Dire qu’on attendait 13 Sentinels : Aegis Rim est peu dire. Il faut dire que ce dernier avait été annoncé au TGS de 2015 en exclusivité sur PS4 et PSVita, et c’est finalement en 2020 et uniquement sur la console de salon de Sony que sort ce nouveau titre de Vanillaware. Et la grande question reste : est-ce que ça valait le coup d’attendre ?


13 Sentinels : Aegis Rim


Supports : PS4

Genre : Aventure / Tactical

Date de sortie : 22 septembre 2020

Editeur : ATLUS

Développeur : Vanillaware

Multijoueurs : Non


Une incroyable histoire de science-fiction sublimée par la direction artistique de Vanillaware


  • Intégralement en français
  • Des visuels somptueux
  • Une narration SF prenante qu’il est difficile de lâcher
  • Une progression presque « à la carte »
  • La BO et l’ambiance sonore
  • Les relations entre certains personnages, bien maîtrisées et touchantes
  • Des combats fluides qui explosent de partout !
  • Annulé sur Vita :'(
  • Une carte de bataille parfois très confuse
  • Quelques passages dans le mode histoire où on tourne un peu avant de savoir vers où aller

13 Sentinelles

On va commencer par un petit coup de gueule : pas de sortie PSVita pour 13 Sentinels. Cela peut vous paraître idiot, mais après avoir passé des dizaines d’heures sur le jeu, j’ai réalisé à quel point il était parfaitement adapté au format nomade de feu la portable de Sony. Et ça, c’est moche, même si je comprends les raisons commerciales.

Tant pis, on improvisera alors

Si vous avez regardé notre petite vidéo présentant les premières minutes du jeu, vous devez déjà savoir que 13 Sentinels : Aegis Rim mêle un jeu d’aventure somptueusement illustré et des phases de combat sur une carte tactique. Mais c’est un peu plus compliqué que cela.

Résumer l’histoire de 13 Sentinels est de prime abord très complexe, car passée la longue phase de didacticiel, vous allez pouvoir passer d’un segment d’une histoire à un autre, dévoilant peu à peu le scénario tentaculaire du jeu. Ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler de trop, sachez cependant qu’il est question de voyage dans le temps, d’apparence, d’invasion et de robots géants. Et croyez-moi, c’est frustrant de ne pas pouvoir vous en dire plus sous peine de révéler des points essentiels de l’intrigue.

Un gars du passé coincé dans un futur

Et sur Switch ?
On se souvient que 13 Sentinels avait été annulé sur PSVita – à mon grand désespoir – et si le jeu était tout à fait jouable dans de bonnes conditions en Remote Play, on peut considérer que le tort est à moitié réparé avec cette arrivée nomade sur Switch. A moitié seulement.
Le jeu est toujours aussi beau, et pas spécialement moins fluide sur la portable de Nintendo (il n’était pas irréprochable sur PS4 dans les phases de batailles les plus chargées). Comme il avait été prévu à la base pour une sortie PSVita, on n’est pas spécialement surpris de voir que les phases de combats schématisées si particulières rester lisibles et jouables. J’aurais sans doute préféré voir une intégration tactile au jeu en mode nomade, mais ce n’est pas indispensable.
On est donc en face d’un portage certes bête et méchant du jeu sur Nintendo (avec deux nouvelles armes par Sentinelle, mais rien de fou ou de notable), mais qui a l’avantage de proposer ce magnifique titre à encore plus de joueurs et sans doute dans un format plus adaptés à ses phases d’aventures.
Si vous l’avez déjà plié sur PS4, il n’y a rien de plus à voir, ni de chapitre supplémentaire à débloquer. Pour les autres par contre, vous avez ici un excellent jeu mêlant stratégie, narration et animations à tomber à la renverse. Foncez !

La bonne nouvelle, c’est que même si l’on parvient à dessiner les contours de l’histoire au fil des heures, chaque chapitre de chaque héros parvient à relancer notre intérêt en nous donnant de nouveaux éléments, ou en venant contredire des informations précédemment acquises par un autre personnage. Le tout étant de remettre les informations acquises dans le bon ordre, car comme vous vous en doutez, tous les récits s’entremêlent et tout le monde n’est pas forcément qui il prétend ou croit être… préparez une aspirine.

Apprenez à connaître les 13 pilotes… et les autres

C’est sans doute le premier aspect qui risque de rebuter quelques joueurs, puisque les phases narratives sont déconnectées des phases de combat (ou presque), et vous pouvez passer des heures à parcourir les différents décors dans différentes époques aux commandes d’un personnage distinct pour suivre une partie seulement de son histoire sans vous frotter aux kaijus.

