Dragon Age Inquisition

  • Développeurs : Bioware
  • Editeur : Electronic Arts
  • Type : RPG
  • Supports : PC / Xbox One / PS4 / PS3 / Xbox 360
  • Sortie : 20 novembre 2014

Dans le même genre :

  • Dragon Age : Origins
  • Skyrim

En cinq années d’existence, la série des Dragon Age a réussi à souffler le chaud et le froid. Les qualités de son premier épisode avaient été unanimement saluées, alors que son second opus avait déçu, de par son manque d’envergure et sa répétitivité pleine de longs couloirs. C’est dans ce contexte en demi-teinte que Dragon Age : Inquisition arrive dans nos linéaires, avec la lourde tâche de regagner le cœur des fans en corrigeant le tir. Après avoir cohabité durant plusieurs dizaines d’heures avec le jeu, soyez rassurés, Bioware a clairement réussi à renouer avec les qualités du premier épisode, tout en y ajoutant quelques nouveautés bienvenues.

Pour les vétérans qui auraient besoin de se rafraîchir la mémoire ou pour les petits nouveaux qui ne connaissent absolument rien à l’univers du jeu, un passage sur le site dragonagekeep.com est une formalité quasi obligatoire avant de lancer la galette de Dragon Age Inquisition. Comme les événements d’Inquisition suivent chronologiquement ceux des deux précédents épisodes, Bioware a mis au point un site web qui permettra à tous d’entrer dans l’univers du jeu, sans être trop largué. Ce site vous conte l’histoire des deux précédents jeux de la série, tout en vous permettant d’opérer quelques choix cruciaux. L’histoire, ainsi réécrite sous la forme d’une tapisserie, pourra être synchronisée avec le jeu et aura même des répercussions sur certains événements rencontrés tout au long de vos péripéties. Soyez tout de même conscients que, forcément, l’intégralité des deux jeux vous sera totalement spoilée. Réfléchissez-y donc à deux fois avant d’aller fourrer votre museau sur dragonagekeep.

Dessine-moi comme un de tes Qunaris

Après ces préliminaires permettant de raccrocher les wagons, vos premiers clics de souris in-game consisteront en la création de votre héros, ou de votre héroïne. En plus du sexe, vous pourrez aussi choisir une race (humain, elfe, nain ou Qunari) et une classe (grosso modo : guerrier, voleur ou mage). Si ces choix paraissent restreints à première vue, il n’en est rien puisqu’ils créent de vraies différences une fois sur le terrain et dans les dialogues. À cela se greffe la création ex nihilo d’un personnage via un outil de création ultra-complet et détaillé qui permettra de sculpter dans les moindres détails les traits de votre héros. Tout peut être modelé, étiré, modifié, déplacé, transformé, élargi, à l’aide de curseurs avec une facilité déconcertante. Dommage que la customisation ne soit pas disponible pour influencer la silhouette de notre gaillard, ses stats ou ses compétences de base. Après avoir pimpé votre avatar dans les règles de l’art – RPG oblige – vous voilà enfin paré à arpenter le continent de Thedas.

L'outil de création est super complet
L’outil de création est super complet

Dès l’entame, ça commence mal. Le monde est au bord du gouffre. Non content d’être rongé par des complots politiques, des conflits entre factions et autre haines interraciales, le monde de Thédas voit également apparaitre une nouvelle menace : les failles. Ces grosses déchirures dans le ciel balancent au calme des hordes de démons pas très amicaux un peu partout. Ça pue donc grave pour l’avenir de l’humanité. Heureusement, vous êtes une sorte d’élu. Grâce à une mystérieuse marque verdâtre, apparue on-ne-sait-pas-comment sur votre paluche, vous avez le pouvoir de refermer ces failles. Un peu à l’insu de votre plein gré et sans transition, vous vous retrouvez catapulté à la tête d’un nouvel ordre : l’Inquisition. Parce que comme tout le monde se fout un peu de ces gros trous verts dans le ciel, il faut bien que quelqu’un s’en occupe. Cependant, seul vous n’y arriverez pas. Pour purger cette menace, vous allez dès lors devoir garnir vos rangs en rassemblant toute les bonnes volontés.

A partir de cette mise en bouche narrative, la trame scénaristique de Dragon Age Inquisition ne cessera de se développer en offrant un univers riche et détaillé dans lequel vous présiderez à la destinée du monde.

