En ce début d’année, les développeurs de Shiro Games nous ont concoctés, après la série des Evoland, que vous connaissez très certainement, un nouveau soft mais, cette fois-ci, aux relents nordiques : Northgard. En accès anticipé sur Steam depuis le 22 février de cette année, ce jeu nous emmène donc joyeusement dans l’univers des preux guerriers vikings et de leur mythologie bien trempée tout en nous proposant de nous remuer les méninges puisqu’il sera question de faire évoluer votre civilisation de vikings, tel un despote bienveillant (ou pas, c’est vous qui voyez). Reprenant les codes des classiques du genre (Age of Empire, Civilization, The Settlers, etc), Northgard propose un mélange qui est, ma foi, fort savoureux par Thor !

Muhaha, fuyez devant ma toute puissance !

A l’aventure, compagnons !

Le jeu se présente de la manière suivante : vous dirigez un clan de vikings et votre seul souhait est de devenir un jour le meilleur clan tout en vous battant sans répit. Qu’à cela ne tienne, vous avez toute une île à votre disposition. Seulement, voilà, pour être honnête : vous n’êtes pas tout seul. Il vous faudra jouer de rivalité pour enfin vous imposer comme seul maître d’Yggdrasil.

Si Northgard ressemble à s’y méprendre aux RTS classiques, ce n’est que pour mieux tromper le joueur qui se croit en territoire connu et le surprendre agréablement

Dès lors, comment s’y prendre ? Plusieurs aspects sont à prendre en compte. Tout d’abord, il sera nécessaire de collecter des ressources pour pouvoir faire évoluer votre clan, ressources qui sont au nombre de 5 : nourriture – bois – pierre – or – fer. Bon, je me doute que vous savez à quoi elles servent et je ne vais pas vous faire l’affront de vous les expliquer, mais il y a une petite subtilité par rapport aux RTS classique : certaines ressources sont consommées à rythme régulier, à savoir la nourriture (ben oui, vos guerriers aiment la bonne chair) et le bois (les vikings sont de braves combattants, mais ils aiment aussi boire dans le crâne de leurs ennemis au coin du feu). De même, il faudra également faire attention aux hivers qui viennent chaque année car la production de nourriture est ralentie (ben oui, essayez de planter des pommes de terre en hiver pour voir) et la consommation de bois augmente. Si vous n’avez plus les ressources, vous allez faire face à des morts inopinées dans vos rangs (à l’instar d’un Banished).

Senor Météo, aglagla quel frigo !

Pour produire les ressources, vous vous en doutez, il faudra envoyer vos chers sujets les ramasser : faire le bûcheron dans la forêt, courir après la barbaque, jouer au petit fermier, etc. Une fois récoltées, les ressources pourront être utilisées pour ériger des bâtiments de plus en plus évolués (habitations qui augmentent le nombre maximal d’unités, casernes pour faire des unités de combats, fermes, etc.) et ainsi se rapprocher tout doucement de la victoire.

Leif ! Va chercher mon lancefl… ma hache !

Si cette description vous fait penser à du Age of Empire, c’est bien normal car c’est ce que j’ai pensé au premier abord. Mais, en réalité, c’est loin d’être le cas.

Tout d’abord, il faut savoir que la carte sur laquelle vous jouerez est subdivisée en « tuiles » (oui, j’ai pas trouvé mieux comme terme), c’est-à-dire un petit territoire qui aura sa spécificité : certaines d’entre elles auront des forêts propices à la récolte de bois, seront giboyeuses pour s’adonner à la chasse ou fertiles pour trouver l’amour dans le pré, voire contiendront des anciennes ruines qu’il sera bon d’explorer pour y trouver des trésors. Si vous voulez des exemples parmi les jeux déjà existants pour illustrer ce système, Empire Earth s’y prêterait plutôt bien, voire Small World si vous aimez les jeux de plateau.

Les lignes discontinues séparent les tuiles : attrapez les toutes !

