Teasé en mai 2019 par son éditeur Wales Interactive, le nouveau FMV The Complex sort enfin du bois et nous propulse à Londres dans un futur proche, menacée par une pandémie. Oui, il n’y avait pas pire moment pour sortir ce titre, mais comme nous allons le voir, il n’y a aucune raison de bouder ce nouveau jeu, comme je vous l’explique dans cet avis sur The Complex.
The Complex
Supports : PC, PS4, Xbox One,Switch
Genre : Film interactif
Date de sortie : 31 mars 2020
Editeur : Wales Interactive
Développeur : Wales Interactive
Multijoueurs : Non
Un nouveau FMV de qualité pour Wales Interactive
- Une photographie de qualité
- Le trio d’acteurs est très attachant
- 9 fins et une bonne rejouabilité
- Sous-titré en français dès la sortie
- On aurait aimé plus de modification dans la narration
- Quelques fautes dans les sous-titres
- Une histoire qu’on aurait voulue plus complexe
Le jeu nous propulse dès son introduction dans un pays asiatique dictatorial fictif nommé Kindar, en proie à une sale guerre civile. Le dictateur en place décime en effet les rebelles à coup de bombes chimiques et c’est dans ce contexte que nous retrouvons les médecins anglais Rees Wakefield et Amy Tenant tentant de sauver leurs deux patients infectés. C’est là que la mécanique du jeu nous est présentée, puisqu’il faudra choisir qui guérir avec la seule ampoule de sérum restante.
C’est ici le premier choix moral sur une longue série à effectuer, ce qui aura un double effet. Tout d’abord, vos choix vont définir l’issue de l’histoire, allant jusqu’à chambouler certains rôles tout en restant cohérents avec la narration. Ensuite, vos choix vont également définir votre profil moral, vos relations avec les autres personnages et même leur sort.
Plusieurs années plus tard, on retrouve Amy Tenant à la recherche de fonds pour assurer la fin du développement d’une nanotechnologie révolutionnaire destinée à guérir les victimes d’attaques biologiques ou chimiques. Mais lorsqu’elle rejoint son laboratoire très sécurisé dans les sous-sols après que son projet se soit mystérieusement évadé dans les veines d’un membre de son équipe, une attaque venue de l’intérieur va déclencher leur confinement. Difficile d’en dire plus, l’histoire ne durant que le temps d’un film, cela serait du spoil. Heureusement, les complétionnistes pourront relancer la partie tout en passant les séquences déjà vues qui n’ont aucun impact sur les choix.
On peut donc se retrouver avec plusieurs secondes parties sensiblement différentes partant de la même situation de base, véritable force de The Complex. En effet, vous entretiendrez des relations avec 9 protagonistes durant cette aventure, et tous peuvent mourir en cours de route, influant alors le déroulement du scénario. Mais vos propres réactions pourront vous mener également à prendre une route scénaristique totalement différente suivant que vous fassiez ou non confiance à certains, ou que vous adoptiez une attitude compatissante ou glaciale. Avec un total de 9 fins et pas loin de 200 scènes à découvrir suivant les routes empruntées, The Complex permet une bonne rejouabilité puisque des choix parfois anodins peuvent mener à des situations ou des issues très différentes, suivant les choix opérés et notre attitude.
Au niveau de la distribution j’ai beaucoup apprécié la prestation de Al Weavers, campant le personnage de Rees, ayant toujours la petite blague pour détendre l’atmosphère, mais que l’on sait plein de remords suite aux événements de l’introduction. Concernant Kate Dickie – la trouble Kensington – elle peine à être vraiment crédible dans le rôle de la patronne, mais je n’ai pour comparaison que sa prestation dans Game of Thrones, où elle campe Lysa Arryn. Pour incarner Amy Tenant, le choix s’est porté sur Michelle Mylett, qui a la lourde tâche de jouer des scènes qui doivent rester cohérentes avec les différentes fins et situations. Cela donne parfois une impression d’absence totale de sentiment de sa part, ou un détachement quelque peu dérangeant, on a presque l’impression de diriger un avatar au sens premier du terme. Heureusement, les autres personnages (Rees et Clare, pleine d’ironie malgré sa situation) compensent un peu ce manque.
Visuellement, les effets spéciaux, la photographie et la lumière sont de qualité. Pour les fans de séries, Wales Interactive a fait appel cette fois à Lynn Renee Maxcy, ayant travaillé en tant que scénariste sur The Handmaid’s Tale. En découle une histoire qui parvient à rester globalement très cohérente à l’intérieur de ses parcours malgré ses variations. En effet,, vous pourrez avoir deux histoires très différentes d’une « run » à l’autre, sans qu’elles soient cohérentes l’une avec l’autre. Néanmoins, l’histoire semble quelque fois un peu simple en regard des précédentes productions de l’éditeur. Néanmoins, la tension reste présente grâce à la carte « on est confinés sous terre avec des gens qui veulent notre peau devant la porte » et le principal intérêt du titre réside dans sa variété de route déterminée non seulement par ses choix mais aussi par la nature de nos relations avec les autres.
Conclusion
Peut-être pas aussi prenant que The Bunker ou Late Shift, The Complex est un film interactif qui fonctionne grâce à son système de choix qui mène à une belle variété de fins. On retiendra principalement les personnages de Rees et Clare, qui portent les meilleures répliques du titre. Vous avez ici de quoi passer deux ou trois soirées en famille.
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