Je fais partie de ces gens qui se réunissent en groupe une fois tous les mois pour une nuit de jeux de société, qui parcourt les allées du BGF une fois par an et qui possède une belle armoire remplie de boîtes de jeux. Mais même comme ça, même en trouvant du temps pour réunir 5 autres personnes, je n’ai jamais pu jouer aux Loups Garous de Thiercelieux. Trauma de jeunesse légèrement réparé avec Nosferatu, c’est avec curiosité et crainte que je me suis lancé dans “Werewolves Within”, la proposition d’Ubisoft d’allier jeu vidéo, réalité virtuelle et jeu de société. Et croyez-moi, c’est casse-gueule.
Douce nuit…
Werewolves Within reprend donc dans les grandes lignes les règles du Loups Garous de Thiercelieux, à savoir 6 à 8 joueurs réunis pour trouver le ou les loups garous cachés parmis eux. Ubisoft a ici drastiquement réduit le temps de jeu à une seule nuit, ce qui pourra au premier abord décontenancer les habitués, les parties ne durant plus qu’une grosse dizaine de minutes.
En quelques minutes à peine, on a l’impression de se retrouver autour d’une table avec des amis en discutant le plus naturellement du monde !
Pour peu que l’on se connecte à une heure logique pour rencontrer d’autres joueurs (en soirée ou le dimanche après-midi par exemple), on trouve rapidement un groupe dans lequel s’inclure, et dans sa langue ! Mieux encore, le jeu étant multiplateformes (PSVR, Oculus Rift et HTC Vive) avec des serveurs unifiés la communauté est plus grande et au final, il y a toujours des gens – du moins jusqu’ici – pour jouer avec vous. Et une fois dans un groupe, les parties s’enchaînent toujours avec les mêmes personnes, les places se libérant étant alors attribuées à d’éventuels nouveaux joueurs à la recherche d’une session, le tout très rapidement.
Werewolves Within – comme il est tiré d’un jeu de plateau – fait donc dans l’épuré niveau gameplay, mais mise tout sur les interactions vocales entre les joueurs.
Concrètement, vous recevez secrètement un rôle à chaque nouvelle partie, ainsi qu’une liste de rôles potentiellement présents dans la session. Outre les Loups garous qui devront tout faire pour conserver leur identité secrète, on a droit ici à une palettes de rôles allant des simples villageois qui peuvent élire un représentant qui aura double vote à des rôles pouvant déterminer les rôles des autres en regardant les étoiles (astronomes), en écoutant les joueurs à sa gauche ou à sa droite en se penchant pour voir si un loup se cache de ce côté, en passant par des traîtres qui gagnent si les loups ne sont pas découverts ou à d’autres rôles qui se trouvent victorieux si ils sont éliminés. Tout le reste se joue à la voix, les joueurs discutant entre-eux pour découvrir l’identité des loups garous sans se tromper, tandis que les loups tentent de rester cachés en orientant le débats pour faire accuser un autre joueur. Tout est alors question de bluff et de persuasion.
Et ça fonctionne vraiment bien ! En quelques minutes à peine, on a l’impression de se retrouver autour d’une table avec des amis en discutant le plus naturellement du monde !
Body Language
Car si il n’était que cela, Werewolves Within ne serait qu’un jeu VR parmi d’autres. Ce qui en fait un jeu réussi, c’est qu’ – si un avatar vous est attribué au hasard parmi les modèles du jeux – il permet à vos avatars d’user de gestuelles et de mimiques principalement guidées par les intonations de votre voix ! Ceci couplé au tracking du casque, vous permettant de pencher la tête vers votre voisin pour lui chuchoter à l’oreille ou de la tourner dans une direction précise afin d’enclencher une émote attribuée à l’une des touches de direction rend les interactions étonnamment réalistes et fluides. Les lèvres s’activent de façon cohérente quand un joueur prend la parole, ses gestes suivent son intonation et son regard pointe correctement vers le joueur visé. On peut même se lever pour appuyer ses propos et faire taire tout le monde si le débat s’enlise. Bref, tout est fait pour qu’on se sente sur place et que l’on interagisse de façon naturelle.
Si on voulait râler sur un point, c’est qu’on aurait aimé l’apport des contrôleurs de mouvements pour dynamiser encore plus les échanges, mais le côté multiplateformes a sans doute limité cet aspect. A la place, il suffit de viser un marque page de son grimoire pour afficher une page en particulier, de viser un autre joueur et appuyer sur X pour effectuer une action et activer les émotes assignées au 4 boutons directionnels. Tout le reste, c’est de la discussion, du débat et une ambiance bon enfant avec des inconnus.
Le jeu est donc idéal pour des sessions courtes comme très longues, sans aucune gêne, dans des décors cartoon très bien réalisés, mais au final peu nombreux. Bien entendu, il est assez difficile de jouer à ce titre si vous n’êtes pas seul dans la pièce. Tout d’abord parce qu’il faut au minimum couper le son de votre écran sous peine d’avoir un retour dans le micro peu immersif, ensuite parce qu’il vous faut discuter à bâton rompu avec d’autres personnes que votre entourage ne peut pas voir, ce qui peut amener des situations cocasses dans votre salon. Mais si vous avez une pièce calme, ou des soirées d’hiver en solitaire, Werewolves Within peut vous faire passer des moments de détente très amusants avec des amis providentiels !
Conclusion
Pour sa seconde proposition VR, Ubisoft parvient à concrétiser quelque chose qui avait toutes les chances de ne pas fonctionner : simuler en VR des parties de jeux de société entre amis, avec ce que cela suppose d’interactions, de rires, de cohérence le tout accompagné par un gameplay hyper accessible dédié à des sessions courtes ou très longues. A peine deux mois après la sortie tout public des casques de réalité virtuels, Ubisoft peut se targuer d’avoir réussi un tour de force de convivialité pour une technologie censée isoler les joueurs en réunissant toutes les plateformes autour du plaisir simple de jouer ensemble. Bravo !
Werewolves Within
- Développeurs Ubisoft
- Type Jeu de société VR
- Support PS4 VR, PC (HTC Vive – Oculus Rit)
- Sortie 06 Décembre 2016
Y’a bon!
- Multiplateformes avec serveurs unifiés !
- Hyper convivial
- Bluffant en terme d’immersion
- Accessible à tous
- Tracking et gestuelle très efficace
Beuargh!
- Peu de décors
- Les Motion Controllers auraient été un plus, même optionnels
- Mieux vaut être seul chez soi