Quêtes en open bar

Dragon Age Inquisition Image du jeu failleMener à bien cet objectif passe par l’exploration de diverses régions très vastes où il y a des tonnes de choses à faire. C’est là une des grosses nouveautés de DAI : le terrain de jeu s’ouvre enfin. Adieu couloirs et bonjour « régions en open world » s’offrant à votre fougue aventureuse. On sent que Bioware arrive pour titiller Skyrim sur son propre terrain de jeu, en proposant plusieurs gigantesques aires de jeu regorgeant de contenus. Vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer puisqu’il y a vraiment des tonnes de choses à faire. En sus d’aider le chaland en détresse, vous pourrez vous adonner à la cueillette d’herbes pour vos potions, au minage de pierres, à la chasse pour le craft, à la recherche de trésor, … De toute façon, il suffit d’essayer de valider une mission principale (ou de flâner), pour que cinq autres secondaires sortent de nulle part. L’agenda est chargé. Vous aurez une grosse liste de trucs importants, mais des activités de moindre importance s’entasseront également (parfois répétitives ou moins épiques, mais vu leur nombre, c’est normal que chaque coup de paluche filé à un péquenaud ne renferme pas en son sein un plot twist de ouf). Autant dire que les kilomètres à pieds ou à monture vont défiler. En papillonnant de tâche en tâche, vous allez en voir du paysage. Et des PNJ. Les dialogues avec ceux-ci sont toujours régis par la désormais classique roue à choix multiples et ils ont beaucoup de trucs à vous raconter. Finement écrits, les dialogues et leurs choix cornéliens (loin d’être simplement binaires) rendent le joueur co-responsable de l’intrigue et lui permettent de s’approprier plus que jamais l’aventure. Sous l’impulsion de nos décisions, la narration multiplie les embranchements et propose ainsi un récit modulaire et fluide. Soulignons d’ailleurs le très chouette doublage français qui renforce l’immersion.

Amis complétistes, préparez-vous donc à vivre dans le jeu pendant de nombreux mois tant la durée de vie est colossale. D’autant plus que le rythme est bon et que la monotonie ne s’installe jamais. Entre deux quêtes, vous pourrez toujours prendre votre temps pour tisser des liens avec vos compagnons d’armes, ou d’autres NPC, en tapant la causette. Et puis, vous pourrez toujours tenter de les pécho. Ou alors vous aurez la possibilité de faire un peu de politique ou de la déco dans votre QG.

Dragon Age Inquisition Image du jeu

Pif, paf, pouf

Si les quêtes sont le terreau de la richesse narrative de Dragon Age : Inquisition, les combats en sont le rythme. De ce côté-là du gameplay, on reste dans du classique. On y torche toujours du bad guys avec un quatuor de héros à choisir parmi ceux qui ont rallié notre cause. Si la bagarre met l’accent sur l’action et le spectaculaire, le côté tactique n’est pas négligé pour autant. Même contre le menu fretin, cliquer gauche nonchalamment sur un ennemi, et attendre que ça passe, paie rarement. A mesure que les ennemis prennent du galon, il devient de plus en plus nécessaire de basculer entre les différents personnages du groupe pour leur donner l’ordre d’utiliser telle ou telle compétence. Pour les monstres les plus retors of ze dead, il est vivement conseillé de mettre la rixe en pause pour organiser son offensive. Via la pause et la vue tactique, vous devrez astucieusement utiliser les capacités de chacun de vos compagnons ou leur ordonner de se déplacer à tel endroit pour l’emporter. Maitriser la synergie de son groupe et les enchainements d’actions est donc vachement primordial. On peut juste regretter que la vue tactique soit un brin trop proche de l’action. On n’aurait pas craché sur un dézoom plus prononcé. Quelques ajustements par rapport aux opus précédents rendent la baston plus aisée, on pense notamment à la possibilité de réanimer un coéquipier tombé au combat (avec ou sans sort de magie), à la mana qui revient toute seule et aux potions de points de vie qui se rechargent aux campements.

Mais avant de foncer tête baissée à l’assaut du bestiaire du jeu, il convient aussi de passer un peu de temps à peaufiner ses guerriers, histoire de maximiser leur chance sur le champ de bataille. Comme dans les précédents opus, les points de capacité gagnés doivent être répartis dans un « arbre des talents » qui est assez simple d’accès mais qui, à l’usage, permet de customiser largement chaque classe au fil de l’aventure. Comme dans les précédentes itérations du jeu, configurer avec soin le comportement de l’IA de ses équipiers, pour éviter de se faire rétamer par le premier voleur venu, reste facultatif mais est néanmoins vivement conseillé. Ce système parait un peu rébarbatif à première vue, mais est finalement plutôt simple. En gros, chaque action de l’intelligence artificielle peut être programmée par la formule « si X (événement) surgit, alors réagis par Y » ; par exemple, tel personnage sait qu’il doit poursuivre les ennemis à distances, tel autre sait qu’il doit aider à couvrir tel allié s’il a moins de X % de points de vie, etc.

