“Oh No !” Hellpoint est encore un jeu qui s’inspire de la licence de From Software (je vous laisse deviner laquelle), ce qui promet non seulement des heures de douleurs, mais sans la maîtrise du studio japonais avec de la frustration en plus. Ce qui est vrai pour Hellpoint, mais tout de même bien moins que ce à quoi on aurait pu s’attendre


Hellpoint


Supports : PC, PS4, Xbox One, Switch

Genre : Action-RPG, Soulslike

Date de sortie : 30 Juillet 2020

Editeur : tinyBuild

Développeur : Cradle Games

Multijoueurs : Oui


Hellpoint est un Dark Souls Like avec lequel il faut compter


  • La gestion des compétences via les armes
  • La gestion de la fiole de soin à recharger en combattant
  • La qualité de l’exploration, toujours dangereuse et passionnante
  • Les phases d’accrétion donne du piment, tout comme le double maléfique
  • La coop’ en ligne et hors-ligne
  • Stable (PS4)
  • Les jeux de lumière à certains endroits
  • Parfois trop sombre
  • Les collisions lors des combats semblent aléatoires
  • Des boss avec un Pattern trop vite lisible
  • Des morts qui nous privent parfois de nos Axions
  • Des failles très espacées
  • Une DA pas folle


In Space No One Can Hear You Suffer

Hellpoint se la joue Dark Souls sur bien des points, à commencer par son univers cryptique qui laissera notre imagination combler les lacunes. Rien ou presque ne vous sera expliqué. Ce que vous êtes, où et quand vous êtes, ce que vous faites là et surtout quel est le bordel démoniaque auquel vous avez affaire. Car vous “naissez” littéralement nu comme  un vert d’une étrange machine. Faible, sans arme, armure ou archétype, il vous faudra tracer votre route à bord d’une station spatiale en proie à d’étranges phénomènes et surtout peuplée de créatures toutes aussi agressives les unes que les autres. Afin de percer le mystère, le joueur est chargé par un être mystérieux de collecter des données sur les événements qui ont conduit à cette dévastation ainsi que sur les entités cosmiques qui influent sur les événements. Bref, la joie totale.

Oh non, ça recommence…

Et si au départ on sent venir le Soul-like un peu générique, quelques éléments font bonne figure. Tout d’abord, il s’agit d’un jeu qui nous plonge dans une station spatiale immense nommée Irid Novo, contexte assez peu utilisé dans le genre, même si on flirte avec un design générique post Warhammer 40k. C’est autant un atout (ça change des mondes de dark fantasy) qu’un petit souci puisque pour le coup, les niveaux manquent un peu de variété niveau design. Par contre ils gagnent un peu en verticalité puisque notre personnage – le bien nommé Spawn – est capable de sauter, ce qui ouvre de nouvelles possibilités d’exploration.

La station regorge en effet de passages imbriqués, de couloirs sombres et de raccourcis à débloquer, ce qui lui confère tout de même un bel attrait en terme de plaisir de découverte. Le level design est assez bien fait pour qu’on aie envie de l’explorer et on se rend compte que les raccourcis sont non-seulement assez visibles, mais bien placés – à condition de les repérer dans l’obscurité ambiante, du moins au départ (merci les cubes).

Construits avec l’idée du saut en tête, les différents niveaux de Hellpoint ont une verticalité qui est rarement vue dans un jeu du genre (Le premier acte de Dark Souls et The Surge 2 y compris). Sortir des sentiers battus nous récompense souvent avec des équipements et des raccourcis uniques. Le plus souvent, le joueur découvrira des chemins entièrement nouveaux qui peuvent contourner des sections entières ou ramener à une faille salvatrice. Et ne loupez pas les « rails » qui vous permettent de rejoindre un niveau supérieur, personne ne vous indiquera leur utilité.

Les escaliers du futur

Contrairement à un Dark Soul, les failles permettant de sauvegarder et de distribuer les Axions (j’y reviens plus bas) sont très espacés et vous avez globalement une faille par zone ou presque. Cela peut être frustrant au départ, mais les raccourcis faisant gagner beaucoup de temps, on finit par revenir très rapidement à l’endroit de notre décès.

