Quand on évoque Valkyria Chronicles, on pense tout de suite au Tactical RPG de Sega,  à la direction artistique magnifique et fraîche évoquant l’aquarelle dans une seconde guerre mondiale fictive, avec ce que cela compte de factions inspirées, d’armes et d’un poil de fantasy en la personne de la Valkyrie. Avec Valkyria Revolution, vous pouvez oublier tout cela.

A l’horizon, la série Valkyria. Autant vous dire qu’on en est loin.

Revolution

les véritables événements nous sont contés 100 ans aprè

Rarement un titre aura aussi bien porté son nom qu’avec Valkyria Revolution. On sait bien que la licence reste dédiée à une niche de joueurs – le premier épisode sur PS3 ne s’étant écoulé qu’à 800 000 exemplaire, la suite restant cantonnée à la PSP et le 3ème épisode n’étant même jamais sorti dans nos contrées – , mais si on pouvait reprocher des affrontements très longs dans Valkyria Chronicles, impossible de ne pas reconnaître le très beau travail apporté à sa direction artistique, à son système de combat très prenant au tour par tour et aux emprunts à la technologie d’époque, avec la touche typiquement japonaise. Chaque membre de l’unité était vraiment important, avec ses petites habitudes, ses faiblesses (une allergie au pollen par exemple) et chaque mort était véritablement douloureuse. Le retour de la licence sur console de salon avait tout d’une renaissance, évoquée par son sous-titre. Néanmoins, au sortir de l’expérience, je n’ai qu’une chose à dire : WTF !?

Jutland

Scénaristiquement, on débute le jeu sous la forme d’une leçon d’histoire, 100 ans après les faits. Un élève et son professeur se trouvant sur une stèle commémorant les 5 traîtres à l’origine de la guerre. Toute l’histoire se raconte alors, chapitre après chapitre, sous forme de flashback mettant en scène ce fameux groupe de traîtres, dans le but de relater les faits tels qu’ils se sont déroulés et non la version officielle. Ces cinq protagonistes menant une vendetta personnelle à l’encontre de l’Empire Ruzi pour un drame se situant dans leur enfance, chacun s’est spécialisé dans un domaine pendant 10 ans, allant de la maîtrise des médias en passant par l’armée ou l’espionnage.

Un des nombreux plan boobs gratuit qui n’a rien à foutre dans la série.

Cet aspect n’ayant un rapport qu’avec l’histoire et non une mécanique de gameplay, il n’a au final que peu d’importance. Leur petit groupe ayant décidé qu’il était temps de demander des comptes, ils utilisent les tensions entre leur nation et l’Empire pour exécuter l’un de leur commandant, mettant le feu aux poudres… à moins que tout cela ne soit qu’un élément dans un plan de manipulation de la part de l’ennemi ? Le souci, c’est que l’empire dispose d’une de ces fameuse Valkyrie, ces guerrières dopées à la mana qui en font de redoutables armes de guerres. L’histoire plantée, elle se laisse suivre sans déplaisir, mais avec de grosses ficelles tout de même, et sans grande originalité. Multipliant les longues phases de dialogues sans – ou presque – mise en scène, mais conservant son aspect aquarelle sous forme de filtre, Valkyria Revolution a semble-t-il opté pour une refonte complète de son système et de son character-Design, sans doute pour toucher un plus grand nombre de joueurs.

Quelle erreur !

L’énigmatique Mort dont vous grillerez l’identité en moins d’une heure

Rien ne va plus

La première chose qui choque – en-dehors de voir une princesse en robe sur le champs de bataille, une gamine en débardeur surarmée ou des poitrines surdimensionnées – c’est le virage opté pour la fantaisie japonaise en lieu et place de l’inspiration plus réaliste des épisodes précédents. Adieu les vieilles mitraillettes, bonjour les énormes lances et épées surréalistes ! Couplé à cela, un éventail de personnages que l’on penserait plus adaptés à un Tales of qu’à un titre de stratégie exigeant, et surtout une refonte du système de combat.