Dragon Age Inquisition Image du jeu PC choix dialogues

Si tous ces paramétrages se font sans trop de peine, on pourra cependant déplorer une interface bien trop « consolisée », surtout dans l’inventaire. Passer en revue son inventaire, se présentant sous la forme d’une longue liste d’objets peu lisible, avec le combo clavier/souris est franchement fastidieux. Bon, ok, quelques onglets facilitent un peu ce bazar, mais on n’aurait pas craché sur quelque chose de plus ergonomique pour les joueurs PC, surtout vu le temps qu’on passe le nez fourré dans l’inventaire. Rassurez-vous, on s’y habitue, mais ce n’est pas folichon. Tant qu’on est au rayon des doléances, on peut se montrer un poil snobinard et dénoncer quelques animations de personnages qui sentent un peu le truc daté. Mais c’est du chipotage, tant Dragon Age : Inquisition affiche une très jolie plastique. Le moteur graphique assène une bonne petite claque dans la rétine avec ses effets de lumières complexes, ses détails foisonnant sur le sol et ses textures fines. Et par-dessus le marché, les environnements ouverts sont vivants. Il y en a de l’animation, entre personnages qui vaquent à leurs occupations et animaux qui gambadent. Franchement, la direction artistique couplée au moteur graphique envoie des rillettes. Se perdre dans les vastes plaines, dans les zones désertiques, dans les tréfonds nains ou dans des châteaux en ruines, ça claque sévèrement du poney.

Avant de conclure ce tour du propriétaire, mon devoir m’imposait de vous parler très brièvement du mode multijoueur. Et je vous avoue que je ne comprends pas tellement l’apport d’un tel mode de jeu, tant Dragon Age : Inquisition est déjà bourré à craquer de contenus. Toujours est-il que quelque part dans le menu, entre « Nouvelle partie » et « Charger », il y a un mode multijoueur. En gros, avec trois autres aventuriers, vous allez vous lancer dans des donjons infestés de monstres dans le but de vous gaver de loots. Ces joutes en ligne n’ont qu’un faible lien avec le mode histoire puisque vous y incarnez un simple membre de l’Inquisition qui se voit confier quelques basses besognes par ses chefs. On nettoie des pièces remplies d’ennemis, on xp, on loot de l’or, on rince et on répète. Sympa, mais on n’y reviendra certainement pas régulièrement. Sauf peut-être entre potes. Cependant, à l’heure actuelle, les serveurs sont relativement vides. Tout le monde préférant jouer l’histoire. Et on ne leur jettera pas la pierre.

Le multi sera vite oublié
Le multi sera vite oublié

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

Avec ce nouvel épisode de Dragon Age, Bioware est indéniablement parvenu à relancer la série sur de solides bases. Ouvert, joli et avec du contenu en pagaille, Inquisition est en plus soutenu par un univers dense et sacrément bien bâti. Portée par son système de dialogues à choix roleplay, cette épopée magistrale et efficace, vous laissant le soin de présider à la destinée du monde de Thédas, frappe juste et fort. Bref, on tient là un RPG d’exception qui délivre une gifle supersonique. Sur ce, j’y retourne, j’aimerais avoir tous les crânes de dragons apposés sur le mur de mon château.

Dragon Age Inquisition Image du jeu sur PC décor Dragon Age Inquisition Image du jeu PC

Y’a bon!

  • L’univers riche
  • Les environnements ouverts
  • La narration
  • Les combats
  • C’est beau
  • Un contenu immense
  • L’artisanat

Beuargh!

  • L’inventaire mal fichu
  • Chargements un peu longs
  • Le multijoueur anecdotique

La désinfo en +

L’Inquisition (du mot latin inquisitio signifiant enquête, recherche) était une juridiction spécialisée (autrement dit un tribunal), créée par l’Église catholique romaine et relevant du droit canonique, dont le but était de combattre l’hérésie, en faisant appliquer aux personnes qui ne respectaient pas le dogme des peines variant de simples peines spirituelles (prières, pénitences) à des amendes lorsque l’hérésie n’était pas établie, et de la confiscation de tous les biens à la peine de mort pour les hérétiques.

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Actuellement, je tape la carte sur MTG Arena et Legends of Runeterra, tout en continuant mon marathon Kingdom Hearts

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3 thoughts on “Dragon Age Inquisition | Test

  1. Excellent test ! Actuellement j’y joue sur 360 et si j’adore le jeu (malgré qu’on se perde vite en route avec toutes ces quêtes annexes à n’en plus finir :p ) je suis quand même déçu de voir à quel point ils ont du faire des concessions pour le faire tourner sur l’ancienne génération de consoles, ok je m’attendais pas à des miracles mais plusieurs packs de textures pixellisent à outrance et globalement le jeu a l’air d’être plus « rétro » que le premier Dragon Age. Autant, à mon sens, se concentrer uniquement sur les nouvelles consoles et éviter de s’offirr une mauvaise publicité.

  2. Merci pour ton retour. J’étais curieux de connaitre ce que donnait le portage sur la « old » gen

  3. 🙁 need nouveau pc pour les jeux next gen hâte d’essayer sa plus tard dans l’année 🙂

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