A ce niveau, c’est à peu près comme dans un Soul, à part deux points assez importants. En mourant, vous allez perdre tous les Axions engrangés qui vont rester sur place jusqu’à ce que vous les récupériez (à condition de ne pas échouer sur le chemin), mais cela ne prend pas en compte les chutes “mortelles” ou “infinies”. A différents endroits – incluant le hub central nommé “l’Observatoire” – il est possible de tomber en dehors du décor “sans fin”, ce qui vous  fait perdre vos Axions définitivement, puisqu’ils restent à vous attendre à l’endroit de votre décès. Mais si celui-ci est dans une zone inaccessible, c’est fichu. Le deuxième point important concernant les décès est que mourir fait apparaître une sorte de “double maléfique”, comme un gardien de vos ressources qui vous attaquera à vue. Le seul souci, c’est qu’il semble bien plus mobile et rapide que vous, sans la limitation de la jauge d’endurance. Venir rechercher vos Axions est donc d’autant plus périlleux qu’ils sont en général à un endroit dangereux, rendu encore plus mortel par la présence de ce double.

Devoir se farcir sa Némésis en pleine accrétion près d’une faille, c’est vache

Event Horizon

L’autre bonne (enfin bonne…) idée de Hellpoint pour se différencier de Dark Souls est la gestion des phases de temps. En effet, la station dans laquelle vous vous trouvez orbite autour d’un trou noir, qui semble affecter deux fois par “phase de rotation” les dangers qui peuplent la station. Surveillez le cadran en haut à gauche de l’écran (à côté de votre jauge de vie, d’endurance et d’énergie) pour savoir à quelle phase vous en êtes et si vous risquez de tomber dans une phase d’accrétion. Je ne vais pas me risquer dans une explication scientifique du phénomène d’accrétion (Wikipedia le fera mieux que moi), mais dans Hellpoint, cela implique que les monstres seront non seulement plus agressifs, à des endroits différents, mais aussi que de nouvelles créatures bien plus puissantes feront leur apparition là où vous vous y attendrez le moins. Et croyez-moi, au début, ça fait son petit effet. Repousser ces ennemis récompense généralement le joueur avec un butin unique, un gain de niveau, mais également des clés pour les zones annexes. 

Une autre mécanique basée sur le temps de Hellpoint se produit pendant une heure particulière qui déverrouille des zones spéciales (généralement une salle au trésor ou un combat de boss unique) dont l’heure exacte change en fonction de l’emplacement de la station dans laquelle se trouve le joueur. Il faut parfois simplement attendre pour voir si vous pouvez entrer et certaines de ces portes nécessitent une énigme optionnelle à compléter où le joueur s’aventure au dernier étage de l’Arcology pour aligner des tours à ces portes pendant l’heure du trou noir.

 Todd McFarlane est très peiné de l’apprendre

En terme de gameplay, comme indiqué, on reste en terrain connu. Les coups forts et faibles du personnage sont attribués aux gâchettes – gare aux attaques en combo, la troisième attaque vous laisse un long moment sans défense – une touche est attribuée au saut, une autre à l’esquive (la sacro-sainte roulade), et vous allez trouver votre équipement non seulement sur les cadavres, mais aussi via une imprimante 3D à l’Observatoire qui sera fera une joie de compiler les ressources découvertes ou obtenue en démontant des équipements avec les plans d’armes ou d’armure collectées. Petite nouveauté ici puisque plus vous utiliserez une arme, plus vous saurez en soustraire le potentiel sous forme de passifs ou de capacités supplémentaires et plus vous serez efficace avec elle. Vous aurez également la possibilité d’équiper plusieurs armes et défenses pour en changer à la volée, ce qui vous permet de passer d’une arme lourde infligeant énormément de dégât à une arme plus rapide d’une pression de touche.

Y’a un truc qui accroche en terme d’univers et de lore

Bien entendu, chaque arme dispose de ses pré-requis en terme de statistiques et si vous pouvez théoriquement tout équiper de suite, les malus seront tels en terme de vitesse qu’il vaut mieux éviter. C’est ici que l’on reparle des Axions, puisqu’à l’image des âmes, ce sont ces ressources qui vous permettront d’améliorer votre pauvre Spawn. A collecter directement en tuant les ennemis ou sous la forme de “boîte” à briser pour les récupérer dans l’inventaire, les Axions sont à utiliser avec parcimonie et je vous encourage vivement à lire l’aide disponible à chaque faille pour savoir quelle statistique augmenter. Il existe ici des différences avec Dark Souls, comme les Réflexes, utiles non pas pour esquiver comme on pourrait le penser, mais pour faire plus de dégâts avec les armes rapides, au contraire de la Force qui permettra de faire plus de dégâts avec les armes lourdes. Pour pouvoir porter de meilleures armures sans le malus de déplacement, c’est la statistique de Charge qui est importante. Il est vital bien entendu de ne pas oublier d’augmenter la Santé, mais aussi l’indispensable Endurance en sus ou l’Energie. Cette troisième statistique permet non seulement l’utilisation des sorts magiques et des armes de feu, mais également des capacités apprises pour chaque arme. Bref de vrais choix à opérer sans se tromper au début sous peine de galérer aux premier boss. Qui arrivent vite. Et souvent.

