Il y a déjà 4 ans que sortait dans nos contrées The Witch and the Hundred Knight, un action RPG/Hack’n’slash nippon se déroulant dans un contexte dark fantasy « halloweenesque » qui m’avait particulièrement séduit. Je vous encourage d’ailleurs à lire le test que j’avais publié à l’époque après avoir fini le jeu. Alors que les autres critiques n’avaient pas forcément été dithyrambiques à son sujet, NIS America et Nippon Ichi Software ont tout de même décidé de localiser The Witch and the Hundred Knight 2 hors du pays des sushis. Est-ce que ce nouvel opus aura réussi à me séduire tout autant que son aîné ? La réponse dans ce test.

The Witch and the Hundred Knight 2 Gabrielle
Let’s begin the review

La sorcière et les 100 similitudes

Autant être cash d’emblée, The Witch and the Hundred Knight 2 est presqu’en tous points semblable à son aîné. Le style de jeu est inchangé : un action RPG hack’n’slash en 3D où on contrôle « Hundred Knight », un petit familier magique, qui devra parcourir des niveaux remplis d’ennemis pour se frayer un chemin jusqu’aux boss de zone et ainsi pouvoir faire progresser l’histoire.

Comme dans le précédent opus, notre petit Hundred Knight ne pourra parcourir les niveaux que pendant un certain laps de temps représenté par une jauge de calories (GigaCal) qui pourra être étendue de différentes manières : dévorer un ennemi en exécutant une attaque Depletura juste avant qu’il meure, digérer (détruire) un objet entreposé dans son estomac inventaire, détruire un ennemi spécial ou activer un des checkpoints d’une zone toujours représentés par des fleurs de mana à faire éclore. Au cas où votre jauge de gigacal tombe à 0, toute action entamera les HP de notre petit Hunny. Si ces HP tombent à 0 c’est alors le game over.

The Witch and the Hundred Knight 2 le hub
Le hub et l’interface n’ont pas vraiment changés depuis le premier opus

Mourir s’il vous reste des Gigacals équivaut à en perdre une bonne partie ainsi que des objets aléatoires stockés dans votre estomac et à repartir du dernier checkpoint. Pensez donc en cas de coup dur à retourner à la base pour vider votre estomac inventaire et ainsi pouvoir mieux vous équiper avant de repartir à l’aventure. D’autant plus que vous ne pourrez sauvegarder votre partie qu’une fois un checkpoint atteint ou une fois de retour à la base. La base propose toujours de déclencher certains événements secondaires, d’acheter des objets, d’améliorer vos équipements ou d’activer des pouvoirs spéciaux en échange du mana récolté à chaque ennemi occis (achat de nouveaux skills Tochka – les invocations de mini Hundred Knight spéciaux sont de retour –, renforcement/affaiblissement des ennemis, etc.)

The Witch and the Hundred Knight 2 modèles 3D
Bien que la technique ne soit pas le point fort du titre, il y a un certain progrès au niveau des modèles 3D

L’histoire évoluera lors d’événements clés sous la forme d’un « visual novel » classique : de longs dialogues sur plans fixes en 2D « dynamisés » par l’apparition et la disparition de modèles 2D des personnages. Oui c’est old school, mais ça a toujours son charme et toujours utilise dans pas mal de productions.

Hundred Knight est toujours muet et restera spectateur de l’histoire mais aussi son exécuteur. Les personnages principaux l’enverront réaliser des tâches représentant le scénario principal. Lors de diverses occasions, Hundred Knight pourra cependant prendre des décisions parmi trois possibles : accepter, hésiter ou refuser. Ces choix seront pour la plupart sans conséquences autres que de changer une ligne de dialogue mais certains d’entre eux seront toutefois cruciaux et influeront énormément sur le déroulement de l’histoire.

Bref, rien de bien nouveau sous le soleil. Tout cela était déjà présent dans le précédent opus et est toujours aussi efficace et bien réalisé.

