Et de 4 ! Avec The Devil in Me, la série The Dark Pictures Anthology clôture sa première saison en s’intéressant à celui qu’on considère comme le premier tueur en série Herman Webster Mudgett ou H. H. Holmes. Dites au revoir au Conservateur… mais pas pour trop longtemps.
The Dark Pictures Anthology – The Devil in Me
Supports : PC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series
Genre : Aventure
Date de sortie : 18 novembre 2022
Editeur : Bandai Namco
Développeur : Supermassive Games
Multijoueurs : Oui
The Devil in Me amène de petites nouvelles choses à la série, que l’on aimerait voir développées dans la prochaine saison
- Visuellement très réussi
- Un lieu avec beaucoup de variété
- Des personnages un peu plus attachants
- Le tueur, très réussi
- Les déplacements lourds et lent qui ralentissent la progression
- Bien trop de passages trop sombres
- Une caméra qui a parfois du mal
- Des incohérences narratives avec les choix
- Des inspirations pas toujours exploitée
Murder Party
Après le bateau fantôme, les sorcières et les créatures de la nuit (oh, et le camp de vacances sanglant aussi), The Devil in Me nous présente H. H. Holmes, ou l’homme considéré comme le premier tueur en série des Etats-Unis, avec environ 200 meurtres présumés à son actif. Le prologue du jeu nous place d’ailleurs dans les bottes d’un couple de jeune mariés en visite pour l’Exposition Universelle de 1893, et qui fera les frais des installations particulières de Holmes dans son hôtel truqué.
Mais c’est en 2022 que se déroule l’histoire principale, avec une équipe de tournage responsable d’une petite émission en perte de vitesse consacrée aux tueurs et autres histoires macabres. Quand ils sont conviés sur une petite île par le collectionneur Du’Met, fan du célèbre H.H. Holmes dans une reconstitution de l’hôtel original, le réalisateur y voit une parfaite opportunité de relancer son émission et y part avec toute son équipe pour y tourner des plans.
Vous vous en doutez, il s’agit là d’un piège mortel qui va se refermer rapidement sur chacun d’eux…
The Dark Pictures Anthology the Devil in Me est donc le dernier segment de la première saison de la série annuelle de Supermassive Games, qui s’était fait connaître avec le très sympathique Until Dawn. Alors que tous les épisodes précédents s’amusaient avec les joueurs à brouiller les pistes et à rabattre les cartes aux deux tiers du récit, The Devil in Me se veut plus classique et ne s’écarte pas vraiment de son histoire de tueur dans une maison piégée. Ce n’est pas forcément un mal, mais j’avoue avoir eu une petite déception à ce niveau, puisque j’attendais mon “petit twist” scénaristique annuel et que je ne l’ai pas eu.
Qu’à cela ne tienne, à la place, on a un tueur monolithique qui tient à la fois de Norman Bates (pour un segment très peu exploité à ma grande surprise) et de Michael Myers en cela qu’il sera masqué, d’une très grande force, inexpressif et inarrêtable. Ajoutez à cela une maison truquée remplie d’Animatronics bien glauques, de pièges et de murs coulissants et vous aurez une ambiance à la fois mortelle et oppressante.
Je regrettais dans mon précédent article sur House of Ashes que le joueur soit réellement passif la plupart du temps, et Supermassive Games a essayé de rendre The Devil in Me un peu plus dynamique, même si la structure même du jeu nous place dans un film interactif.
Si les protagonistes sont régulièrement séparés par les pièges de la maison, chacun a sa petite particularité qui lui permettra de progresser dans les environnements. Jamie dispose d’une lampe de poche et d’un tensiomètre pour utiliser les différents tableaux électriques, Charlie peut crocheter les tiroirs verrouillés et s’éclairer avec un briquet, tandis que Mark peut faire des photos, s’éclairer avec le flash et atteindre des objets placés en hauteur avec le pied de l’appareil. Kate n’a pas de capacité spécifique, mais Erin est asthmatique et pourra utiliser son inhalateur en cas de stress, si toutefois il n’est pas vide, et écouter le son lointain grâce à son appareil de captation.