Lisez bien les descriptifs pour dépenser judicieusement vos points

Les boss sont en effet de la partie, et vous savez très bien quand vous allez vous retrouver face à eux puisque il ne faut pas ici traverser un voile de brume, mais une barrière d’énergie orange, qui fera office de limite de la zone de combat. Pour être honnête, les boss de Hellpoint ne valent clairement pas ceux de Dark Souls. Leur design est très bon, mais leur pattern est limité et très lisible. Je n’ai pas terminé le titre à cette heure, mais jusqu’ici je n’ai pas eu affaire à des variations de pattern pendant les combats. Chaque boss possédant deux à trois attaques, vous mourrez certes, mais vous lirez rapidement l’attaque de leurs différents mouvements et vous adapterez en conséquence assez rapidement. Reste qu’il y a un petit souci au niveau des collisions, puisque si la roulade est plutôt permissive et vous rend invulnérable, les attaques ennemies sembleront souvent vous atteindre alors même que ce n’est pas le cas visuellement.

Les boss ont tous un pattern assez simple à apprendre.

Fort heureusement -ou non – si les créatures sont agressives, leur intelligence artificielle est plus limitée et il vous arrivera souvent d’occire des monstres sans voir les autres réagir, à moins que vous n’entriez directement dans leur champs de vision. Le but ultime du jeu étant de compléter les 100% d’informations (visibles en haut à droite) pour lever le voile sur le mystère des événements, vous vous rendrez bien vite compte que ce pourcentage augmente un peu au fil des monstres tués, des documents trouvé, mais surtout en combattant les 3 boss majeurs du jeu. De ce fait, Hellpoint semble être un jeu qui peut être terminé rapidement, puisque chaque boss apporte plus de 30% de complétion. Encore fut-il savoir où ils se trouvent. Du coup, explorer Irid Novo est non seulement éprouvant, mais terriblement passionnant, car on peut littéralement finir le jeu en ayant raté des sections entières de la station, comme les zones externes nécessitant une combinaison spatiale à découvrir par exemple.

La verticalité implique aussi des chutes mortelles si on n’est pas prudent

Il existe un certain nombre de façon de se soigner à débloquer, des guérisons lentes et progressive aux injections qui soignent les dommages causés par le poison ou les radiations. Le plus basique de tous est votre soin standard – les fioles d’Estus en somme – et je ne voyais pas beaucoup d’intérêt à en changer. Pour recharger vos soins, il ne faut pas se régénérer aux failles, mais juste frapper les ennemis. D’ailleurs, le fait de s’arrêter aux failles pour augmenter ses statistiques ne régénère pas les ennemis. C’est plutôt pratique surtout contre les boss, puisque les fioles de soin sont limitée à deux et que vous pouvez – en gérant bien les pattern des boss – les recharger en cours de combat.

On reste limité niveau ambiance mais ça fonctionne

Hellpoint propose également un jeu en coopération et  va encore plus loin que le ténor du genre en permettant à l’intégralité de l’aventure sur Irid Novo en coopération, non seulement en  ligne mais aussi en local. Le jeu n’ayant pas particulièrement à souffrir du mode online, amener un comparse est une stratégie à retenir pour détourner l’attention d’un boss.

Hellpoint : Conclusion

Hell !

Honnêtement, je m’attendais à quelque chose de terne avec Hellpoint. Et ça l’est en quelque sorte, puisqu’il dispose d’un gameplay décalqué sur Dark Souls et une direction artistique limitée à cause de son environnement. Mais quelle exploration ! Je peux le recommander à tous ceux qui sont prêts à accepter quelques concessions techniques et quelques maladresses dans la narration environnementales en échange d’une grande qualité en terme d’exploration.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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