Une autre sorcière pour Hundred Knight

Si le gameplay ne change pas vraiment, l’histoire sera quant à elle bien différente. Encore heureux me direz-vous ? Et bien oui et non … Le point fort du premier opus était à mon sens son personnage principal ultra charismatique, anti-héros et badass, la sorcière des marais Metallia et sa quête de vengeance.

The Witch and the Hundred Knight 2 CG
Les illustrations 2D sont toujours d’aussi bonne qualité

Ici, l’histoire prend une toute autre tournure. Le pays tout entier est impacté par « le mal des sorcières » (the witch curse) transformant aléatoirement les citoyens en sorcières assoiffées de sang et de destruction. Une organisation menée par une personne se présentant comme un saint homme et son groupe d’élite de Valkyries se s’impose toutefois comme le sauveur de l’humanité en traquant les sorcières et en tentant de soigner les nouveaux transformés.

C’est dans ce contexte que nous découvrons nos nouveaux personnages principaux : deux soeurs vivant dans un village pauvre au milieu de nulle part. La plus jeune des deux se voit contaminée par le mal des sorcières alors que l’aînée est en train de faire la formation pour devenir une Valkyrie au service de l’organisation. Celle-ci va donc vouloir à tout prix sauver sa soeur quitte à aller à l’encontre de ses devoirs de Valkyrie. Malheureusement pour elle, ses efforts pour éviter la transformation de sa cadette échoueront dès le début de l’aventure. Elle se transformera en une sorcière remplie de haine dont les seuls buts seront la quête de pouvoir et la vengeance. C’est lors de cette transformation qu’elle invoquera Hundred Knight, que vous incarnez. Contre toute attente, la trame principale vous dirigera vers l’alliance avec la sœur aînée et tenter par tous les moyens possibles de guérir le mal des sorcières, quitte à devoir allier les deux sœurs que tout sépare désormais.

The Witch and the Hundred Knight 2 chelka eye extraction
L’histoire de ce nouvel opus ne sera pas rose bonbon. On commence d’emblée avec une opération visant à extraire l’oeil de notre pauvre héroïne Chelka

Bien que cette histoire soit plutôt captivante et entre vite dans le vif du sujet, je regrette tout de même le charisme de l’héroïne du premier opus. La soeur aînée est ici le stéréotype du héros voulant sauver tout le monde, quitte à se mettre en danger. La japanimation nous a déjà servi ce cliché à toutes les sauces. La cadette est quand à elle un anti-héros rageux mais ne poussant pas le personnage aussi loin que celui de Metallia. De plus, une fois le contexte de base posé, l’histoire évoluera très lentement. Les événements marquants mettront beaucoup de temps et de niveaux avant de montrer le bout de leur nez. Dans le domaine des bonnes nouvelles, notez tout de même que le jeu est entièrement doublé en anglais ou en japonais selon votre préférence. Il n’y a malheureusement pas de sous-titres français pour ceux ne maîtrisant pas la langue de T-Payne.

La sorcière et les 100 pas

Malheureusement pour nous, il n’y a pas que le rythme de l’histoire qui soit lent. Bon nombre de niveaux se ressemblent et recyclent un bestiaire plus que limité sous la forme de longs couloirs pas très inspirés. On se retrouve à devoir charcuter en boucle des hordes d’ennemis qui ne vous donneront pas des masses de fil à retorde avant de pouvoir enfin faire face au boss.

Au début, il n’est pas encore trop lassant de canarder tout ce qui bouge, mais comme tout se ressemble, ça devient assez vite rébarbatif. Malheureusement, bien qu’il soit possible de passer outre tout le menu fretin et de filer vers la zone du boss, vous serez violemment puni par ce dernier si vous n’avez pas assez farmé et augmenté votre niveau.

