Le destin est parfois cruel, mais il ne l’a jamais autant été qu’avec Rose, cette pauvre petite fille que vous dirigez dans A Rose in the Twilight. En se réveillant sans sa mémoire dans les ruines d’un immense château comme figé dans le temps, elle se rend compte qu’une rose est fixée sur son corps, et qu’elle peut à loisir la nourrir de sang.
Ronces
A Rose in the Twilight est le troisième jeu de la trilogie Glauco-Kawaï de NIS, après htoL#NiQ : The Firefly Diary et Yomawari : Night Alone. Avec cette patte graphique aussi mignonne que poétique, un fort contraste s’opère entre les visuels enfantins et les horreurs qui s’y déroulent. A Rose in the Twilight n’y fait pas exception et vous propulse aux commandes d’une petite fille et d’un Golem à la recherche d’une issue…
Si elle reste un atout séduction certain, l’esthétique réussie de A Rose in the Twilight n’est heureusement pas le seul attrait du titre, même si on pourrait regretter un certain manque de variété. Si les lieux que l’on traverse possèdent chacun leur patte, c’est davantage dans leurs mécaniques que dans leur aspect. On pouvait craindre que l’ombre du gameplay un peu frustrant de htoL#NiQ ne fasse son grand retour, mais il n’en est rien, puisque A Rose in the Twilight se veut plus posé et lent, mettant plus en avant les énigmes de ses tableaux que la confrontation avec les ennemis. Car qu’on se le dise, Rose est totalement vulnérable et passera de vie à trépas très souvent, même si le Golem de son côté est totalement invulnérable, mais aussi inoffensif.
Si le château semble figé dans le temps, le sang récolté ici et là pourra servir à redonner vie à certains éléments du décor – ou à certains ennemis – pour progresser dans chaque tableau, parfois même en pleine action. Construire un pont avec des débris qui tombent du plafond, créer une plateforme en figeant un morceau de pierre envoyé par le Golem en plein vol, réactiver des plantes ou des mécanismes anciens… le sang est ici utilisé comme clé pour progresser, tout comme la souffrance de Rose. Car dans quelques pièces bien précises, l’enfant devra donner de son sang pour lui permettre d’avancer.
L’esthétique réussie de A Rose in the Twilight n’est heureusement pas le seul attrait du titre
Cruels, ces quelques mécanismes mortels vont pendre, broyer, écraser ou transpercer lentement la jeune fille, dans des animations qui prennent un temps difficile à supporter, comme pour prolonger l’attente avant la souffrance. Et si Rose devait se retrouver coincée dans un endroit d’où elle ne peut sortir, elle pourra mettre elle-même un terme à sa vie pour renaître mystérieusement un peu avant. Car si les salles à traverser sont relativement petites, des points de passages sont placés à quelques endroits pour sauvegarder notre progression, car le sacrifice est parfois nécessaire pour avancer.
Chaque aile du château propose ses propres mécanismes, et il n’est pas rare de devoir se passer de la protection rassurante du Golem pour conduire Rose dans des passages plus étroits ou dénués de ronces mortelles. Car si le Golem est incapable d’attaquer, il lui est possible de porter Rose pour traverser des endroits dangereux, ou de passer seul sans danger dans des couloirs remplis de pièges. Plus on progresse, plus les mécanismes se complexifient, tout comme nos possibilités, mais une constante demeure : pour sortir de la salle, nos deux héros devront être ensemble.
S’il faut au début jongler avec la dose de sang que rose porte sur elle pour activer ou bloquer des mécanismes, on obtient par la suite un arrosoir qui nous permet de stocker de grandes quantités de sang pour faire par exemple pousser des plantes ou réactiver des champignons. Mais attention, car l’odeur du sang attise aussi l’appétit des ennemis…
Différents puzzles à base de livres à ranger dans des bibliothèques, d’ascenseurs ou de peinture à reconstituer avec du sang sont aussi de la partie et globalement, chaque tableau reste assez unique pour ne pas avoir l’impression de refaire toujours la même chose. Les livres et parchemins découverts sont aussi l’occasion d’en savoir plus sur l’histoire du château, ses environs et la malédiction des Ronces, de même que les cadavres ensanglantés découverts nous content sous forme de scénettes en ombres chinoises le passé des lieux.
Dommage toutefois que la prise en main manque parfois de précision lorsqu’il s’agit de poser la jeune fille ou un objet. En effet, les actions « Prendre » et « Lancer » sont assignées à la même touche, tandis que « Déposer » demande une combinaison de 2 touches pour fonctionner. On ne compte plus les fois où le Golem a fracassé accidentellement l’infortunée Rose en l’envoyant dans les ronces ou en lui jetant une colonne de pierre sur la tête. Des ennuis sans réelles conséquences mais frustrants tout de même.
A chaque fin de zone, un élément nous permettra d’identifier sur la carte du château les salles qui contiennent encore des mémoires de sang que nous n’aurions pas encore découvertes. Car le jeu peut aussi vous empêcher de progresser si vous n’avez pas trouvé assez de mémoire. Heureusement, Rose et le Golem pourront se téléporter dans n’importe quelle salle déjà complétée pour recommencer les énigmes et éventuellement récupérer les mémoires manquantes.
Conclusion
Sobre mais attrayant, mignon mais glauque, simple mais intelligent, A Rose in The Twilight améliore la recette de htoL#NiQ en proposant un gameplay très accessible couplé à des énigmes qui exploitent de manières variées les possibilités offertes par le duo de personnages. Si le titre n’est pas exceptionnellement long, il saura tout de même vous opposer de la résistance sans jamais devenir frustrant. Il est par contre à déconseiller aux plus jeunes tant la cruauté avec laquelle le jeu s’en prend à sa mignonne petite héroïne peut parfois déranger.
A Rose in the Twilight
- Développeurs NIS
- Type Puzzle
- Support PC, PSVita
- Sortie 14 Avril 2017