Qu’on se le dise, 2017 commence plutôt bien au niveau jeux vidéo. De nombreux titres de qualité sont déjà sortis ou sont prévus dans le premier trimestre, et s’il y en a un qu’on regardait un peu avec crainte, c’est bien ce Tales of Berseria. Après un Tales of Xillia peu inspiré, un Xillia 2 oubliable et un Zestiria qui se prenait les pieds dans le tapis, Berseria avait la lourde tâche de remonter un peu le niveau

Mange ta main (et garde l’autre pour demain)

La compagnie d’un Malakhim réveille l’instinct sororel de Velvet

Le monde de Berseria est en proie à une invasion de monstres qui transforment et déciment la population. Quelques rares élus – Les Exorcistes, ayant la capacité de communiquer avec des servants magiques nommés Malakhims – peuvent tuer ces démons, alors que ces derniers semblent invulnérables aux humains normaux. C’est dans ce contexte que survivent la jeune Velvet et son petit frère Laphicet, après une attaque qui leur a coûté leur famille, à l’exception de leur beau-frère exorciste Artorius, qui les prend sous son aile. Mais ce dernier décide de sacrifier Laphicet lors d’un rituel mystérieux. Folle de rage, Velvet se révèle possédée par la puissance des démons, qu’elle peut absorber grâce à son bras maléfique. Emprisonnée par Artorius pendant 3 ans dans un sombre cachot sans voir la lumière du jour et confrontée sans cesse à des démons, Velvet rumine sa vengeance, endurcit son corps et attends patiemment son heure…

Incarner une héroïne froide, insensible et cruelle donne une certaine saveur à l’aventure

Voilà une introduction bien sombre pour une série généralement colorée. Les morts pleuvent, et le monde dans lequel va dorénavant évoluer Velvet et ses compagnons est tombé sous le joug des exorcistes. Bien plus nombreux maintenant, ces derniers assurent la protection des humains en échange de leur soumission consentante. Alors qu’elle est libérée de prison par une Malakhim proche d’Artorius, Velvet rencontrera d’autres humains déchus ou pourchassés qui la rejoindront pour poursuivre un but commun : faire la peau aux exorcistes, Artorius en tête…

Une belle bande de bras cassés si vous voulez mon avis…

Premier petit constat : Velvet – malgré son nom – a balayé toute douceur de sa vie. Elle est froide, insensible, parfois cruelle et n’hésite pas à se servir de la vie des autres pour atteindre son but. Nous restons loin des protagonistes nobles des épisodes précédents, et cela apporte une saveur particulière à l’aventure. Évoluant du point de vue de Velvet et sans connaissance réelle des intentions d’Artorius, nous suivons son périple avec la même détermination, décimant des exorcistes et des démons à tour de bras, juste pour atteindre son but. Bien sûr, en évoluant, on se rend bien vite compte que rien n’est aussi manichéen qu’il n’y paraît… dans la grande tradition des Tales of.

Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi

Velvet Rope

Mine de rien, il faut remonter à 2009 (puis 2012) avec Tales of Graces pour retrouver un Tales of passionnant à parcourir, avec un excellent rythme et des personnages attachants. Bandaï Namco renoue ici avec la qualité tout en continuant de faire évoluer lentement mais sûrement la recette. Car quand on joue à un Tales of, c’est d’abord pour retrouver une certaine idée du JRPG, qui n’a pas ou peu été influencée et mal comprise par les productions occidentales (coucou FFXV). On reste en terrain connu, celui qu’on recherche un peu comme une Madeleine de Proust et qui, quoi qu’il arrive, parvient à nous faire rêver, malgré le ton résolument sombre et violent de cet épisode.