C’est l’essence-même de la série Valkyria qui se trouve souillée

Valkyria Revolution opte en effet pour une sorte d’Action-RPG dans lequel vous incarnez un personnage parmi une équipe de 4, dirigés par l’IA, à l’assaut de plusieurs petits groupes d’ennemis qui vous tirent dessus une fois toutes les lunes. Une fois au contact, vous pouvez lancer votre unique attaque au corps à corps, voire parer les balles avec votre arme. Mais les actions de votre personnage sont soumises à un cooldown inadapté, puisque entre chaque action, il faudra attendre quelques secondes avant de pouvoir faire autre chose que de courir sur le champs de bataille. S’il est toujours possible de se cacher derrière des murs, c’est la plupart du temps complètement inutile, les ennemis ne représentant qu’un challenge très relatif. Il est loin le temps où il fallait courir sous les balles meurtrières pour essayer de rejoindre un abris, sous peine de voir son allié mourir !

Il est plus impressionnant que méchant, vu que c’est le premier boss

Plus étrange encore, les actions autres que l’attaque sont disponibles via un menu qui met le jeu en pause, en vue de sélectionner un tir d’arme à distance – limité à un faible nombre de balles – une arme de jet – la grenade, également limitée – ou des attaques magiques requérant des points de magie. En outre, ce système permet aussi de donner des ordres aux autres membres de l’équipe en vue de fragiliser une partie des énormes boss ou d’utiliser une attaque spécifique.

Les compétences se gèrent dans les boutiques, pas dans un menu…

L’idée de mettre le jeu en pause allant déjà à l’encontre d’un Action-RPG – on pourrait même dire un Musou – c’est l’essence-même de la série Valkyria qui se trouve souillée en mettant les armes à feu dans un sous-menu au profit des attaques à l’épée hors-propos. Adieu guerre rangée, planqué derrière un sac de sable en espérant que le tir ennemi n’atteigne pas la tête, et adieu stratégie tout court, puisque foncer dans le tas est souvent bien plus efficace. Il reste bien un système de peur infligée à l’ennemi en cas de défaite de leur commandant qui diminue leurs statistiques, mais la différence est si mince qu’il est inutile de s’y intéresser

Enfin, si les cutscenes de dialogues représentent la majeure partie du jeu, elles sont terriblement pauvres en animation, et il est impossible de passer les lignes de textes si par malheur vous lisez plus vite. Les seules possibilités restant de passer l’intégralité de la scène ou de subir le rythme lent imposé par le jeu. En outre, les sauvegardes sont proposées de manière très espacées, et j’avoue avoir tiré une tête assez mauvaise quand j’ai  réalisé que j’avais perdu l’intégralité de ma progression du chapitre en cours en quittant la partie. Pas de sauvegarde automatique donc, il ne restait plus qu’à passer toutes les cutscenes pour revenir là où j’en étais, combat compris.

Conclusion

Qu’on soit bien clair : l’avis sur ce titre est à la hauteur de ma déception quand au retour de Valkyria Chronicles sur console de salon. Il aurait pu ici s’agir d’un Action-RPG honnête si il n’avait pas dû s’enliser dans une filiation avec la série Valkyria. Désireux de donner plus de dynamisme à la saga tout en voulant s’y raccrocher est à mon sens une erreur qui mène à ce type d’accouchement bâtard. Dénué de réelle identité puisque très générique, doté d’un système de combat au mieux étrange, d’une histoire qui n’exploite que trop peu ses bonnes idées et d’un character-design complètement hors propos, je n’imaginais pas le retour de la surpuissante Valkyrie sous cet angle.

Valkyria Revolution

  • Développeurs Media Vision
  • Type A-RPG
  • Support PS4, Xbox One, PSVita
  • Sortie 30 Juin 2017
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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