On vit une drôle de période. Alors que les nouvelles consoles sont difficilement accessibles, les éditeurs ne cessent de ressortir de vieux classiques pour leur donner une nouvelle lumière. Je mentirais en disant que je suis très friand de ces ressorties à outrance. Parfois, c’est pour la bonne cause, mais ce n’est pas exécuté comme cela devrait. Comme avec ce NIS Classics Volume 1.
Prinny Presents NIS Classics Volume 1
Supports : Switch
Genre : Tactical RPG
Date de sortie : 03 Septembre 2021
Editeur : NIS America
Développeur : Nipppon Ichi Software
Multijoueurs : Non
Phantom Brave et Soul Nomad restent deux jeux très recommandables pour les fans de TRPG
- Deux très bons TRPG accessibles sur Switch
- Une sacrée profondeur de gameplay, pourtant différents dans les deux jeux
- Phantom Brave, très naïf et drôle
- … contraste avec le sérieux de Soul Nomad
- Dur à regarder sur grand écran
- La maniabilité pas toujours optimale sur Switch
- Toujours en anglais
- Rude courbe de difficulté
Après Disgaea
A l’ère PS2, j’ai découvert avec grand plaisir un Tactical RPG humoristique et jusqu’au-boutiste dans lequel on incarne le Prince des Enfers en pleine reconquête de son royaume. Vous l’aurez compris, j’évoque ici la claque Disgaea premier du nom, une licence que j’ai fini par abandonner, à cause des dizaines (pour être gentil) d’heures que cela engouffrait dans ma vie. Mais j’ai pu ainsi connaître un studio devenu aujourd’hui très connu chez nous : Nippon Ichi Software. Quand j’y repense, c’était une époque de découverte, alors que les jeux et studio japonais étaient encore méconnus (je pense à Vanillaware avec GrimGrimoire ou Odin Sphere par exemple) On a alors pu guetter la sortie de leurs autres titres, et c’est ainsi qu’on a pu jouer à La Pucelle Tactics ou encore à l’une des autres licence ici remise au devant de la scène : Phantom Brave.
Initialement publié en 2004, Phantom Brave suit la jeune Marona en quête d’argent, ce qui l’amènera inévitablement à sauver le monde. Marona peut voir et interagir avec des fantômes et est accompagnée de Ash, un fantôme que l’on dirige pendant un rapide tutoriel et qui lui sert de gardien.
Le système de combat est assez rafraichissant, même encore aujourd’hui, puisqu’il consiste pour Marona à lier des fantômes à des objets inanimés dans la zone de combat pour les y incarner. Le terrain de combat dispose de nombreux objets, comme des arbres et autres rochers. Lier des fantômes à ces objets augmentera certaines statistiques, ainsi utiliser un rocher pour lier un soldat augmentera la défense tandis qu’une fleur boostera la magie.
Les fantômes ne peuvent être invoqués de cette manière et pendant une durée limitée, représentée par des tours de jeu. Si l’on invoque trop tôt ou trop loin, on risque de passer la moitié des tours du fantôme à se déplacer sur le champ de bataille et perdre ainsi des chances de remporter le combat. NIS oblige, la courbe de difficulté est assez raide et le jeu et tout comme dans Disgaea, il ne faut pas hésiter à farmer un peu pour gagner de l’argent et de l’expérience. Néanmoins, j’avais gardé un excellent souvenir de Phantom Brave, d’autant qu’il permettait de se déplacer librement sur la surface de combat, et non sur des cases prédéfinies.
Le deuxième jeu de cette collection NIS Classics Volume 1 est un jeu qui est passé inaperçu chez nous (et même par moi, alors que j’étais attentif) en 2007 sur PS2 : Soul Nomad & the World Eaters. L’histoire met en scène des êtres géants, les World Eaters, de retour après 200 ans de léthargie pour continuer à dévaster le monde. Au début de l’histoire, le héros reçoit une épée contenant un ancien esprit maléfique nommé Gig qui tente de s’emparer de son corps. Il s’avère rapidement qu’il s’agissait du maître des World Eaters et il passe marché avec le héros : il le laisse utiliser ses pouvoirs, mais au plus il l’utilisera, au plus Gig prendra le contrôle de son esprit. Tout est donc question d’équilibre entre le héros qui a besoin de puissance pour arrêter les géants, et Gig, qui va l’y aider en espérant ainsi le posséder et terminer son œuvre de destruction. Une ambiance bien plus sombre que pour les jeux habituels du studio, qui rappelle un peu la logique du très décrié Breath of Fire Dragon Quarter.
Plus classique dans sa mise en place, Soul Nomad permet de recruter de nouveaux personnages avant les combats et de les arranger sur une grille. Se déplacer et attaquer coûte de l’endurance, qui peut être récupérée en passant un tour. Mais attention : si les personnages font plus de dégâts avec une endurance élevée, certaines capacités ne s’activent que lorsque l’endurance est à un niveau plus bas. A nouveau, Soul Nomad invite à réfléchir à ses actions pendant les combats.
Si Phantom Brave a déjà eu droit à des ressorties, c’est la première fois qu’on voit revenir Soul Nomad. Mais malgré une certaine remise à niveau graphique, les deux titres ne parviennent pas à faire oublier leur âge, particulièrement sur nos grands écrans actuels. Cela dit, ça passe mieux en mode portable, mais là, les sticks de la Switchs sont assez imprécis pour sélectionner correctement les unités, tout comme pour gérer la caméra.
Cela dit, je comprends que NIS ait voulu les remettre au-devant de la scène, il s’agit véritablement de deux classiques qui permettent aux fans de ce style de goûter à autre chose que Disgaea. Cela dit, ce sont des remises à niveau, pas de Remake, ces deux titres arrivent donc avec leur difficultés et soucis d’époque qui risque d’en rebuter plus d’un, à moins d’être un fan acharné et de ne pas déjà les connaître. Cela dit, les deux titres proposent des systèmes originaux qui les rendent uniques, et une vraie profondeur dans la personnalisation et l’amélioration des unités. C’est assez dommage qu’ils n’aient pas eu droit à une vraie refonte graphique.
Prinny Presents NIS Classics Volume 1
En Bref
Cette compilation regroupe deux titres qui restent toujours aussi intéressants à jouer pour les fans. Mais cette compilation donne encore plus l’impression de jouer à des titres très anciens. Phantom Brave et Soul Nomad restent deux jeux très recommandables pour les fans de TRPG, mais l’enrobage n’aidera sans doute pas cette compilation à se vendre auprès des curieux.
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