Je vous parle souvent de jeux issus de l’univers lovecraftien auxquels je joue, mais cela implique, pour les apprécier, que vous soyez au moins au fait des histoires et des thématiques de l’auteur. A notre époque, je comprends que l’on puisse trouver ses récits lents et peut-être parfois trop descriptifs (même si cela fait partie du charme et du mystère), et que la lecture de ses livres en rebutent plus d’un. Néanmoins, avec cette adaptation de S.A. Sidor, “Le Rernier Rituel” pourrait être votre porte d’entrée prestigieuse vers les mystères d’Arkham.

Le Dernier Rituel suit le personnage d’Alden Oakes, un jeune mondain d’Arkham qui voyage à travers l’Europe et mène le style de vie d’un riche oisif lorsqu’il rencontre par hasard son vieil ami, Preston. Il apprend qu’il vient de se fiancer à Minnie, l’ancienne petite amie d’Alden, et encourage son ami à revenir à Arkham pour assister à leur mariage. Sur le chemin du retour, il s’arrête dans une petite ville espagnole, où il assiste à un festival local qui prend une tournure sinistre. L’événement le laisse légèrement ébranlé, et l’incite à rentrer chez lui. Sur place, il redécouvre sa ville d’Arkham, et est rapidement intrigué par La Nouvelle Colonie, une mystérieuse communauté artistique, qu’il voudra rapidement rejoindre. Alden apprend qu’il y a eu plusieurs incidents étranges dans la ville, notamment des disparitions, des meurtres et des accidents douteux. En cherchant des informations, il fait la connaissance de Nina, qui deviendra son alliée pour dénouer les mystères surnaturels d’Arkham, en lien avec la Nouvelle Colonie et le peintre surréaliste espagnol, le très charismatique Juan Hugo Balthazarr.

Je suis sûr que nous avons tous vu des histoires basées sur l’œuvre de Lovecraft qui utilisent l’horreur et l’étrangeté de créatures. Je ne vais pas vous reparler de films comme « L’Antre de la folie » ou « Dagon », ou encore « La couleur tombée du ciel » (ah tiens, si je vous en reparle). Je pense qu’il serait légitime de s’attendre à un déferlement de créatures toutes plus grotesques les unes que les autres, jusqu’à un final dantesque contre une créature aussi indescriptible que bardées de tentacules. Mais dans le livre qui nous occupe, les créatures sont non seulement rares, mais soignent leur entrée. Je vous met au défi d’oublier la vision d’horreur que peut représenter un filet de pêche rempli de rats.

L’auteur s’amuse à chaque chapitre à instiller autant de malaise que de mystères. Une fête païenne en Espagne devient rapidement lugubre, une célébration de fiançailles est le théâtre d’un meurtre abominable, de la contrebande semble liée à un culte inconnu et même les idoles sont des représentations de la folie. Nina joue d’ailleurs ici le garde fou mental d’Alden, qui est soumis à de plus en plus de situations occultes. Souvent, il doute de ses propres sens, de ce qu’il a vécu, et Nina est là pour lui faire garder un pied dans la salubrité mentale. Y avait-il vraiment un cadavre décapité dans cette pièce quelques instants auparavant ? Et ces escaliers qui menaient dans les tréfonds d’une grotte étaient-ils issus de son imagination ? La créature sur les quais est-elle inspirée par une soirée trop arrosée ? Tous ces symboles ne sont-ils qu’une coïncidence ?

Tout semble mener Alden à participer à ce qui se trame à Arkham et cela donne une histoire qui semble beaucoup plus personnelle, même si elle ne semble pas impliquer les personnes qui lui sont chères. Même si cela en donne l’impression au départ, Alden n’est pas lié à cette histoire par des amis en danger, mais plutôt parce que quelqu’un ou quelque chose a choisi de l’y associer.

Heureusement, Alden ne se contente pas d’être un pion dans le jeu de quelqu’un et tente activement d’aller au fond des choses avec Nina. Ils forment un couple attachant, et il est agréable de les voir surmonter leurs réticences l’un envers l’autre pour former une équipe et devenir amants. C’est une relation assez crédible, et on n’a jamais eu l’impression qu’elle était forcée pour créer un « couple dans un livre ». Ces deux-là sont tellement isolés dans une ville où personne ne veut reconnaître que des choses bizarres se produisent, qu’il est évident qu’ils vont se prendre d’affection l’un pour l’autre.

Malgré l’accent mis sur Alden et Nina, le livre est rempli de personnages intéressants, dont beaucoup vous donneront envie d’en savoir plus et de passer plus de temps avec eux. Qu’il s’agisse du robuste Calvin, le docker qui se retrouve mêlé au mystère lorsque son ami est tué, du malheureux Preston, dont on ne sait jamais vraiment s’il est impliqué ou si il est victime, voire même Minnie, d’abord présentée comme fantasque, mais de plus en plus apeurée par une situation qui lui échappe.

Ces excellents personnages  donnent vraiment vie à la ville. Cela aide aussi beaucoup, une grande partie du livre est axée sur l’inconnu et l’ambiance et non sur l’horreur. Les moments d’épouvante étant peu nombreux (mais saisissants), le mystère et les personnages doivent porter la majeure partie du livre. Sidor est capable de rendre intéressantes même les scènes les plus banales car toutes comportent des indices.

Le Dernier Rituel n’est pas un livre d’épouvante ou d’horreur, mais une histoire occulte pleine de mystère, avec des personnages crédibles et des lieux vivants. Que vous soyez novice dans l’univers lovecraftien ou un fan de la licence Horreur à Arkham, Le Dernier Rituel saura à coup sûr vous captiver jusqu’à ses dernières lignes !

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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