A l’image d’un Detroit Become Human, chaque chapitre de chaque personnage disposera d’embranchements distincts et nombreux, chacun vous dévoilant une partie des informations globales. Il sera nécessaire alors de relancer plusieurs fois le même chapitre pour prendre une autre route, mais ici aussi il y a une astuce. Si le scénario justifie cela d’une certaine manière, chaque information récupérée sur chaque route alternative sera considérée comme acquise par le joueur et par le personnage lui-même.

A titre d’exemple, si le personnage de Juro cherche un de ses compagnons au début du jeu, il découvrira à un moment qu’il se trouve au distributeur de boissons. En relançant le chapitre, Juro saura immédiatement où se situe son ami et pourra alors choisir de prendre une autre voie en conservant ses connaissances. Les embranchements sont accessibles à tout moment via la touche “carré”, et qu’il est possible de reprendre l’histoire d’un personnage à un moment clé si besoin.

Les liens entre les personnages sont importants… et « touffus »

Chaque personnage a son propre pourcentage de complétion, et arriver à 100% pour tout le monde permet de comprendre ce qui a mené ce personnage à monter dans une Sentinelle pour défendre sa ville. Mais pour en arriver là, des barrières sont à franchir, puisque l’accès à certains chapitres sont conditionnés par le fait d’avoir atteint un point donné de l’histoire avec un ou plusieurs personnages en particulier (pour ménager les révélations et assurer une certaine compréhension), un pourcentage précis sur plusieurs personnages (par exemple, atteindre 50% de complétion pour 8 personnages), voire avoir remporté une bataille précise dans le mode Combats.

On jongle alors entre les personnages pour tenter de reconstituer le puzzle narratif complexe de 13 Sentinels Aegis Rim, en se concentrant sur quelques-uns à la fois dont les trames narratives sont étroitement liées (par exemple Minami et Takamiya, Sekigahara et Fuyusaka…). Même en procédant de la sorte, le scénario ne ménage pas ses effets, chaque chapitre possédant son lot de révélations et de mystère, prenant un malin plaisir à nous surprendre et à nous faire nous poser moultes questions, remettant souvent en doute ce que nous pensions savoir d’un personnage ou l’autre. En filigrane, l’ombre mystérieuse d’un personnage énigmatique et dangereux connu sous le matricule « 426 » qui semble manipuler bien du monde en coulisse.

Vous récupérez des mots-clés qui servent à faire progresser le scénario ou obtenir de nouvelles informations

Heureusement, le Mode Chroniques enregistre chronologiquement les événements afin de nous offrir en bout de course un résumé clair et simple de l’histoire, où nous pouvons rejouer les scènes, tandis qu’un Glossaire se déverrouille progressivement pour collecter toutes les données reçues sur les personnages et éléments de l’histoire.

Le second mode permet de participer à des batailles en pause active sur une carte holographique de la ville, batailles dans lesquelles vous contrôlez un certains nombre de Sentinelles au choix, que vous pouvez améliorer au fil de l’expérience accumulée pour débloquer de nouvelles attaques et en augmenter les statistiques. Gardez en tête que ces affrontements sont en fait directement liés à la fin de l’histoire, tous les protagonistes pilotant leurs propres Sentinelles et évoquant énormément de choses qui ne vous parleront pas à ce moment là. Car le mode combat se situe narrativement parlant après le mode Histoire, mais se joue en simultané. Je vous avais dit de prévoir une aspirine.

Au début, beaucoup de conversations vous seront cryptiques

Ces affrontements peuvent aussi être conditionnés à un pourcentage de complétion du mode Histoire afin de préserver ce qu’il faut de mystère, et on remarque que tous les dialogues et toutes les informations récoltées pendant les combats complètent parfaitement ce que l’on a appris pendant le scénario. Certes, on peut se sentir perdu à entendre parler du plan Égide, des différents Secteurs, du Code Deimos et des générations de Sentinelles, mais tout cela prend du sens au fil des heures et des affrontements.

Concrètement, les combats se déroulent en temps réel avec une pause pendant le choix des actions. Votre but sera toujours de protéger un point d’accès sur la carte des attaques des Deimos, l’envahisseur qui s’en prend à votre monde en différents points du temps. Car oui, le scénario entremêle 4 époques différentes, même si 1985 reste la période clé, puisque c’est cette année là que le « combat final » se livre. Mais ici aussi, il y a un twist que je ne peux vous révéler *se mord la langue*.

