Brigade des Fleurs de Tokyo, destinée à protéger la cité des attaques de démons, ces derniers étant plutôt discrets depuis la dernière opération de la Brigade menée par la légendaire Sakura Shinguji et son équipe, portés disparues depuis l’or. Plutôt que de retrouver la glorieuse Brigade des Fleurs, Seijuro ne découvre qu’une troupe de théâtre minable, avec une troupe de guerrières désorganisées – dont Sakura Amamiya son amie d’enfance – menée par Sumire Kanzaki, seule rescapée de la Brigade initiale.

Sumire Kanzaki, le charisme incarné à la tête de la Brigade

En plus de devoir défendre la ville contre les quelques incursions de démons, la Brigade doit également produire des spectacles au sein du théâtre impérial pour financer ses opérations et la coûteuse maintenance des quelques Kobus qu’elle possède. Malheureusement, le peu de public présent ne vient que pour assister à leurs gaffes à répétition, ruinant leur renommée et leurs finances depuis des années. Pire encore : l’actuelle Brigade est si incompétente et si fauchée que la protection de la ville est gérée par la Brigade de Shanghaï, bien plus efficace. Son arrivée en tant que Capitaine de la Brigade coïncide avec l’annonce des Olympiades Interbrigades qui verront s’affronter les équipes du monde entier, menaçant celle de Tokyo de dissolution. Autant dire que Seijuro a du pain sur la planche, alors que d’étranges démons bien plus puissants se manifestent.

Deux démons majeurs viendront vous casser les pieds, dont le décevant Oboro

Somme toute, l’histoire de Sakura Wars est simple et efficace. Elle va puiser dans la mythologie de la série (car la Brigade des Fleurs originale est souvent évoquée comme un modèle légendaire, l’ombre et le charisme de Sakura Singuji planant sur l’équipe, alors que Kanzaki y fait souvent mentions, même pour comparer Seijuro à son ancien Capitaine) tout en se rendant accessible à tous via un enjeu simple de tournoi. Il en ressort un titre qui se veut un genre de redémarrage de la série pour tout un chacun sans pour autant oublier les fans qui ont suivi les deux capitaines précédents. De très nombreux bromides (photos instantanées) issus des épisodes précédents et de celui-ci sont en effet à récupérer dans le titre, par terre, à la boutique ou en récompense de défis. Bien entendu, les choses vont rapidement dégénérer et ce “simple” tournoi prendra une toute autre allure.

Narrativement donc, le titre s’attarde bien plus sur la partie “Dating-Sim” que sur les combats, même si ceux-ci sont bien présents. Il est en effet nécessaire de suivre Seijuro jour après jour au sein du Théâtre Impérial tandis qu’il tisse des liens avec chacune des fille de la troupe, de la glaciale Anastasia à l’infantile apprentie ninja Azami en passant par la douce auteure Claris et l’énergique Hatsuho sans oublier la douce Sakura Amamiya, dont le rêve d’intégrer la Brigade date de son sauvetage par la légendaire Sakura dix ans auparavant. Chaque chapitre étant plus ou moins dédié à une des protagoniste, vous allez devoir les connaître et les charmer afin de pouvoir utiliser leurs pleins potentiels en combat.

Le champs de bataille devient rapidement une bouillie d’explosion

J’avoue avoir été un peu décontenancé par l’aspect « Dating« , puisque si un élément sonore vous indique quand vous « marquez des points » ou quand vous en perdez, aucune jauge ou aucune autre indication ne viendra vous renseigner sur l’état de votre relation avec telle ou telle guerrière. A un point tel que je me demande si cela a vraiment une incidence sur leur efficacité en combat. D’un autre côté, il est vraiment plus amusant de « perdre » des points en laissant aller Kamiyama à ses petites pulsions coquines en matant les décolleté d’Anastasia ou d’Hatsuho, ou sous la jupe de Claris, tout en le mettant dans des situations inconfortables lors des inévitables séquences de rotenburo. Oui, vous les mettrez en colère, mais c’est bien plus drôle que de ne rien faire et de jouer le chevalier servant.

« Broââââ » voilà Cahouète !

Cette partie « Dating » est pour autant très sympathique à suivre, et cela est aidé autant par la modélisation et les expressions des personnages – exagérées à la manière du kabuki – et la bande-son, que cela soit les doublages en japonais (sous-titrés en français) ou la bande originale de haut vol de Kohei Tanaka. De plus, le système « LIPS » – un peu trop mis en avnt dans les bande-annonce – permet à certains moments de moduler son intonation pour murmurer ou au contraire hurler votre réplique afin d’appuyer les dialogues. En résultent des scènes parfois très épiques où Seijuro galvanise sa Brigade, ou des scènes plus intimistes dans lesquelles les sentiments sont plus profonds (notez que ça reste aussi très drôle d’hurler dans ces moments là).

