Call of the Sea était auparavant une jolie exclusivité PC et Xbox, que je vous avoue avoir eu du mal à faire tourner sur mon matériel. Avec sa sortie sur Playstation, le jeu devient non seulement accessible à tout le monde, mais profite aussi des qualités de la nouvelle génération pour sublimer son voyage.
Call of the Sea
Supports : PC, PS4, PS5, Xbox One, XBox Series
Genre : Aventure, énigme
Date de sortie : 08 Décembre 2020
Editeur : Raw Fury
Développeur : Out of the Blue
Multijoueurs : Non
Call of the Sea prouve qu’il est possible de lier mythe lovecraftien, énigmes et romance réussie dans un très bel écrin !
- Une véritable ambiance pulp lystérieuse
- Une belle histoire d’amour
- Visuellement très réussi et magnifié par la nouvelle génération
- De très bonnes énigmes variées
- Le doublage de grande qualité
- Deux dénouements
- Peut-être un peu court
- Des personnages secondaires trop secondaires (donc inutiles ?)
Howard Philip Lovecraft
Quand on pense à un jeu lovecraftien, ce qui vient en tête c’est l’ambiance poisseuse et malsaine instillée par les Grands Anciens, que des jeux comme The Sinking City ou Call of Cthulhu ont réussi à retranscrire malgré leurs défauts. Difficile d’imaginer qu’un tel récit puisse prendre place sous le soleil d’une île paradisiaque. Call of the Sea nous propulse justement dans cet endroit mystérieux, assez proche de ce que pourrait être un jeu King Kong.
Nous y incarnons Norah, une jeune femme atteinte d’une étrange maladie dans les années 30, et dont le compagnon Harry est parti en quête d’un remède par delà les océans. N’ayant plus de nouvelles de lui depuis des mois, elle part elle aussi à sa recherche et atteint une île mystérieuse dans le Pacifique Sud.
Très vite, elle sera confrontée aux vestiges d’une très ancienne civilisation d’hommes-poissons et à une étrange matière aux propriétés défiant la physique : le limon noir. Tandis qu’elle progresse sur l’île, elle pourra lire les notes laissées dans les campements de fortunes abandonnées par Harry et son équipe et réaliser qu’un lien puissant lie son mal aux vestiges anciens, mais que sa santé mentale pourrait bien en ressortir ébranlée.
Un jeu d’aventure lovecraftien sans une once d’horreur ou de combat, voilà ce que propose Call of the Sea. Un récit d’aventure découpé en chapitres dans lesquels Norah devra résoudre beaucoup d’énigmes pour progresser vers le centre de l’île et espérer retrouver Harry. L’accent est mis sur la découverte, la réflexion (les énigmes ne sont pas des plus simples, malgré la présence du carnet de note) et l’exploration des différents et magnifiques lieux.
L’interprète de Norah, Cissy Jones, réalise une performance de doublage de haut vol, exprimant parfaitement le sentiment de découverte ou d’émerveillement. On croit en sa relation avec Harry, en son inquiétude, mais aussi à la joie que lui procure sa présence sur cette île aux mécanismes anciens. Elle en oublie même parfois qu’elle recherche son mari… et la petite pincée de culpabilité est bien retranscrite. Le dévouement de Norah et Harry l’un envers l’autre est vraiment perceptible et vous fait croire qu’ils sont prêts à surmonter n’importe quel obstacle pour sauver l’autre. Bien sûr, Norah doit franchir plusieurs obstacles, car les différents temples abandonnés et les équipements scientifiques lui demandent de résoudre diverses énigmes.
Comme je le disais, fort heureusement, Norah note tout ce qui est important, ce qui oblige le joueur à explorer tous les endroits possibles pour obtenir les indices dont il a besoin. Aucune de ces énigmes n’est un trop gros casse-tête, il s’agira de trouver les bonnes séquences ou combinaisons, mais elles sont bien conçues, cohérente avec la progression et gardant la bonne difficulté pour une aventure axée sur la narration, sans toutefois n’être que des péripéties anodines.
Cependant, si l’émerveillement est bien présent – surtout rehaussé par la technique de la nouvelle génération de console – le jeu reste très linéaire et très découpé. Les zones sont denses mais assez restreintes, et la durée de vie du titre n’excédera sans doute pas les 5 à 6 heures si l’on prend le temps de tout lire et de comprendre les énigmes. Du coup, et même si certains passages sont très mémorables, on a le sentiment que l’aventure est un peu courte. On aurait aimé passer un peu plus de temps avec Norah à parcourir toute l’île à la recherche de plus de trésors.
De même, Norah et Harry forment un couple crédible, mais le reste de l’expédition d’Harry pourrait tout aussi bien ne pas exister à l’exception d’un ou deux membre sur lesquels l’accent est mis (comme Franck). Ils n’apparaissent que sur des photos ou à travers des notes, ces personnages sont si peu développés qu’il m’est arrivé de ne plus trop savoir pourquoi tel personnage avait agi d’une certaine façon, et même qui il était à la base.
Sur PS5, l’île est un véritable un paradis, fluide et avec une véritable atmosphère. Chaque décor est vivant parfois presque vibrant, même si il s’agit souvent de gros couloirs cloisonnés. Call of the Sea est un jeu d’aventure solide, mais qui pour moi a besoin de cette nouvelle génération de consoles pour être entier. L’univers graphique participe grandement à l’émerveillement, et je pense que les version PS4/XBox One ne lui rendent pas honneur.
Call of the Sea
En Bref
Call of the Sea gagnerait à nous laisser davantage vagabonder dans des zones plus grandes, mais sinon, c’est un excellent jeu d’aventure qui parvient à donner une autre définition à l’aventure lovecraftienne. Le voyage de Norah est trottera longtemps dans votre esprit, grâce à un excellent travail de doublage et à une île pleine de mystères fantastiques. Comme ses énigmes sont bien réalisées, tout un chacun peut s’y plonger sans attendre !
Comments