Fans des contes de Grimm, à la recherche d’un petit jeu sympa plutôt prenant, mêlant fantaisie et horreur ? Laissez-vous séduire par The Count Lucanor, un titre en forme de fable en Pixel Art qui vous place dans les chausses de Hans, un gamin de 10 ans qui en a assez de la pauvreté et qui part en quête de richesse dans les bois…

Chérissez votre mère, la seule bonne âme du jeu ?

Le souffle de la chèvre

Et c’est avec les dernières économies de sa mère, une canne et quelques bouts de fromages que le jeune et impétueux Hans prend la route vers l’inconnu et l’aventure. Le design bon-enfant et les quelques séquences d’animation colorées laissent présager une petite aventure guillerette riche en rencontres et trésors. Bien vite pourtant, le joueur est mis assez mal à l’aise. Si le comportement capricieux de Hans est déjà un point de départ relativement peu courant, assaillant sa mère de reproches parce qu’elle est pauvre, la suite nous conforte dans l’idée que nous sommes en présence d’un titre qui joue le contraste entre sa forme et on fond.

La cours du château reste le seul endroit plus ou moins sûr…

Car Hans croisera bien vite la route d’une vieille dame fatiguée et de son cochon, d’un drôle d’âne, d’un malheureux marchand dans le pétrin et d’un jeune berger affamé qu’il pourra choisir d’aider ou non, se délestant un peu plus de ses maigres possessions, pour un résultat toujours plus malaisant.

C’est à la nuit venue que les monstres se dévoilent et pourchassent le pauvre Hans, qui n’a d’autre réel choix que de suivre un étrange lutin dans la forêt (ou de rentrer chez lui, le jeu reste assez permissif dans sa manière de l’aborder) jusqu’au château lugubre du Comte Lucanor. Le facétieux lutin voit alors en lui le successeur de son Maître, lui imposant une petite épreuve avant de faire de lui un Comte riche et puissant : il ne lui faudra que deviner son nom. Enfermé dans le château du Comte, Hans devra alors parcourir les différentes pièces pour mettre la main sur les lettres composant le nom du Lutin, résolvant ça et là des énigmes mortelles

The Count Lucanor réussit donc le délicat mélange du mignon et du glauque

Loin d’être aussi linéaire qu’il ne le laisse présager, Le Comte Lucanor propose au joueur de visiter une à une les pièces du château au fur et à mesure qu’il obtient des clés pour déverrouiller les portes colorées. Dans l’espace central, Hans retrouvera des têtes – si je puis dire – connues et dérangeantes qui pourront l’aider et le guide dans sa quête. Car si certains détiennent des clés, ou des informations, d’autres vous vendent des objets fort attrayants, comme la clé de la Chambre du Lutin, où vous sera dévoilé son nom, sans devoir parcourir les salles piégées et effrayantes des lieux. Mais pour cela, il faudra payer une somme relativement importante, sachant que l’or à découvrir est limité, et que chaque pièce d’or vous permet également de sauvegarder votre progression à la Fontaine des Corbeaux… De nombreuses pièces attendent le jeune Hans, et les lieux changent à mesure de ses découvertes. Créatures effrayantes ronflants dans des dédales ténébreux, fonctionnaires du châteaux désireux de vous occire ou pièges abominables, les lieux changent d’aspects et toute aide vous sera précieuse.

Heu… je prends ça comment, venant d’un homme tout nu sous une table ?

A cet effet, vous rencontrerez le seul être plus ou moins sain d’esprit en la personne de Giulia, une voleuse qui vous offrira les objets les plus importants du jeu : des bougies. Indispensables à votre progression, les bougies vous serviront à vous déplacer dans le noir, ainsi qu’à baliser les couloirs du château pour éviter les mauvaises rencontres. Bien vite, les couloirs deviennent des lieux dangereux, et s’il vous est possible de vous cacher derrière des rideaux ou sous les tables pour esquiver les Fonctionnaires et leur terrible chef, l’obscurité sera votre pire ennemie.

Le plus grand danger sur cette image n’est pas forcément le feu,..

Quelques objets pourront également être découverts dans le jeu, soit donnés par vos infortunés compères, soit découverts dans les différentes salles du châteaux. En plus de la nourriture destinée à soigner vos blessures (gardez les pommes sur vous, elles valent de l’or…), vous mettrez la main sur des objets qui trouveront à un moment où un autre une utilité certaine dans votre quête des lettres, sans que cela ne soit bloquant si vous les loupez. La bague, le miroir et le seau seront ainsi utiles, mais pas indispensables. Et si ce n’est à cause des clés, vous êtes libres de fouiller les pièces du palais dans l’ordre qui vous plaira. Le jeu propose d’ailleurs 5 fins différentes – qui dépendent de vos choix dans la dernière partie – et de nombreuses façon de l’aborder plutôt appréciables pour un titre de cette petite envergure. il ne vous faudra en effet que 4 ou 5 heures pour en voir le bout la première fois, mais un peu plus de temps pour débloquer tous les trophées, vous obligeant à relancer le jeu depuis le début pour en débloquer certains.

Visuellement, le Pixel Art est une vraie réussite, tout comme les animations pixelisées de très jolies factures, le tout rehaussé d’une bande-son adaptant Jean-Sébastien Bach en Chiptune et de bruitages souvent glaçants (cette respiration…), The Count Lucanor réussit donc le délicat mélange du mignon et du glauque, rappelant fortement les contes des frères Grimm.

Conclusion

Jouant habilement avec la frustration de prendre des risques pour avancer plus vite (récolter de l’or pour acheter la clé dorée au détriment de pouvoir sauvegarder par exemple), une ambiance lugubre, parfois véritablement effrayante et proposant quelques énigmes jamais trop compliquées mais souvent perverses, le Comte Lucanor délivre durant ses 4 ou 5 heures de jeux ce qu’il faut de malaise et de fascination pour nous avoir conquis. Une petite réussite glaçante qu’on n’a pas vu venir.

Le Comte Lucanor

  • Développeurs Baroque Decay Games
  • Type Aventure – Survival-Horror
  • Support PS4, PC, Switch
  • Sortie 22 Novembre 2017
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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