Il y a méprise…

Le titre faisant la part belle aux situations saugrenues mais aussi épiques (parfois à la limite du kitsch des animés des 90’s très en accord avec le ton du jeu, façon Love Hina), l’histoire est légère et se laisse suivre avec plaisir. On pourra cependant lui reprocher d’être un peu survolée, le titre étant assez court (environ 25h), il dispose de peu de temps pour exposer ses enjeux et nous donne l’impression de suivre une série animée qui met davantage en avant ses historiettes que sa trame principale. Même au niveau des Olympiades, véritable pivot de l’histoire, elles semblent avoir été trop eu exploitées, même au niveau des autres Brigades. On nous fait en effet affronter 3 éléments adverses, tout en ne nous en présentant que deux, reléguant le troisième au simple stade de PNJ sans visage. Cela dit, les personnages existants sont très caractérisés et très bien modélisés, les rendant tous attachants.

On sera aussi passablement déçu de ne pas réellement assister aux spectacles de la troupe, sa renommée augmentant au fil du temps sans qu’on assiste à grand chose. Même le spectacle de Noël, qui pouvait donner lieu à une magnifique cinématique animée n’est qu’une scénette utilisant le moteur du jeu. Certaines scènes ne sont également représentées qu’en image fixe, alors que le jeu dispose d’un moteur 3D très agréable à l’oeil qui aurait pu égayer – par exemple – les tentatives de Seijuro au rotenburo. C’est d’autant plus dommageable que les attaques combinées lors des combats disposent bien de séquences animées de qualité.

Retrouvez les bromides des épisodes précédent (chara-design d’origine)

Par ailleurs, vous pouvez avoir plusieurs fins, mais celles-ci ne seront pas dépendantes de votre relation aux filles, mais d’un choix que vous ferez dans la dernière partie et qui conditionnera votre relation amoureuse. Si Sakura est forcément mise en avant dans la troupe, il vous est tout à fait permis de finir avec une autre fille. Et il y a fort à parier que cela sera Anastasia ou Claris pour leur capacité à éliminer les ennemis à distance très rapidement.

Bon personnellement, j’ai fini avec Hatsuho…

Femme de caractère avec un côté vulnérable (et un gros marteau)

Chaque fille possède son propre style de combat, et vous pourrez en emmener une seule dans chaque « donjon » ou raid du jeu. Grâce à la touche L1, vous pourrez rapidement switcher d’un personnage à l’autre (si tant est que vous êtes immobile – ce qui est un peu frustrant) pour profiter de sa palette de coups. N’imaginez pas pouvoir upgrader votre Kobu ou obtenir de nouveaux mouvements : la touche rond sert au corps normaux, triangle au coup puissant et la ouche carré permet de lancer votre super attaque une fois la jauge d’énergie remplie. La combinaison des deux premières touches permet de varier les coups, mais globalement, vous n’évoluerez pas pendant tout le jeu. Le titre vous imposera aussi souvent votre partenaire pendant le mode Histoire, mais via le Combo-Tank, vous pourrez refaire tous les donjons et affrontements du jeu avec la partenaire de votre choix. Si vous rencontrerez d’autres personnages issus d’autres brigades (les brigades de Shanghaï, de Berlin ou de Londres), vous ne pourrez pas les recruter.

Le système « LIPS » permet parfois de « doser » ses réactions

La mise à jour disponible le jour de la sortie du jeu amène des options bienvenues, absentes de la version japonaise au lancement, comme la sauvegarde à tout moment (contre une sauvegarde lors d’intermèdes définis), et surtout un verrouillage des ennemis pendant les combats, assez nécessaire quand il s’agit de ne pas lancer son attaque ultime dans le vent. On notera aussi le déblocage de la touche « Share » et une amélioration visible de l’IA alliée qui auparavant faisant en sorte que vos alliés restent très proches de vous, ce qui est un réel problème si vous jouez un Kobu à distance. Les quelques donjons du jeu sont assez anecdotiques dans leur construction comme dans leur design – mis à part dans la dernière partie – preuve que cet aspect n’est clairement pas le cœur du jeu et les combats de raid ne sont que des escarmouches dans le même environnement de Ginza. Il faudra aller clairement dans le mode Combo-Tank pour profiter des techniques de chaque fille. Un autre mode annexe disponible en tout temps concerne le Koi-Koi, un jeu de tuile dont ‘intérêt m’a un peu échappé, mais qui propose bon nombre de rencontres pour les complétionnistes.

On notera aussi que la partie « scénaristique » se révèle intéressante sur sa partie mentionnant l’ancienne Brigade des Fleurs, mais assez chiche concernant les démons majeurs que l’on rencontrera (ils sont deux, dont Oboro qui a le charisme d’un simple mid-boss, mais qu’on rencontrera pourtant plusieurs fois). Yaksha portant avec elle un certain mystère sur son identité et proposant de meilleurs combats de boss, on reste un peu sur notre faim concernant le casting des vilains.

Sakura Wars : Conclusion

La série Sakura Wars porte avec elle une certaine aura pour nous qui n’avons eu que le 5ème épisode en Europe. Ce soft reboot n’est sans doute pas à la hauteur de la légende, à l’image de la nouvelle Brigade des Fleurs. Cela dit, tout comme Sakura et ses amies, le titre porte en lui les germes d’une série qui pourrait bien exploser à son prochain épisode. en tout cas, on y sera !

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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