Ah que de souvenirs. Tous ceux de ma génération se souviennent de Ken le Survivant et de sa violence inouïe pour l’époque. Dans un monde post-apocalyptique où l’eau est devenue plus précieuse que tout, c’est la loi du plus fort. La violence règne en maître et un homme se dresse – souvent malgré lui – à travers les injustices pour retrouver son amour perdu Julia.

C’est avec une série télévisée totalement absurde que l’on a découvert Hokuto no Ken chez nous. Absurde à cause des coupes effectuées pour atténuer la censure (réduisant les épisodes à peau de chagrin), mais aussi à cause des doublages en français devenu légende aujourd’hui : c’est l’un des très rares cas où les doubleurs ont décidés eux-même des dialogues et du ton à adopter pour amener de l’humour dans un monde brutal.

C’est à a la lecture du manga, édité à l’époque par J’ai Lu (qui a eu le nez creux), que l’on s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’une oeuvre majeure du manga, singulière à la fois dans ses propos, mais aussi dans son trait. C’est sur cette singularité que reviennent les auteurs Paul Gaussem (chroniqueur et rédacteur) et Guillaume Lopez (créateur d’une chaîne spécialisée sur l’oeuvre de Buronson et Testuo Hara) chez Third Editions.

En quelques mots, on nous offre les biographies des créateurs de cet manga culte, du parcours graphique hors norme (et très influencé par le style américain) de Testuo Hara (on se souvient de l’hommage à Cobra, avec la pose d’une affiche de Stallone carrément reprise pour Ken) à celui du scénariste Buronson, qui doit lui aussi son surnom à l’Amérique, grâce à sa ressemblance avec Charles Bronson.

Par la suite, nous avons tout le contexte de la création d’Hokuto no Ken à travers 4 parties. On y explore en détail l’inscription de « Hokuto No Ken » dans la tradition des romans post-apocalyptiques. Cette partie établit des parallèles intéressants entre le futur post-apocalyptique de Ken et les périodes historiques du Japon, telles que Sengoku et Edo, caractérisées par des divisions internes. Elle explore également l’influence des Spartiates sur le scénario, ainsi que celle des films de kung-fu chinois, soulignant certaines similitudes entre Kenshiro et Bruce Lee. Enfin, les références bibliques contribuent à la création du personnage de Ken en tant que Messie. Le chapitre suivant met en avant Masanori Morita (et son style graphique pour Rookie sou Racailles Blues) ou le dieu Kentaro Miura, malheureusement décédé sans avoir pu fournir la conclusion de l’incontournable Berserk, comme héritiers du style d’Hokuto no Ken.

On y évoque aussi les débats qui ont eu lieu lors de la sortie des nouveaux films pour les 20 ans de la licence, cependant, ces trois films et les deux OVA de 2006 ont contribué à ramener la franchise au devant de la scène, et à mené à une adaptation animée du manga de Yuko Osada sur le personnage culte de Raoh.

« Dans Les Arcanes de Hokuto No Ken. L’Héritier de l’Apocalypse » transpire la passion de Paul Gaussem et Guillaume Lopez est palpable pour la licence. Les amateurs de la culture japonaise, même s’ils découvrent ici l’univers d’Hokuto no Ken, seront captivés par les anecdotes et détails retranscrits ici. Mais le livre s’adresse avant tout aux passionnés, à qui il parlera bien plus à l’aulne des souvenirs du Club Do’ d’abord, de sa parution chez J’ai Lu ensuite.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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