On commence à avoir l’habitude des productions de Supermassive Games. Après la surprise Until Dawn et la Trilogie The Dark Pictures Anthology, le modèle du film interactif d’horreur revient avec The Quarry. Et Bon Sang ne saurait mentir.
The Quarry
Supports : PC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series
Genre : Aventure
Date de sortie :
Editeur : 2K
Développeur : Supermassive Games
Multijoueurs : Oui
Plus classiques que les autres titres, The Quarry reste néanmoins une vrai réussite
- Gros casting bien choisi
- Des personnages qu’on apprend vraiment à aimer
- Bien sanglant comme il faut
- Drôle
- Plein de références bien utilisées
- Visuellement superbe
- Un excellent rythme
- De l’exploration récompensée
- Des choix et embranchements très nombreux
- Moins surprenant narrativement
- Des déplacements qui se traînent
- quelques petites incohérences narratives lors des nombreux choix
- Une fin un peu décevante
Hackett’s Quarry
Si un quatrième et dernier épisode de The Dark Pictures Anthology est normalement toujours prévu (nommé The Devil In Me), c’est The Quarry qui nous parvient en premier. Si vous vous posez la question, il était normalement question à la base d’un jeu exclusif à Stadia, mais vous connaissez l’état du service de jeu en streaming de Google… The Quarry débarque donc comme un entracte de The Dark Pictures Anthology, avec qui il partage tout de même beaucoup de codes. Supermassive Games continue son exploration des monstres classiques du cinéma d’horreur (comprenez par là ceux popularisés par la Hammer entre 1945 et 1970) pour le plus grand plaisir des fans comme moi.
On le sait : les jeux du studio prennent souvent les attentes des joueurs à contrepieds en les emmenant d’abord dans une direction avant d’opérer un revirement scénaristique surprenant. On se souviendra donc du tueur en série de Until Dawn qui laisse finalement sa place à des créatures sanguinaires, les fantômes de Man of Medan qui trouvent une explication rationnelle mais terrifiante, les sorcières de Little Hope qui ont une signification toute autre et même les vampires de House of Ashes qui ne sont peut-être pas ce à quoi on pourrait s’attendre.
Qu’en est-il de The Quarry ? De façon surprenante, le jeu oscille moins et reste plutôt bien sur ses rails monstrueux. Il s’autorise bien quelques incartades spectrales, mais on ne sait jamais au final si elles sont intra ou extra diégétiques. En un mot comme en cent (sang ?) The Quarry confronte des adolescents libidineux à une nuit de terreur dans un camp de vacances déserté. Poncif du genre depuis l’intronisation de notre bien aimé Jason Voorheese et de sa mère – dont The Quarry se fait le reflet – The Quarry brosse tous les clichés attendu de ce type de production (à commencer par le sexe comme déclencheur de l’horreur) mais le fait avec générosité et bienveillance.
Comme toujours, les choix des joueurs dictent la survie ou non des membres du groupe de moniteurs de vacances, et si l’on constate parfois quelques incohérences narratives, c’est assez rare pour ne pas gâcher l’expérience et permettre une bonne rejouabilité des scènes.
Comme je le disais, tous les codes de Supermassive Games sont ici réunis : des personnages attachants, des expressions réalistes, des références à gogo (notez le nom de la tronçonneuse, si vous l’utilisez), et une longue nuit très sanglante.
De ce côté-là, les amateurs d’hémoglobine risquent d’être aux anges, puisque les morts sont violentes et le sang coule à flot. Mention spéciale aux transformations en monstre, véritable explosion qui éclabousse les environs de litres de sang. Plusieurs moments de tension viennent égayer la nuit de nos héros, mais vous devrez aussi réussir les QTEs et savoir retenir votre respiration aux bons moments pour espérer ne pas vous faire repérer. Et attention, il y a des pièges… Si les choix dans l’urgence importent énormément, vous ne pourrez faire la lumière sur tous les événements qu’en trouvant de nombreux indices sur la famille Hackett, le camp de vacances Hackett’s Quarry et le passé des lieux. On explore donc tous les lieux – plusieurs fois mais dans des contextes différents – avec plaisir, même si je n’aurais pas craché sur une vitesse de déplacement un peu plus importante.
Nous sommes habitués à voir des visages d’acteurs connus modélisés dans les productions Supermassive et The Quarry ne fait pas exception. Et la sélection a été intelligente puisque l’on retrouve pêle-mêle l’inquiétant Ted “Evil Dead” Raimi, le glacial Lance “Alien” Henriksen ou encore David Arquette, le bien aimé Dewey de la licence “Scream”. Des visages connus du monde de l’horreur qui participent grandement à l’ambiance inquiétante du jeu.
Les autres personnages ne sont pas en reste et peuvent même devenir inquiétants si vous laissez les choses dégénérer. On notera l’insouciant romantique “celui par qui tout arriva” Jacob, la vloggeuse compulsive et taquine Emma, la rêveuse timide Abigail, la meneuse Kaitlyn, le ténébreux solitaire Ryan, le sportif un peu geek Nick et le rigolo de service Dylan.
Une belle brochette de personnages d’abord très irritants puis progressivement attachants, à mesure que la nuit avance et que leur nature se dévoile. D’autres protagonistes font aussi partie du casting, mais je me garderai ici de trop en parler. The Quarry se suit et se vit presque en temps réel, le temps d’une dizaine d’heures riches en hémoglobine et en moments de tensions, autant ne pas tout dévoiler dans ces lignes.
Je dois avouer que j’ai été un petit peu déçu de ne pas avoir été plus surpris par l’histoire, comme j’ai pu l’être dans les autres productions du studio. Alors oui, la construction reste assez similaire de jeux en jeux, néanmoins, il y avait toujours un twist à mi-parcours qui remettait les choses en perspective, et je ne l’ai pas trouvé dans The Quarry. On suspecte assez rapidement la nature de la menace et si quelques éléments viennent assaisonner le récit général, cela donne une histoire cohérente, bien construite mais peut-être moins surprenante que les autres jeux du studio.
The Quarry
En Bref
Nouvelle réussite pour Supermassive Games et propose toujours des films interactifs à forte rejouabilité, avec des personnages intéressants et une technique impressionnante. Si je regrette un peu le manque de réelle surprise dans The Quarry, je peux tout de même dire que j’ai vraiment accroché à cette nuit sanglante.
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