Beautiful Desolation est déjà sorti sur PC il y a quelque temps. Sa sortie console était l’occasion de parler de ce titre atypique qui se déroule dans un futur lointain, dans une Afrique du Sud post-apocalyptique, après l’apparition d’un grand objet mystérieux dans le ciel.
Beautiful Desolation
Supports : PC, Switch, PS4
Genre : Aventure
Date de sortie : 28 mai 2021
Editeur : Untold Tales
Développeur : The Brotherhood
Multijoueurs : Non
Il s’agit d’une aventure à vivre, un mélange de culture à décoder et à accepter, et en cela Beautiful Desolation se révèle passionnant à parcourir
- Une magnifique 2D isométrique détaillée
- La bande-son et les doublages
- L’univers complet, déroutant et fascinant
- Des choix et des conséquences
- Le chara-design des personnages
- Un tarif très attractif
- On se sent souvent perdu dans les décors
- On se sent d’ailleurs perdu un peu dans la progression aussi…
- La maniabilité à la manette n’est pas optimale
Le Penrose
Le protagoniste principal Mark, son frère Don et un chien mécanique quittent le Cap des années 1980 pour se retrouver dans un futur lointain où les gens, les machines et les cultures se sont mélangés pour former quelque chose de radicalement différent de tout ce que vous avez pu voir auparavant. Et c’est là la grande force du titre de The Brotherhood : son univers.
Si je devais me risquer maladroitement à citer des œuvres populaires dans lesquelles on a pu toucher l’Afrique futuriste, je ne vois guère que Black Panther ou Chappie. Mais globalement, c’est un background relativement peu exploité. Beautiful Desolation nous happe directement dans son univers car le dépaysement est total. Je dois dire que je n’ai jamais vécu en Afrique, mais tout semble cohérent dans le jeu, de certaines expressions tirées de dialectes au design de personnages ou à l’histoire empruntée.
Le monde est parsemé d’étranges guérisseurs, de chefs tribaux et de fanatiques religieux. Les zones sont remplies de personnages intéressants, de langues étranges, d’architectures uniques et d’échos d’un monde passé.
Ceci est encore plus mis en avant par la magnifique 2D isométrique – un procédé qui nous ramène dans des titres classiques comme les premiers Fallout, mais encore plus Planescape Torment pour ma part. Le titre ne s’appuie pas vraiment d’un gameplay de combat, mais mélange exploration et point’n click, avec occasionnellement des combats qui ont leurs règles propres.
Vous devez explorer de vastes zones, et les déplacements se font donc principalement à l’aide d’un vieux vaisseau de transport rouillé nommé « Buffalo. Vous vous déplacez principalement en utilisant une carte du monde pour sélectionner les endroits vers lesquels voler, et vous utilisez les « Gardiens » qui sont une sorte de portes des étoiles à activer.
La progression y est lente, et l’exploration primordiale. C’est d’ailleurs un reproche global que l’on pourrait exprimer à l’encontre du titre, mais qui fait aussi partie de son charme. On se perd facilement dans les décors qui sont très détaillés, et les objectifs sont parfois peu clairs. Ne vous attendez pas à trouver des marqueurs sur la carte ou différentes aides dans le jeu, c’est à vous de faire attention aux objets que vous ramassez, aux informations récoltées et aux dialogues. Tout ce qui est utile sera consigné dans votre carnet, sans pour autant être synthétisé.
Il faut accepter de prendre son temps et de s’immerger dans cet univers qu’il faut comprendre. Les dialogues sont en français et sont déroulés dans de petites fenêtres à l’ancienne, qui nous permet d’apprécier le design de chaque protagoniste. Il s’agit d’une aventure à vivre, d’un mélange de culture à décoder et à accepter, et en cela Beautiful Desolation se révèle passionnant à parcourir.
C’est difficile par moment, car on peut se sentir profondément perdu dans la marche à suivre, mais ne pas être pris par la main fait en sorte que le jeu incite à l’exploration et à la découverte. Il faut être attentif tout en gardant son esprit ouvert à toutes les extravagances de ce nouveau monde défiguré par un étrange artefact. j’ai vraiment eu du mal à rassembler mes informations pour trouver où je devais aller et découvrir ce que je cherchais. Il faut vraiment rester concentré pour suivre la progression, mais pour cela, il est possible de revoir toutes les conversations sur notre dispositif. Il est compliqué d’entrer dans Beautiful Desolation, parce que ça demande quelques concessions de notre part, mais on est bien vite happé par son univers et son originalité.
Beautiful Desolation s’adresse davantage à ceux qui s’intéressent ou se sont intéressés un jour aux jeux d’aventure sur PC des années 90, parsemée de cinématiques. Il faut bien comprendre que la narration et les personnages sont les attraits principaux du jeu, inutile d’espérer y trouver de l’action. Le titre compense cela par un certain émerveillement face à cette science-fiction unique. Tout ceci est appuyé par une musique de grande qualité composée par le non-moins talentueux Mike Gordon (à l’origine des BO de Doom tout de même).
Beautiful Desolation
En Bref
Il est difficile de vous dire de foncer tête baissée dans Beautiful Desolation, surtout quand on est bombardé de nouveaux jeux toutes les semaines et que la tendance et au papillonnage. Pourtant, si l’on lui donne le temps de démarrer et que l’on accepte de s’impliquer, le jeu de The Brotherhood transpire la passion de l’aventure et fait montre d’une originalité et d’une cohérence très rare. Si il pouvait peut-être être moins obscure dans sa progression, il pourrait s’ouvrir au plus grand nombre !
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