Janvier 2017 voit débarquer en version physique l’intégrale de la première saison du dernier Hitman (sobrement intitulé “Hitman”), dont le traitement en a étonné plus d’un. Voyons ensemble la gestion parfaite de cette itération de la part des équipe d’IO Interactive non plus au niveau du jeu, mais du “Service Hitman”.

Ce Hitman nous fait voyager

Tempo

Le premier épisode de Hitman situé à Paris a laissé les joueurs s’amuser avec l’Agent 47 au beau milieu d’un défilé de mode haut de gamme. Utilisant la verticalité, les joueurs ont dû explorer au maximum l’environnement – riche en possibilités – pour obtenir les bons outils, les bons costumes et atteindre leur cible. Cela n’est possible la première fois qu’à la condition de passer de longues heures à observer les décors et les comportements de chacun afin de définir une approche. Mais si ce n’était que cela, chaque épisode de Hitman se terminerait en un peu plus de deux heures, invitant les joueurs à passer sur un autre jeu une fois la découverte passée.

C’est ici que le format de Hitman prend tout son sens.

Relire le test de Hitman : Paris

Les possibilités d’assassinat sont plus que nombreuses !

IO a segmenté son aventure en plusieurs épisodes, comme autant de nouveaux lieux énormes et bien construits de façon à ce qu’on puisse y revenir souvent pour y trouver de nouvelles possibilités, même très originales ou farfelues, d’atteindre ses cibles.

Il n’est plus question d’abattre sa cible, mais de découvrir toutes les manières d’y parvenir, en prenant son temps, en évitant toute erreur, en ne tuant personne d’autre et en ne déclenchant aucune alerte. Cerise sur le gâteau, les experts se feront une joie de ne même pas changer de costumes. Les possibilités offertes par chaque nouveau niveau sont gigantesques et permettent à chaque joueur d’y aller à sa manière, de trouver sa “patte”.

Ajoutons à cela les cibles éphémères qui n’apparaissent que pendant une courte période et dont les tentatives d’assassinats sont limitées à une seule. De nouvelles cibles, plus complexes sont également proposées ponctuellement, alors que les joueurs peuvent se proposer entre eux des contrats de plus en plus tordus en ligne.

Relire le test de Hitman : Sapienza

Un travail minutieux

On pouvait craindre que le format épisodique – sorte de facilité pour les développeurs de vendre un jeu non-fini à plein tarif – ne soit qu’une manière détournée pour IO de proposer une early access éhontée. Il n’en est rien. Même si des ajustements techniques ont été apportés au fil des épisodes, chaque niveau – depuis le premier – fait montre d‘une minutie presque maladive de l’équipe, afin de nous proposer l’expérience la plus riche et personnalisée possible.

Si les cartes ne sont pas forcément étendues vues du haut, elles offrent énormément de verticalité à exploiter

Chaque nouvelle carte est non seulement superbe – certaines plus que d’autres – mais parvient à renouveler les propositions pourtant déjà énormes de la précédente. De la froideur de Paris et ses couloirs bondés, on passe dans les rues ensoleillées et pleine de vie de l’Italie avant de se frotter à des bases secrètes, des villas très bien gardées, des ambassades, des centres de soin, des repères de l’armée ou des fermes réhabilitées en centre de commandement pour milices privées… Aucune carte ne se ressemble, aucune ne propose les mêmes challenges, les mêmes possibilités.

Relire le test de Hitman : Marrakech

Et loin d’avoir l’idée de proposer une version physique un an plus tard qui serait une version améliorée de leur jeu en suivant les retours des joueurs early-adopters – ce que nous étions en droit de craindre -, IO travaille chaque nouveau niveau comme une entité à part entière, où tout est pensé et paradoxalement maîtrisé pour laisser libre court à l’imagination des joueurs.

L’histoire ne décolle pas très rapidement mais l’important est ailleurs

Il est au final même un peu dommage de découvrir cette itération de Hitman par la version physique, car on serait vite tenté de sauter d’un lieu à l’autre sans prendre le temps – imposé à l’origine entre deux épisodes – de fouiller chaque recoin de la carte, de mettre à jour les opportunités proposées et de “rincer” les possibilités d’assassinats propres à chaque environnement. Néanmoins, les joueurs peuvent être rassurés sur la qualité de l’ensemble et se jeter à corps perdu dans les méthodes les plus subtiles d’assassinat, ils en auront pour leur argent !

Relire le test de Hitman : Bangkok

Cela a bien un revers, qu’il faut trouver du côté de l’histoire. Proposer un épisode à plusieurs semaines d’intervalles en faisant confiance à la fidélité des joueurs aurait été une erreur. S’il faut plusieurs heures de jeu à pour entrapercevoir l’entièreté des possibilités offertes par chaque lieu, il aurait été malvenu de devoir rappeler les tenants et aboutissants de l’histoire à chaque fois, aussi, IO a opté pour une première saison relativement simple, avec un fil rouge simple à mémoriser, même si l’on flirte ici avec la facilité.

Chaque niveau de Hitman fait montre d‘une minutie presque maladive

En l’état, cela suffit si l’on fait une pause de plusieurs semaines entre chaque épisode. Car le risque de cette version physique est le même que tout nouveau jeu : l’offre vidéoludique est si importante que les joueurs sont très vites tentés de passer à un autre titre au bout de quelques sessions. L’épisodique permet de maintenir un intérêt soutenu et de nous faire revenir régulièrement faire un tour dans la peau de 47.

Relire le test de  Hitman : Colorado

Les joueurs qui feront le titre d’une traite avec la version physique pourront – à raison – trouver le scénario trop peu développé. Mais il faut se rappeler qu’il n’est ici qu’un prétexte pour la proposition réelle des développeurs : un bac à sable de l’assassinat, un retour au source de la licence après un épisode ultra dirigiste et trop scénarisé. Ici, il est désormais question d’un jeu-service, loin du modèle épisodique purement narratif popularisé par TellTale. Chaque épisode a besoin du socle “Hitman” pour fonctionner, mais ils sont complètement indépendants et s’apprécient indépendamment.

Relire le test de Hitman : Hokkaïdo

Conclusion

Je ne sais pas si la recette pensée pour l’épisodique va prendre avec cette version physique. Et si l’on pouvait craindre une quelconque manœuvre peu honnête de IO Interactive, c’est oublier que Hitman est leur bébé, pas une simple licence à essorer. Le premier épisode a su convaincre et la recette n’a fait que s’améliorer au fil des mois. On est heureux d’apprendre qu’une seconde saison verra le jour, même s’il est difficile de savoir s’il s’agira d’un nouveau titre à part entière où si ce “Service” se verra mis à jour avec de nouvelles cartes. Si cette dernière option est choisie, on pourra voir en Hitman le premier jeu-service de qualité, prévu pour durer. Si toutes les licences pouvaient être aussi sérieuses…

Hitman

  • Développeurs IO Interactive
  • Type Infiltration létale en boîte
  • Support PS4, PC, XBox One
  • Sortie 31 Janvier 2017

Y’a bon!

  • Une magnifique direction artistique qui met chaque environnement à l’honneur
  • Des possibilités d’assassinat indénombrables
  • Chaque niveau est « vivant », et n’est pas qu’un « stage à compléter »
  • Intérêt renouvelé régulièrement par les équipes d’IO (challenges, cibles éphémères…)
  • Hyper généreux en contenu
  • Des approches radicalement différentes suivant les joueurs

Beuargh!

  • L’histoire générale plutôt simpliste
  • La version complète invite moins les joueurs à expérimenter
  • Les temps de chargement entre chaque tentative
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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