Dès lors, pour pouvoir étendre votre emprise sur la carte, il faudra au préalable coloniser les tuiles avant d’y établir de nouveaux bâtiments. La colonisation sera donc vitale pour remporter la victoire, d’autant plus que chaque tuile ne peut accueillir qu’un nombre limité de bâtiments, ce qui freine assez rapidement l’expansion immobilière de vos débuts.

De même, le territoire vous est inconnu et un épais brouillard de guerre voile la carte. Difficile de coloniser dans ces conditions. Il vous faudra donc partir à l’aventure grâce à des explorateurs (seuls eux peuvent effectuer cette tâche), faute de quoi votre early game risque d’être difficile si vous n’y prenez pas garde. Il faudra également lever une petite armée car, plus vous avancerez dans votre exploration, plus les tuiles contiendront des ennemis neutres (loups, ours, mort-vivants et autres joyeusetés du genre – si vous aimez l’ambiance nordique, vous allez être servis !) dont il faudra se débarrasser au préalable pour continuer votre expansion. Ainsi, avec un peu de chance, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour faire évoluer vos bâtiments et vos unités et ainsi empocher votre place au Walhalla.

Bref, si Northgard ressemble à s’y méprendre aux RTS classiques, ce n’est que pour mieux tromper le joueur qui se croit en territoire connu et le surprendre agréablement.

Bobson, le bricoleur

Récolter des ressources et explorer, c’est la base. Maintenant, c’est le moment de s’améliorer et de se développer, faute de quoi les Valkyries risquent de venir vous chercher plus tôt que vous ne le pensez. Pour ce faire, il sera nécessaire de veiller au bonheur de vos gens, facteur qui est lié à la génération de péon. Je m’explique : dans Northgard, il n’est pas possible de produire des unités comme dans un RTS classique. En réalité, ce sera votre bâtiment principal qui produira des péons plus ou moins rapidement en fonction du niveau de bonheur atteint. Ce n’est qu’une fois cette unité de base produite que vous pouvez l’affecter à une tâche (fermier, mineur, guérisseur, explorateur, guerrier, danseur/chanteur, commerçant,etc.), système qui est très similaire à l’excellentissime Populous (j’me sens tout vieux tout d’un coup). Il sera donc intéressant de jeter un œil de temps à autre à cette jauge pour continuer sur la bonne voie.

Ne vous inquiétez pas : des paysans vont bientôt pousser à côté de votre maison communale !

Il est également possible d’améliorer la vitesse de travail de vos péons grâce à la récolte de fer sur certaines tuiles pour leur donner de meilleurs outils. Pareil raisonnement est également applicable à vos bâtiments grâce aux pierres récoltées sur certaines tuiles qui permettront de les faire évoluer (votre bâtiment principal, une fois développé, vous permet d’accéder à des bâtiments plus sophistiqués, une ferme améliorée produira plus de nourriture ou un comptoir plus d’or, etc).

De même, comme tout bon RTS qui se doit, le jeu se dote d’un arbre de technologies qui vous permettra de débloquer de nombreux avantages pour les différentes facettes du jeu évoquées ci-avant (bonus de productivité, soldats plus combatifs, commerce plus intensif, etc). Pour le faire avancer, rien de plus simple : envoyez un érudit marmonner devant un menhir et ça fera le café. Ça vous sera bien utile, croyez-moi !

Je pourrais passer des heures à vous parler du gameplay sans en avoir fait tout le tour (vous ai-je parlé des différents clans qu’il est possible d’incarner, chacun ayant des bonus différents ? Ou du clan des géants de glace avec qui il est possible de s’allier). Sachez juste encore à ce sujet que l’extermination de vos ennemis n’est pas la seule condition de victoire (sinon, ça serait bien monotone) : il est possible de remporter des victoires économiques, de renommées, de sagesse (technologie) voire diplomatiques (dans un futur proche). Certaines cartes ont même des événements spéciaux qui permettent de vous imposer brillamment (conquérir le portail qui mène au royaume des morts, forger l’épée d’Odin, etc.).

