Y a-t-il un fantôme dans cette coquille?
Le film n’est pas tout à fait fidèle, mais pas pour autant une daube du niveau de Dragon Ball Evolution; c’est même plutôt une excellente surprise dans le genre science-fiction.
Cependant, deux heures, c’est trop peu pour survoler l’immensité et la complexité de l’univers de Ghost in the Shell: qu’est-ce qui distingue l’être humain d’un robot ayant conscience de son existence, que peut-on considérer comme un « être vivant », quelle est la frontière entre le corps et l’esprit ? Et c’est à la fois trop nébuleux pour un néophyte qui débarque dans un univers cyberpunk et qui ne possède aucune affinité avec l’œuvre original de Masamune Shirow. C’est une cause tout aussi perdue qu’essayer de filer un rencard au Major. Les paris étaient plutôt perdants face à cette adaptation de Rupert Sanders, surtout connu comme étant la tête pensante de la campagne de pub « live » pour Halo 3 en 2009…
Univers trop vaste ou mauvais public ciblé?
Alors pourquoi ce film pas si mauvais en plus d’être une grosse défonce esthétique nous fait un bide en salle ? C’est tout simplement, car il s’agit d’un blockbuster action saupoudré de néons dans un Tokyo futuriste à des années-lumière du questionnement de l’œuvre originale. Avec un contenu sans plus aucune profondeur. Il fallait formater le tout pour en faire un cinéma de divertissement pas trop indigeste. Et puis ça reste une récupération de licence destinée à être transformée en blockbuster hollywoodien. Il ne fallait pas trop en espérer.
Mais avec cette optique défaitiste, la même que pour Ghostbusters (2016), on arrive à y trouver du bon. Car au final, je suis ressortie de la salle avec un air enjoué et convaincue de mon expérience. Pas juste grâce à la Scarlett qui au passage gère bien son personnage de Major. Je n’avais plus aucun doute là-dessus car elle a du skill niveau USB… Et pour ceux qui vont crier au blasphème, parce qu’elle n’est pas nippone, qui a dit que Motoko Kusanagi était physiquement typée asiatique ? Tout est dans le Ghost, pardi !
Ce que j’apprécie grandement en plus des effets visuels et on ne va pas s’en cacher, c’était bon, c’est qu’on n’est pas du tout dans l’hypersexualisation du personnage principal. Et pourtant, on aurait pu nous coller des tétons à droite et à gauche, ce n’est pas la tenue moulante, orteil de chameau qui aurait masqué le tout. Il s’agit peut-être d’une façon de nous expliquer que ce corps est avant tout une arme et la majorité des caractères de la plastique humaine a été volontairement effacée afin de se concentrer sur le psychique. C’est un peu ce qui est abordé dans Ghost in the Shell 2 Innocence.
Mais ceci est une autre histoire…