Vous connaissez déjà mon amour pour les jeux en FMV, issus d’abord des classiques indémodables comme “Gabriel Knight” ou “Night Trap” kitschissimes à leur “revival” initié pour moi en 2016 par “The Bunker” et tous les titres qui ont suivi, en passant des jeux comme “She Sees Red” ou l’excellent travail de D’Avekki Studio dont “Dark Nights with Poe and Munro” est le dernier représentant.
Dark Nights with Poe and Munro
Supports : PC
Genre : FMV
Date de sortie : 19 mai 2020
Editeur : D’Avekki Studios
Développeur : D’Avekki Studios
Multijoueurs : non
Twilight Zone s’invite à August, en compagnie de Poe et Munro
- Poe et Munro, un duo très attachant
- Les choix qui influent sur les histoires
- Les liens avec les autres jeux du studio
- Un format épisodique adapté et livré tout en un
- La vérité est ailleurs ?
- Les petites incursions méta
- On en voudrait plus
- Uniquement en anglais pour le moment
- Pourrait être un peu plus interactif
On Air
On vous a déjà parlé de D’Avekki Studio, ces anglais férus de jeux FMV déjà aux manettes de “The Infectious Madness of Doctor Dekker” et de “The Shapeshifting Detective”, deux jeux mêlant intrigue et paranormal que je vous recommande chaleureusement.
Avec “Dark Nights with Poe and Munro”, les développeurs / créateurs Lynda et Tim Cowles nous renvoient dans la petite bourgade d’August, le temps de 6 petites histoires plus ou moins sans lien, mais mettant en scène le duo radiophonique Poe et Munro.
Ces derniers animent chaque soir une émission sur la petite station locale d’August, moment propice aux mystères et au macabre. Chaque petite histoire va confronter notre duo d’animateur à des situations flirtant avec le surnaturel, avec divers choix et issues. Si on démarre la première histoire avec ce qu’il semble être un maniaque les ayant pris pour cible, les autres histoires se révèlent plus étranges avec pèle-mêle du voyage dans le temps, des disparitions, des vies antérieures… Toujours vécues du point de vue de nos deux protagonistes, on ne sait finalement jamais vraiment le fin mot de l’histoire, la vérité restant souvent coincée entre ombre et lumière et le doute étant permis sur la nature des événements.
On pourrait rapprocher cette petite anthologie du concept de “Tales from the Crypt” ou de « Twilight Zone”, avec une économie de moyens qui évite le recours aux effets spéciaux et aux maquillages grotesques pour se concentrer sur l’ambiance et la relation entre Poe et Munro. Car comme vous le découvrirez dans les premières minutes de la première histoire, nos deux protagonistes sont amants, ce qui place l’excentrique Poe dans le rôle d’un mari trompeur, et Munro, dans celui de la maîtresse aux yeux de biche, rôles qu’ils remplissent à merveille.
Si j’avais déjà rapporté que la prestation de Klemens Koehring était excessive dans le rôle de Poe dans The Shapeshifting Detective, l’acteur est ici en totale roue libre, interprétant à la perfection le présentateur investi dans son rôle théâtral à la radio. Il est excessif, mais c’est exactement ce qui le caractérise, cabotinant sans cesse pour mettre de l’emphase dans ses émissions, il contraste avec l’apparente fragilité de Munro, son acolyte nocturne et amante secrète.
Interprétée par l’excellente Leah Cunard, Munro semble également surjouer une certaine innocence avec ses grands yeux sans cesse surpris et sa bouche en cœur. Mais n’allez pas croire qu’il s’agisse d’un mauvais sur-jeu, l’actrice parvenant à nous surprendre lors de certaines séquences où elle se révèle glaçante, ou quand elle interprète un autre personnage lors d’une histoire impliquant un certain docteur, prouvant ses talents de comédienne. Le duo fonctionne magnifiquement, et on en arrive à souhaiter que d’autres histoires soient écrites pour venir compléter cette anthologie paranormale d’August et retrouver cet attachant duo.
Si je m’étais promis de ne suivre qu’une histoire tous les soir, j’ai fini par les avaler en deux soirées. Le titre ne demandant qu’environ 5 heures pour en voir le bout, il faut tenir compte de la rejouabilité des épisodes, puisque ceux-ci peuvent se dérouler et se conclure différemment suivant vos choix. Ces derniers vous seront d’ailleurs résumés en fin de chapitre, donnant une meilleure idée de ce sur quoi nous pouvons influer.
Plus qu’un spin-of, le studio d’Avekki vient en prime lier ses différentes productions, nous renvoyant le temps de quelques scènes dans l’auberge de la fascinante Violet (Aislinn De’Ath) ou sur le canapé très instable du Docteur Dekker, faisant de la petite ville d’August le théâtre de phénomène paranormaux, à l’image de ce que pouvait représenter Dunwich ou Arkham pour Lovecraft.
Dark Nights with Poe and Munro : Conclusion
J’ai un véritable coup de cœur pour les productions de d’Avekki Studio, et ce spin-of remplit parfaitement son rôle en nous proposant 6 histoires aux frontière de l’étrange et avec humour, mené par deux acteurs qui parviennent à nous faire croire à leurs personnages. Jouer la carte du doute et ne pas donner toutes les clés du mystère contribue à la réussite de ce titre et on souhaiterait voir rapidement d’autres épisodes venir compléter ces « Rêves et cauchemar » façon Twilight Zone en compagnie de Poe et Munro.
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