J’ai ajouté sur mon CV que j’ai pu tenir Helheim pendant une année : un sacré défi en mode difficile

Bref, on peut le dire : le gameplay a été mitonné aux petits oignons : les différents éléments du gameplay, empruntés à des licences connues, s’articulent à la perfection et donnent véritablement un sentiment de progression jouissif et inédit dans le domaine des RTS-4X. Si au début, on approche le jeu à tatillons en essayant de comprendre les clés du jeu, on se rend compte finalement qu’on s’immerge très vite dedans et que le jeu n’est pas si compliqué à prendre en main. En fait, il est même très facile à prendre en main car, contrairement à ses augustes grands frères, une certaine automatisation des tâches est possible ce qui permet de se concentrer sur les aspects macro-stratégiques de sa partie. Si vous faites partie des réprouvés de la micro gestion en temps réel, vous allez adorer ce jeu.

Côté ambiance, on y est clairement : reprenant les codes de l’imaginaire collectif dans le domaine (neige, hache, Valkyries, casque à cornes – même si ce dernier point n’est pas tout à fait vrai d’un point de vue historique), la culture nordique est très bien représentée et confinera le joueur dans une atmosphère scandinave qui lui fera pousser quelques petits FusRoDah devant son écran. Que ce soit aux niveaux des graphismes (pas extraordinaires mais qui font bien le boulot) ou de la direction artistique (qui est, quant à elle, bien présente, ne serait-ce que pour le design des menus et la patte artistique apposée sur les unités et bâtiments), Northgard est également une occasion de s’évader dans cet univers peu connu.

Cependant, malgré ces indéniables qualités, certains soucis persistent dans Northgard. Au niveau du gameplay notamment quant à l’importance exagérée que représente la ressource « nourriture » : nécessaire à la colonisation des tuiles et à la pérennisation de votre clan, elle s’avère extrêmement difficile à être récoltée si vous n’avez pas la chance de spawner à côté d’une tuile dédiée à la nourriture et, vu que les cartes se génèrent aléatoirement, il sera parfois nécessaire de relancer plusieurs parties d’affilée avant de trouver une carte propice au jeu, sans quoi vous risquez de perdre votre temps dans une partie quasiment impossible à réussir. On peut également mentionner au niveau du gameplay les victoires par renommée qui sont très faciles à obtenir (aussi bien pour l’IA que pour le joueur) et qui risquent d’écourter trop rapidement vos parties (personnellement, je désactive les réussites par renommée à chaque partie). En résumé : un rééquilibrage du gameplay serait donc le bienvenu (ce qui est inhérent aux jeux en accès anticipé).

Enfin, soulignons de nouveau que le jeu est en accès anticipé : ne sont pas encore disponibles le mode multijoueur et le mode campagne. Dès lors n’est accessible pour le moment que le mode solo (ou bac-à-sable si vous préférez), ce qui relativise assez finalement le nombre d’heures que vous pouvez passer dessus actuellement (une dizaine tout au plus). A vous de voir si vous souhaitez déjà investir dans ce jeu.

Cependant, avec un tel gameplay et cette ambiance visuelle, on n’a qu’une seule hâte : que la suite du jeu sorte. Surtout pour y jouer entre amis.

Conclusion

Malgré sa sortie en accès anticipé donnant uniquement accès au mode solo du jeu et les quelques petits soucis d’équilibrage de gameplay que l’on peut rencontrer, Northgard est un excellent jeu de stratégie qui a réussi à réutiliser de nombreux concepts classiques du RTS-4X pour les combiner ensemble et donner lieu à une véritable innovation en terme de gameplay, le tout dans une ambiance bien réalisée. Bref, Northgard est un petit bijou brut sur lequel il est encore nécessaire de travailler mais dont on attendra avec une grande impatience sa sortie complète.

Northgard

  • Développeurs Shiro Games
  • Type RTS 4X
  • Support PC
  • Sortie 22 février 2017 (accès anticipé)

Y’a bon!

  • Le gameplay unique et innovant
  • Une ambiance nordique poussée
  • Des graphismes simples mais très efficaces
  • Un accès anticipé qui donne très envie de voir la suite

Beuargh!

  • Un peu court à cause de l’accès anticipé (mode solo uniquement)
  • Gameplay à équilibrer sensiblement
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