Ca fait plaisir de voir revenir la licence, même si c’est un portage de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires autrefois exclusif à la WiiU. Pour autant, je ne vais pas vous mentir : Koei Tecmo aurait pu en profiter pour corriger certaines choses.
Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires
Supports : PS4, PS5, XBox One, Switch, PC
Genre : Survival Horror
Date de sortie : 28 Octobre 2021
Editeur : Koei Tecmo
Développeur : Koei Tecmo
Multijoueurs : Non
Même avec ses défauts, Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires reste une expérience glaçante.
- Le retour de Project Zero, une licence vraiment unique
- Bien plus jouable que sur WiiU
- Les costumes des anciens personnages
- Les thèmes et l’ambiance
- La structure même du jeu, lente et frustrante
- Le gyroscope de la Camera Obsura, aaaaargh !
- Le côté fan-service dont on se serait passé
Camera Obscura
Il faut être un joueur plus âgé pour se souvenir du meilleur de Project Zero. Si les deux premiers épisodes figurent aujourd’hui au panthéon du Survival Horror sur PS2, le quatrième épisode ne verra pourtant le jour que sur Wii et exclusivement au Japon. Quand à l’épisode qui nous intéresse – Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires – il aura hérité d’une sortie exclusive sur la WiiU il y a quelques années. J’étais très heureux de pouvoir enfin retrouver l’appareil photo spectral et pour être honnête, le titre de Koei Tecmo a été l’un des deux jeux pour lequel j’ai acheté la WiiU (avec Bayonetta 2).
L’idée de pouvoir manipuler l’appareil avec la mablette me semblait vraiment bien trouvée, et autant vous dire qu’une fois le collector en poche, j’ai regretté mon achat rapidement. Quelle mauvaise idée de devoir viser avec la manette de la console ! Outre le fait que les personnages évoluaient très lentement et que le titre utilisaient ses trois personnages jouables pour recycler ses environnements en multipliant les allers et retours, la maniabilité était affreuse et rendait le jeu non plus effrayant mais terriblement frustrant.
Il faut dire qu’à l’époque, à part le gameplay inédit (qui a flingué plus d’une licence, pensons à StarFox), le titre mettait surtout en avant son moteur graphique et la gestion de l’eau, hérité il me semble de Dead or Alive 5. Ce dernier mettait en effet en avant des effets de transparence et de sueur bien plus réalistes, ce qui a été repris pour ce Project Zero. L’eau étant un élément central de ce Project Zero, les effets étaient magnifiques, le tout accompagné du grain photo si particulier de la série. Il est d’ailleurs possible de débloquer Ayane – venue de DOA donc – après la fin du jeu pour des missions spécifiques, tandis qu’elle tentera de retrouver la trace d’une certaine Tsumugi Katashina mystérieusement disparue dans les montagnes, et qui avait des tendances suicidaires suite à ses soucis familiaux. Dénuée d’appareil photo, elle devra surtout esquiver les fantômes, plutôt que les conjurer.
Le thème de ce Project Zero est d’ailleurs très lourd, puisqu’il parle du mon Hikami, un lieu connu pour attirer les gens désireux d’en finir avec la vie. Bien entendu, vous vous doutez que derrière tout cela, il y a bien un rituel ancien qui a mal tourné. Il faut laisser cela à la série : une ambiance terrifiante, qui retranscrit les thèmes horrifiques du Japon avec maestria. Depuis que la série Forbidden Siren est portée disparue, Project Zero reste le meilleur représentant du genre.
Pourtant ce portage ne corrige absolument rien. Si le changement de plateforme offre un meilleur confort visuel, des skins pour ses personnages (venus des autres épisodes) et un mode photo plutôt sympathique, les travers de la série et sa lenteur sont toujours bien là, à commencer par la gestion de le l’appareil photo. Allez tout de suite dans les options et décocher la gestion gyroscopique pour éviter de vous énerver, et le jeu gagne beaucoup en confort. Si la Switch en mode nomade reste encore jouable (mais c’est pas très pratique), manette en main, c’est très problématique.
Le jeu reste très lent, et les quelques QTE sensés nous mettre la pression lorsqu’on ramasse quelque chose sont assez pesant à force. La bonne nouvelle, c’est que cette lenteur permet en fait de mieux réagir aux apparition, notamment celle que nous pouvons photographier en vue de gagner des points. Après, c’est un parti pris de la licence : on avance très lentement, à l’écoute du oindre son ou de la moindre apparition dans des lieux lugubre. C’est parfait au niveau de l’ambiance. Moins en terme de jouabilité pure.
L’édition limitée est en plus accompagnée d’un artbook numérique intégré au jeu qui reprend les artworks des 4 épisodes sortis chez nous (ce qui est, il faut dire, un régal pour les yeux).
J’ai débuté cet article par le moins bon, mais gardez en tête que le jeu est non seulement beau, avec une ambiance et des thématiques très pesantes (la solitude, le suicide, le désespoir total) et si on n’aurait pas craché sur une petite refonte de la maniabilité très lente des personnages, Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires reste en 2021 une proposition assez unique et réussie.
On pourra lever les yeux au ciel en voyant les costumes suggestifs et l’habitude de Koei Tecmo à animer les poitrines quand c’est possible (lorsque l’on déplace les personnage dans le mode photo, par exemple…), mais plonger dans un Project Zero, seul dans son salon avec un casque sur la tête, ça reste une expérience glaçante.
Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires
En Bref
La meilleur nouvelle de ce portage est qu’il amène enfin cet épisode sur d’autres plateformes que la WiiU. Si tout ce qui à trait à la gyroscope est encore pire et que le rythme du jeu traîne la patte, c’est tout de même un plaisir de retrouver cette ambiance sur de nouveaux supports. On attend le portage de Le Masque de l’Éclipse Lunaire maintenant.
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