On ne va pas vous refaire l’article que la versions TellTale de The Walking Dead, l’histoire du studio de développement a suffisamment rempli des pages web ces dernières années pour s’en passer. Et si l’image de TellTale est celle d’une entreprise qui a usé son concept jusqu’à la corde pour surfer sur un succès, elle a aussi accouché d’une mémorable saison de The Walking Dead.

Mordus de séries ?

On ne va pas vous faire un test classique ici, quel intérêt ? Tout ce qu’on pourrait éventuellement vous dire, c’est que l’intégralité des saisons 1 à 4 et des épisodes intermédiaires (400 Days, Michonne…) sont bien disponibles en intégralité, que 10 heures de commentaires de développeurs, sur les coulisses du développement du jeu, un documentaire « Return Of The Walking Dead », et une partie de l’OST sont disponibles directement dans les menus, qu’ils profitent tous des sous-titres en français et qu’ils sont enfin parfaitement fluides sur consoles. Alors oui, la première saison a un peu vieilli, mais cela est en partie compensé par le nouveau mode “Graphic Black” activable sur toutes les saisons pour un rendu plus proche du Comics. Et si ça ne modifie pas les animations ou la modélisation, force est de constater que le rendu BD est très convaincant, même sur l’arc consacré à Lee.

Mine de rien, ce mode graphique permet de redonner du polish aux premières saisons

Mais alors pourquoi diable allons-nous vous faire perdre votre temps à lire cette critique ? Et bien revenons un peu en 2010 (9 ans déjà !) époque à laquelle la première saison de la série a débarqué sur AMC et est immédiatement devenue culte. Un policier à peine sorti du coma découvre que le monde s’est effondré et que les Rôdeurs ont envahi le pays (voire le monde ?). Seul, il part en quête de sa femme et de son fils avant de faire la connaissance d’un groupe de survivants qui vont l’aider dans son aventure. Dit comme cela, rien n’est follement original. Cependant, le traitement assez réaliste de l’épidémie (après tout, on ne sait pas trop pourquoi les morts se relèvent) et surtout l’effondrement moral progressif des différents protagonistes (avec un virage à la saison 3 de la série, on est d’accord) passionne, et le monde découvre le format comics à l’origine de la série télé, oeuvre cruelle mais terriblement bien écrite. Ce ne sont pas les morts qui représentent un danger, mais la disparition progressive de la moralité, même chez les parangons du genre, résolus à survivre aux dépens de leur propre humanité.

En 2012, nous étions tous happé par cette série télé – pourtant assez courte et devenue inégale par la suite en terme de qualité – et c’est le moment qu’à choisi TellTale pour proposer son jeu d’aventure narratif sous forme de Point’n Click avec un moteur déjà vieillissant. Car le studio n’était pas à sa première adaptation de licence, puisqu’il a adapté Jurassic Parc et Retour Vers Le Futur sous format épisodique, sans rencontrer beaucoup de succès (pourtant, Retour Vers le Futur m’a beaucoup plu en tant que suite directe de la trilogie), et paradoxalement, leur approche pour The Walking Dead a été de proposer moins de puzzles ou de réel gameplay pour une approche plus instinctive : les choix en temps limité.

Les différents bonus sont un cadeau pour les fans

En effet, TellTale nous a jeté une poudre aux yeux qui a aveuglé la terre entière quand – aux commandes de Lee – nous devions aider la petite Clémentine à rejoindre ses parents à Savannah en opérant des choix rapides influant sur la suite du scénario. Qui aider ? qui va survivre ? Aurais-je pu faire mieux ? Des questions qui nous ont poursuivi longtemps entre chaque épisode, à une époque où le format était encore novateur. Attendre plusieurs semaines, voire mois entre chaque épisode ? Oui, aussi fou que cela puisse paraître, cette attente a gravé en nous chaque détails, chaque choix que nous avons dû faire pour le bien de Clémentine.

On se souviendra du hashtag #ForClementine qui a inondé le web cette année là à l’approche de chaque nouveau segment, on se souvient de décisions difficiles – et pourtant scriptées – que le jeu nous a forcé à prendre tout en nous faisant douter d’une alternative. On se rappelle aussi des rencontres, de personnages emblématiques (Glen, dans la première saison, Kenny également), de séquences d’une rare tension où nous ressentions véritablement la peur de mal choisir, de mal réagir. Un talent que Telltale a usé jusqu’au bout, sans jamais se remettre en question, mais qui a aussi accouché d’une saison passionnante sur The Wolf Among Us.

Une rencontre qui aura marqué bien des joueurs

Car rappelons-le : les histoires racontées dans les adaptations de Telltale sont inédites et s’intègrent pourtant parfaitement dans les univers narratifs de leurs auteurs. Les clin d’oeil sont nombreux dans les jeux et permettent de resituer chronologiquement les événements dans la trame narrative originale. Vivre en parallèle les aventures de Rick sur AMC et de Clémentine sur console fonctionnait très bien, même si rapidement, les liens entre les deux ont fini par disparaître.

Conclusion

Imparfaite, se reposant trop sur ses acquis jusqu’à la dernière saison, The Walking Dead façon Telltale nous a pourtant fait vibrer et trembler pendant de nombreux mois. Grâce à un système aussi passif que paradoxalement impliquant et une illusion de choix maîtrisée dans les premiers épisodes, l’histoire de Clémentine a qu’on le veuille ou non influencé le jeu vidéo, en amenant par exemple le mode épisodique au-devant de la scène avec  Life is Strange de Dontnod ou même de plus gros titres comme la distribution réussie de Hitman. Cette édition est la parfaite occasion de déguster la série comme il se doit en cette dernière partie d’année, et peut même se vivre à plusieurs pendant une soirée canapé en famille ou entre amis. C’est violent, cruel mais les personnages possèdent encore assez d’humanité pour qu’on s’y accroche. Un indispensable vidéo-ludique selon moi.

The Walking Dead : The Telltale Definitive Series

  • Développeurs Skybound LLC
  • Type Aventure, Point’n Click
  • Support PS4, Xbox One
  • Sortie 13 Février 2018
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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