A l’occasion de l’édition 2015 de la gamescom, Paradox Interactive a décidé de frapper fort en dévoilant en avant-première leur projet Augustus qu’ils nous ont teasé ces dernières semaines. Après une entrevue avec Henrik Fåhraeus et Thomas Johansson, développeurs du jeu, en compagnie d’une démo tournant sur grand écran, voici ce qu’on peut retenir de cette nouvelle franchise teintée de science-fiction, et nommée Stellaris.
Par delà les étoiles
Tout d’abord, les développeurs ont bien insisté sur la différence radicale de gameplay que propose Stellaris par rapport aux autres créations de chez Paradox Interactive. En effet, à la place d’offrir un jeu inscrit dans un contexte historique bien défini, le joueur aura pour but de faire évoluer la civilisation humaine pour que cette dernière brille dans le firmament. Et pour cela, il faudra tout d’abord commencer par des débuts modestes avec une humanité qui vient à peine de s’éveiller pour conquérir les étoiles alors qu’en face d’elle existent déjà des empires bien ancrés dans la galaxie. C’est donc sur base d’un gameplay asymétrique que l’aventure commence, au contraire des autres jeux (Victoria, HoI, Crusader Kings) qui permettent la prise en main d’une nation majeure dès le début de la partie. Ici, plus la partie évoluera, plus l’humanité colonisera la galaxie et plus on se rapprochera d’un gameplay semblable à ce qui existe déjà. Pour en arriver là, il faudra cependant passer par cette nouvelle phase proposée par Stellaris que l’on pourrait qualifier d’exploration.
En effet, pour que la civilisation humaine gagne en grandeur, il faudra qu’elle développe de nouvelles technologies qui ne peuvent se débloquer qu’avec la découverte de reliques présentes sur d’autres planètes. On devra envoyer des vaisseaux scientifiques pour que ceux-ci analysent des champs d’astéroïdes, des planètes inhabitées, etc. pour aller chaparder quelques innovations technologiques. Colonisation oblige, il faudra également partir à la recherche de planètes accueillantes pour s’y installer en vue d’étendre sa puissance scientifique et industrielle. Une fois la phase de colonisation entamée, vous pourrez construire vos bâtiments : si vous avez l’âme d’un industriel en puissance, rien ne vous empêche de créer une planète recouverte d’usines, façon Giedi Prime. Si, par contre, vous avez des oreilles pointues et que vous aimez la logique, vous pouvez tout aussi bien consacrer votre planète aux avancées technologiques. De nombreux choix s’offriront à vous pour que vous puissiez orienter votre civilisation de la manière dont vous l’entendez. Vous pourrez également nommer un gouverneur à la tête de votre planète. Celui-ci aura des effets positifs sur votre colonie ainsi que des effets secondaires négatifs (comme lorsque vous nommiez un général à la tête d’une armée dans Victoria ou HoI). Par conséquent, il vous appartiendra de décider des aspects que vous souhaitez mettre en avant sur vos colonies au détriment d’autres aspects. On retrouvera également ce système de points positifs/points négatifs au niveau de la diplomatie dont il faudra tenir compte pendant des pourparlers extraterrestres. Par exemple, une civilisation étrangère pourra être xénophile et les accords diplomatiques avec cette dernière seront plus faciles. En revanche, elle pourra également être militariste, ce qui rendra les tractations moins aisées.
Nous venons en paix
Eh oui, jeu de gestion oblige, il y aura également une dimension militaire à ce Stellaris. La règle générale concernant la gestion des armées reste le même que dans les autres opus : la création d’armées prendra beaucoup de temps. Il faudra donc gérer et prévoir, avec une certaine avance, les tempéraments belliqueux de vos voisins si vous ne voulez pas être balayé en un instant. Une fois les unités créées, vous pourrez vous adonner à des combats spatiaux et c’est là que l’on trouve le véritable changement d’un point de vue graphique, car les combats seront visibles en 3D et temps réel avec la modélisation de chaque tir lancé sur le vaisseau ennemi. Ça peut paraître anodin mais pour Paradox Interactive c’est un véritable ajout très appréciable qui lui donnera un aspect moins austère et rebutant que ses grands frères.
Si vous êtes plutôt pacifiste dans l’âme, les développeurs ont entendu vos prières et ont fait en sorte que le jeu puisse être terminé sans devoir déclarer la guerre à tout le cosmos. Cela se ressent surtout au niveau des événements d’ampleur intergalactique (autre nouveauté) : de manière totalement aléatoire, un événement risque de survenir et de mettre en danger toute la galaxie. Toutes les civilisations devront alors s’unir pour faire face à problème, ce qui permettra, une fois la crise endiguée, de resserrer un peu plus les liens entre les civilisations. En termes d’évènements, les fans de science-fiction seront aux anges puisqu’ils seront librement inspirés de films ou de séries du genre : révolte d’intelligence artificielle comme dans Battlestar Galactica, technologie de bonds PRL qui, accidentellement, ouvre des portails vers l’enfer permettant aux démons de pouvoir s’en échapper et de ravager la galaxie, comme dans Event Horizon, etc). On sent que les développeurs se sont fait plaisir !
Au niveau de la gestion de votre petit pays, vous bénéficierez de la même latitude que dans les autres opus de Paradox : libre à vous de faire un état démocratique respectant des valeurs fondamentales ou un état policier maintenu par une poigne de fer et à l’éthique peu recommandable. Il faudra de même apporter une attention particulière aux dissensions qui peuvent apparaître au sein de votre empire, faute de quoi, une guerre civile risquera d’éclore au moment où vous vous y attendrez le moins.
Pour ce qui est du nerf de la guerre, les ressources seront représentées par deux éléments : les crédits (l’argent) et les minéraux. On se rapprochera par conséquent d’une gestion des ressources simplifiées, ce qui facilitera grandement la visibilité de vos actifs (ce qui était d’ailleurs l’un des seuls reproches que j’avais à l’encontre du premier Victoria où vous aviez plus d’une centaine de ressources à gérer en même temps… ce qui n’était vraiment pas une sinécure). Enfin, petit ajout qui est devenu possible sur cet opus : la carte de la galaxie, les quêtes et les événements seront générés aléatoirement. Chaque partie que vous ferez sera unique et on nous garantit qu’elles proposeront toutes le même niveau de challenge.
Et voici à peu près toutes les informations que nous avons pu glaner lors de notre entretien avec les développeurs. Et que dire si ce n’est que Stellaris s’annonce très prometteur : en plus de respecter les acquis et l’expérience de ses grands frères, ce nouveau jeu se lance dans la grande aventure spatiale pour proposer une expérience de jeu jusqu’à lors inédite. On a vraiment l’impression d’être en face d’un Imperium Galactica 2 ou d’un Emperor of the Faiding Sun plus aboutis. Par contre, il faudra s’armer de patience car le jeu n’est pas prévu pour une sortie immédiate. Lorsqu’on leur a posé la question de la sortie du jeu, c’est malheureusement un vague 2016 qui nous a été annoncé… encore qu’ils avaient l’air de vouloir dire que publier Stellaris en 2016 serait déjà un sacré défi…
Comments