J’ai un certain plaisir quand un nouveau FMV de Wales Interactive arrive. Je suis rarement déçu et je passe souvent un bon moment, même quand il ne s’agit que d’une série B comme Bloodshore. Je salue l’éditeur pour s’être spécialisé dans ce sous-genre, à une époque ou le jeu vidéo et le cinéma n’ont jamais été aussi proches. Pour ce nouveau film interactif, les développeurs sont partis sur un genre en vogue : le Battle Royale.
Bloodshore
Supports : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Switch, Mac, iOS
Genre : FMV
Date de sortie : 03 Novembre 2021
Editeur : Wales Interactive
Développeur : Good Gate Media
Multijoueurs : Non
Bloodshore utilise bien son côté série B, avec de bonnes idées et de nombreux choix
- Les acteurs sont majoritairement bons
- La critique sociale et médiatique
- Les petits caméos de têtes connues
- Une très bonne rejouabilité pour tout voir
- Des fonds verts et effets parfois flagrants
- Une île qui fait très campagne anglaise…
- Des situations parfois étranges sans qu’on ai de prise dessus.
Téléréalité alternative
N’y allons pas par quatre chemins : Bloodshore n’est pas le meilleur FMV édité par Wales Interactive. Je place toujours Late Shift, The Bunker, The Complex et Five Dates largement au-dessus, surtout en terme de réalisation. Bloodshore m’a parfois fait penser à un film SyFy époque Sharknado qu’à un titre plus léché à l’image de ceux cités plus haut. Mais si c’est très vrai dans un premier temps, on sent vite que le jeu est conscient de ses limites budgétaires et les utilise parfois au sein de son histoire. Dans ce futur proche distopique, l’humanité ne regarde plus Koh-Lanta, mais est passionné pour Kill/Stream, une version bien plus violente.
Il s’agit d’un jeu de Battle Royale dans lequel des célébrités en perte de vitesse ou en manque de vue sur les réseaux sociaux doivent s’entretuer pour gagner une fortune. Le concept est simple, peut-être un peu trop au premier abord, et il passerait presque pour un petit épisode sympa de Black Mirror, si des concepts comme Squid Games n’étaient pas passés avant. Tout y est : la planète passionnée par les tueries, les publicités tournant autour, les talk-shows et les extraits d’interviews du créateur du jeu, qui se fait insulter… Même le présentateur complètement fou et cabotinant à l’extrême en essayant de capter son auditoire. L’aspect « cheap » que l’on peut y voir reflète en fait une part de l’histoire (que je ne dévoilerais pas ici), et fini donc par fonctionner un peu mieux.
Concrètement, quand le titre débute, Bloodshore en est à sa treizième édition, et promet à ses vainqueur une gloire et une richesse sans précédent. Streamers, stars sportives et blogueurs, y participent de bonne grâce, certains pour se tester, d’autres pour gagner en popularité ou d’autres encore, pour prouver que Bloodshore est une émission truquée, un pur divertissement.
Et au milieu de ça, on incarne Nick, un acteur dépassé mais encore populaire qui vient là pour redorer son blason et gagner de l’argent. Etrangement, cette édition de Bloodshore, suivie par des millions de téléspectateurs, semble avoir quelques problèmes : la plage est nue, les bungalow ont été remplacés par des tentes au centre des terres et il s’avère rapidement qu’il n’est plus possible d’abandonner la partie en cours de route pour préserver sa vie.
C’est dans une ambiance lourde et morose que le jeu se lance et que tous vont tenter de rester en vie. Et certains plus que d’autres. Grande force des FMV, les choix à opérer dirigent la narration dans l’une ou l’autre direction. Bloodshore contient plus de 250 séquences filmées, et pour vous donner une idée, j’en ai vu un peu moins de 60 lors de mon premier run. Certains choix modifient parfois énormément d’éléments narratifs, parfois pas, mais l’expérience n’est aps trop longue pour qu’on puisse la relancer plusieurs fois.
Globalement les acteurs font un bon travail (vous trouverez même quelques têtes connues) même si certains en font des caisse, et c’est dommage. Seul Nick semble avoir toute sa raison dans cette émission où les fous dominent. J’ai par contre trouvé que la qualité de l’image posait problème. Jouant sur console, l’image était régulièrement en basse résolution, ce qui est un peu inexcusable pour un jeu « vidéo ».
Une bonne idée par contre a été d’utiliser un concept inhérent à l’émission (et j’essaye de ne pas spoiler) pour justifier un « Rewind » les fois où nos choix directs nous mènent à une mort brutale. Bloodshore a, comme je le disais, un gros côté série B, mais de bonnes idées et une bonne rejouabilité.
Bloodshore
En Bref
Sympa, sans être pour autant un incontournable de l’éditeur. Le jeu des acteurs va du très bon au plus amateur et certains effets visuels restent très visibles. Pour autant, cela participe involontairement au propos général et on peut regretter que la thématique choisie n’est plus très originale aujourd’hui, même si elle est pertinente.
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