Nouveau Tales of oblige, le système de combat et d’évolution a été repensé et simplifié tout en offrant une belle profondeur. Contrairement aux jeux précédents, la montée de niveau augmente les statistiques des personnages sans que nous puissions intervenir. En échange, toute nouvelle technique ou amélioration de caractéristique passe par l’utilisation des armes et équipements, qui une fois maîtrisés, octroient des bonus de statistiques permanents et de nouvelles techniques. Ainsi, la même arme pourra avoir des statistiques ou capacités légèrement différentes, et on pourra la faire évoluer ou la démanteler chez les forgeron pour récupérer des ingrédients utiles. Un système assez complexe de prime abord mais qui pousse à chercher et améliorer sans cesse ses équipements, et qui offre une grande souplesse en définitive à l’évolution des personnages.

Insupportable Magilou… mais comique parfois

En terme de combat, si les ennemis sont visibles sur la carte et que les affrontements peuvent être aisément évités, il se gèrent via un système de combo à attribuer aux 4 touches colorées de la manette. On pourra assigner une technique à chaque touche pour un enchaînement de 4 coups possibles à la même touche – chaque frappe possédant ses propriétés – et dont l’utilisation requiert des âmes (des points d’action en somme) qui se rechargent en permanence. On évite ainsi de marteler les mêmes touches en préparant soigneusement ses combos afin de faire face à tout type d’ennemis. De part sa nature démoniaque, Velvet pourra aussi laisser sortir sa fureur en sacrifiant un point d’âme en faveur de son adversaire pour obtenir de nouveaux coups plus puissants. Une technique à privilégier avant la mort d’un ennemi, puisque le point d’âme perdu sera récupéré à la mort de celui-ci. Un système hyper dynamique et personnalisable, mais un peu brouillon au cœur de l’action, il faut bien le dire.

Les costumes sont toujours de la partie

Petites nouveautés agréables et bien intégrées qui ne perturbent pas le rythme de jeu,  la possibilité d’envoyer un navire parcourir des régions reculées du monde à la recherche de nouveaux ingrédients ou de trésors pendant que nous vaquons à la quête principale, et la possibilité d’automatiser la cuisine pour obtenir des bonus, si tant est qu’on possède les ingrédients adéquats. Il est ainsi possible de programmer l’un de nos personnages pour cuisiner et manger un plat après chaque combat pour profiter de ses bonus, ce qui nous fait gagner pas mal de temps au final. Le rythme semble avoir été le maître mot des développeurs de cet épisode, et on les en remercie !

Techniquement, bha c’est du Tales of Cross-Génération puisque disponible également sur PS3 au Japon, donc tirant peu parti de la puissance de la PS4, sauf en ce qui concerne les temps de chargement – quasi instantanés – et la fluidité des animations. On apprécie aussi les nombreuses cut-scenes animées qui participe au sentiment épique de la quête en renforçant l’aspect dramatique, ainsi que la possibilité d’avoir les voix japonaises et les sous-titres en  français. Les petits scénettes – qu’il faut activer manuellement – sont toujours de la partie, mais toujours dans leur même aspect un peu désuet.

Conclusion

Voilà, Tales of Berseria est à ranger à côté de Tales of Symphonia et Tales of Graces F. Je pense que ces deux références en disent assez long pour témoigner de la qualité de ce nouvel épisode, qui ne chamboule fondamentalement rien, mais qui s’avère extrêmement efficace, passionnant à suivre et à jouer tout en nous offrant notre dose de JRPG classique, comme on les aime.

Tales of Berseria

  • Développeurs Bandaï Namco
  • Type JRPG
  • Support PS4
  • Sortie 27 Janvier 2017

Y’a bon!

  • Une héroïne principale, ça change
  • Velvet explose le compteur de charisme
  • Un rythme soutenu
  • Une bonne grosse durée de vie à l’ancienne sans réel artifice
  • Hyper fluide
  • Un système de combat et d’évolution efficace
  • La cuisine automatique
  • Les nombreux costumes et accessoires à débloquer, toujours sympas
  • Les scènes animées de qualité
  • Une histoire sombre, violente et simple…

Beuargh!

  • …Peut-être un peu trop simple
  • Un système d’évolution plus complexe à maîtriser
  • Des combats un peu bordéliques
  • On ne tire toujours pas parti de la puissance de la PS4
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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