Si le système a le mérite de nous faire jouer chaque personnage d’une façon un peu différente, il faut bien avouer que comme le jeu nous impose les personnages à incarner dans chaque chapitre, il n’est pas possible de se dire “ah zut, si j’avais tel personnage, j’aurais eu accès à tel endroit ou tel objet”, et donc potentiellement rejouer un chapitre d’une autre façon.
Et quand les personnages ont des spécificités, elles sont très peu exploitées. Par exemple, Mark a le vertige, ce qui nous est assez vite présenté, mais cela n’aura aucun impact sur l’histoire ou le gameplay, et c’est à peine le cas avec Erin et son asthme.
Bien entendu, la mort est toujours présente et il est probable que tous les protagonistes ne survivent pas à la nuit. Dans ce cas, vous ne pourrez pas voir tous les chapitres du jeu et obtenir l’intégralité des informations. Cela se ressent dans certains passages ou dialogues, comme quand Mark et Charlie parlent d’un chien qu’ils ont croisé et que Mark semble bien connaître (jusqu’à son nom) alors que vous en tant que joueur, n’avez pas rencontré l’animal avec ce personnage. C’est un souci présent dans tous les jeu du studio, preuve qu’ils doivent encore améliorer la cohérence de leurs dialogues dans la prochaine saison.
Il est temps également qu’ils retravaillent aussi les déplacements et l’éclairage des environnements, car les personnages sont toujours aussi lents et lourds à déplacer, tandis que le joueur est plongé de trop nombreuse fois dans des environnements bien trop sombres pour comprendre ce qui s’y déroule.
A côté de ça, le studio semble encore avoir amélioré la gestuelle des personnages (même si j’ai trouvé la modélisation meilleure dans The Quarry, c’est peut-être dû à la réutilisation de modèles 3D de Man of Medan pour Jamie) et les environnements laissent un peu plus de place à l’exploration. On découvre alors des secrets, des enregistrements de la police, des notes de médecins qui nous aiguillent sur l’identité réelle du tueur, sans jamais dévoiler son visage. Quelques collectibles sont également présents un peu partout, comme les cartes de visite et surtout les pièces de monnaie servant à acheter différents diorama 3D dans le menu principal. On aura à coeur alors de fouiller tous les environnements, dénicher toutes les informations, voire de rejouer un chapitre entier en cas de mort d’un personnage.
Pour ma part, j’ai fini l’aventure avec 3 survivant sur les 5, après avoir tout de même relancé un chapitre pour éviter une mort stupide (d’un personnage que j’ai quand même perdu plus loin), mais heureusement, les Prémonitions sont toujours de la partie pour nous donner une petite idée des funestes destins qui attendent nos héros. Cela m’a permis d’en sauver au moins un… et de découvrir le teaser du prochain épisode.
Visuellement, le titre est un peu moins impressionnant que House of Ashes et ses décors grandioses au cauchemardesques, mais joue bien avec la sensation d’enfermement, la nature presque irréelle du tueur qui peut surgir de n’importe quel coin sombre et le jeu du chat et de la souris mortel. L’hôtel regorgeant de parties en travaux et de pièces secrètes ou délabrées, le studio parvient tout de même à varier un peu ses environnements. Je trouve par contre qu’il abuse toujours autant des jump scares (oui vous aurez encore le chat comme gimmick). Ceci est couplé à la musique angoissante incessante, même quand ce n’est pas pertinent (toute la partie de l’arrivée sur l’île) prouvant que le studio a encore un peu de mal à faire “monter la pression” en terme d’ambiance.
The Dark Pictures Anthology – The Devil in Me
En Bref
On est un peu dans nos pantoufles avec The Devil in Me. Avec un tueur inarrêtable et sadique, des protagonistes attachants qu’on aura envie de voir survivre et une idée de base intéressante quoique sans trop de surprise, ce dernier épisode de The Dark Pictures n’est sans doute pas le meilleur, mais il tente des choses intéressantes à voir évoluer dans la seconde saison.
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