Chaque petit point rouge est un ennemi – si-si ! Et là y’en pas beaucoup.

Plutôt schématiques et extrêmement fluides, les combats mettent à profit les différentes générations de Sentinelles, chacune compétente dans une spécialité. Certaines sont très puissantes au corps à corps, d’autres excellentes à distance en lançant une pluie de missiles ; une autre envahira la carte avec ses drones tandis qu’une dernière protégera le groupe avec des boucliers, des grenades IEM ou des tourelles.

Construisez votre équipe en fonction des capacités de chaque génération… et des objectifs bonus

Si les affrontements nous donnent des conditions bonus (participation d’un personnage précis, temps limité) en vue de récupérer des points à dépenser dans les Chroniques, vous êtes libre de partir avec l’équipe de votre choix. Mais un même personnage ne pourra pas participer à plus de deux combats d’affilée, un point scénaristique lui imposant de se reposer entre deux. On aura à cœur de spécialiser nos Sentinelles favorites et de créer des équipes équilibrées capables de contrôler les assauts répétés et agressifs des Deimos.

Sortir de sa Sentinelle pour la réparer est toujours un moment tendu

Apprêtez-vous à être littéralement submergé en mode « Zerg Rush » à certains moments. Vos Sentinelles pouvant accuser de lourds dégâts dans le mode le plus difficile, il sera parfois nécessaire de vous replier dans un coin tranquille de la carte pour descendre de votre machine et la réparer. C’est toujours un moment angoissant car notre pilote est alors vulnérable.

Oui alors parfois, on ne s’y retrouve plus trop, mais faut avouer qu’ici, j’ai abusé.

Les kaijus ennemis ne cesseront d’évoluer et de se renforcer, offrant toujours un nouveau challenge à chaque combat. Certains sont des transporteurs et déploient des myriades d’ennemis régulièrement ; d’autres protègent leurs alliés, certains explosent au contact, envoient des missiles, … les configurations ennemies sont diverses et vous offriront une variété de situation à gérer.

Les missiles multicibles, vos meilleurs amis au début du jeu

Les affrontements sont personnalisables en termes de difficulté, un mode “Facile” permettant à ceux qui sont plus intéressés par l’Histoire d’évoluer rapidement tout en ayant la satisfaction de détruire d’une volée de missiles une troupe entière de machines. Vous pouvez sauter à la volée entre les trois difficultés pour gagner encore plus d’expérience et améliorer vos machines sans que cela n’impacte votre progression. Une flexibilité bienvenue qui nous permet de jouer comme on le souhaite, en privilégiant l’histoire ou les combats.

Entre chaque combat, l’expérience accumulée vous permettra aussi de faire gagner des niveaux au Système, lui-même permettant de débloquer de nouvelles armes ou améliorations pendant les affrontements, ces dernières pouvant aussi évoluer pour devenir plus puissantes. Plus tard dans le jeu, ce sont carrément les statistiques de Sentinelles que vous pourrez aussi renforcer, chaque combat pouvant être refait à l’envi dans tous les modes de difficulté pour engranger de l’expérience.

Au bout d’un moment, en plus de l’armement, vous pourrez améliorer vos statistiques

C’est vraiment plaisant de pouvoir passer de manière fluide et rapide d’un mode à l’autre et d’une histoire à l’autre. 13 Sentinels nous garde réellement captifs à la fois de son histoire, de ses personnages et de sa narration disloquée. Chaque histoire a sa propre intrigue et sa propre façon d’être menée, mais fait également intervenir les intrigues des autres protagonistes. Le jeu semble d’ailleurs toujours s’arranger avec les informations que vous auriez déjà récupérées dans les autres scénarios pour maintenir votre intérêt.

13 Sentinels : Aegis Rim : Conclusion

Purée, quel pied !

Je ne vais pas vous mentir : 13 Sentinels Aegis Rim se destine avant tout aux amoureux de magnifiques visuels en 2D, aux passionnés d’histoires cryptiques et à ceux qui aiment les combats tactiques. Étant fans des 3, j’ai pris énormément de plaisir à parcourir et terminer le dernier titre des magiciens de Vanillaware et ne saurais que trop vous conseiller d’y plonger. C’est beau, intéressant et très jouissif en combat, donc strictement aucune raison de passer à côté, à moins que vous n’aimiez pas la lecture.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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