La sorcière et les 100 stratégies

Ce sont d’ailleurs les combats de boss et les options stratégiques qui permettent de nous garder en haleine lors de notre périple. En effet, matraquer la touche d’attaque ne vous mènera généralement qu’à la défaite.

The Witch and the Hundred Knight 2 combos
Le système de combo est de retour

Chaque boss a en effet un pattern d’attaque à étudier vous laissant des fenêtres d’ouverture. Ce n’est cependant pas tout, il faudra attaquer intelligemment en exploitant ses points faibles. Pour ce faire vous devrez exploiter le système de facettes (facet)  qui permet à notre Hundred Knight de changer de formes et de capacités. Au début vous disposez d’une facette polyvalente mais qui n’excelle dans aucune statistique. Par la suite vous débloquerez une facette douée pour la défense physique suivie d’une douée pour l’attaque magique. Vous pourrez changer en temps réel entre 3 facettes que vous équipez avant de partir au combat. Chacune de ces facettes peut équiper 5 armes et 4 compétences uniques. Appuyer 5 fois sur la touche d’attaque permet de déclencher un combo de 5 coups, chacun multipliant les dégâts par un facteur augmentant linéairement. Il sera donc judicieux d’équiper le bon type d’arme pour chaque facette et d’alterner en fonction du type de dégât que vous voulez effectuer pour exploiter un point faible.

The Witch and the Hundred Knight 2 Combat Gabrielle
J’ai ici fait un mauvais choix de facette pour me frotter à un adversaire utilisant la magie

Les compétences sont quant à elles uniques en fonction de la facette utilisée et seront à utiliser avec précaution. Utiliser une compétence consomme des points qui ne se rechargent qu’en plaçant des coups normaux ou en consommant des objets de soin transportables en nombre très limité lors des combats. Ces compétences seront souvent la clé de la victoire et il faudra donc s’en servir au bon moment. Nous aurons pour finir une « trump card » : un mode rage activable après avoir occis assez d’ennemis qui vous permet d’utiliser vos compétences sans dépenser de points pendant un court laps de temps.

Dommage qu’il n’y ait pas plus d’affrontements passionnants hors des combats de boss, mais on notera tout de même la richesse et l’intérêt du système de combat.

Conclusion

The Witch and the Hundred Knight 2 est un Action RPG/Hack’n’Slash qui reprend quasiment à l’identique la formule de son aîné. On bastonne des hordes d’ennemis jusqu’à arriver à un boss pas piqué des hannetons pour faire progresser l’histoire via de longs dialogues sur plans fixes en 2D. La recette prend bien grâce à une histoire orientée dark-fantasy « halloweenesque » captivante nous mettant dans la peau d’un familier qui devra faire des choix orientant celle-ci, des personnages attachants, bien conçus et un bon système de combat nerveux mais stratégique.

On regrettera tout de même la répétitivité des combats menant au boss, la lenteur de progression de l’histoire et la technique n’ayant pas vraiment évolué depuis l’ère de la PS3. Ca n’engage que moi, mais je regrette également le fait que les personnages principaux me semblent moins charismatiques que la terrible Metallia du premier opus.

On vous conseille ce jeu si vous êtes en manque d’un bon petit Hack’n’Slash à la sauce dark-fantasy nippone et que vous n’êtes pas du genre trop impatients vu la lenteur de progression et la répétitivité malheureusement inévitables. D’un point de vue purement subjectif, ce nouvel opus m’aura beaucoup plus vite lassé que son aîné (que j’avais fini à 100%), peut-être par manque de patience ou par un scénario qui m’aura moins captivé.

The witch and the hundred knight 2

  • Développeurs Nippon Ichi Software
  • Éditeurs NIS America
  • Type Action RPG / Hack’n’Slash
  • Support PS4
  • Sortie 30 Mars 2018
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Papayou

Amateur de japonaiseries en tous genres, rédacteur et correcteur sur pxlbbq.com

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