Si Mafia II est sorti en août 2010 sur PC, Xbox 360 et PS3, le joueur que je suis l’a découvert trois ans plus tard – en août 2013 lorsque le titre a fait son apparition sur le Playstation+ aux côté de Spec Ops the Line et NFS Most Wanted. Ouais, on était content en août 2013 sur PS3. Et c’est un peu par surprise qu’avant de livrer un vrai Remake de Mafia, 2K vient de sortir Mafia II Defintive Edition sur consoles et PC
Mafia II Definitive Edition
Supports : PC, PS4, XBox One
Genre : Aventure / TPS
Date de sortie : 19 Mai 2020
Editeur : 2K
Développeur : Hangar 13 Games
Multijoueurs : Non
Remise à niveau minime pour Mafia II sur consoles actuelles qui aurait mérité plus d’attention
- Toujours une excellente narration
- Les textures des visages et des cheveux donnent un petit coup de jeune
- Certaines ambiances de nuit avec les nouveaux éclairages
- Tout est inclus, sans aucune censure sur l’autel de la modernité (avec un disclaimer au début du jeu)
- C’est exactement le même jeu
- Le mixage sonore en roue libre, surtout au casque
- Pas hyper optimisé vu son âge (PS4)
- Très – voire trop – dense ?
- Le logo 2K constamment en haut à droite ?
- Multiclonage abusif pour les PNJ
Sans cette offre, il est tout à fait possible que je passe totalement à côté de cette série. En effet, je l’assimilais à un GTA-Like (GTA 4 ayant déjà déferlé sur le monde en 2008, genre auquel je n’adhère pas du tout – oui “bhouuu” je sais), et c’est par pure curiosité que j’ai lancé le jeu récupéré sur PS+…
Le titre peut ressembler de loin ou dans les vidéos à un GTA mais il faudrait plus se rapprocher d’un L.A. Noire pour y voir un rapport. Si il s’agit bien d’une ville ouverte, Mafia II est un jeu très narratif et qui se suit sans qu’on puisse réellement se détourner de l’histoire principale. Vous pouvez vagabonder en ville, mais à part quelques voitures de police qui vous prendront en chasse en cas de non-respect de la vitesse et quelques commerces cosmétiques ou alimentaires, vous n’y trouverez aucun défi ou quête annexe.
Les joueurs pourront toutefois se rabattre sur les 3 DLC inclus de base et disponibles depuis le menu principal pour scorer un peu avec les deux épisodes consacrés à Jimmy et celui consacré à Joe.
Aussi, il ne vous faudra guère plus d’une dizaine d’heures pour assister à l’ascension et à la chute de Vito Scaletta, immigré italien revenu de la guerre dans les années 40 et 50 aux Etats-Unis. Démobilisé suite à une blessure de guerre et débarrassé de l’armée par son ami d’enfance Joe, Vito cherche à gagner de l’argent rapidement pour faire sa vie, mais aussi pour rembourser les dettes colossales que son défunt père a laissé sur le dos de sa mère et sa sœur. Si le travail honnête relève de l’esclavage sur les docks, la mention de son ami Joe va ouvrir à Vito les portes de la pègre italienne. De l’argent rapide et facile pour autant qu’on ne soit pas trop regardant sur la légalité.
L’histoire de Vito et Joe se suit réellement sans temps mort et c’est tout autant une qualité que le principal reproche que j’avais fais à l’époque : sur une durée aussi courte, on a l’impression que les personnages gravissent plusieurs échelons sur une seule semaine. Tout va vite, segmenté en chapitres qui ne durent qu’une journée ou même une soirée, et l’absence d’activité annexe (en dehors du vol de voiture ou la recherche des affiches de Playboy très dénudées) ne permet pas de se rendre compte de l’implication de Vito dans la Mafia.
Le jeu lorgne aussi du côté du TPS avec quelques séquences de tir sympathiques sans plus, mais surtout quelques combats à mains nues plus musclés. Clairement, le jeu ne cherche pas l’action à tout prix et c’est tant mieux, puisque ça lui permet de se concentrer sur ses personnages et les dialogues.
Les phases de TPS ne sont pas dingues Les combats à main nue s’en sortent mieux
Mais ça serait cracher dans la soupe, puisque l’écriture est excellente, les doublages français le sont tout autant (attention, les dialogues sont crus, et certains scènes plutôt osées) et globalement l’immersion dans cette ville américaine des années 40 est magistrale en terme d’ambiance. Tout au plus pouvait-on reprocher à l’époque une distance d’affichage limitée et des rues un peu vides, mais cela a été en partie arrangé dans ce Remaster, puisque la distance est maintenant décente, la fluidité est bonne et les rues sont globalement plus peuplées.
Si je devais râler ici, cela serait sur le fait qu’on nage en pleine guerre des Clones, puisque Mafia II possède assez peu de modèles 3D de personnages annexes. Du coup, c’est beaucoup plus visibles quand il y a plus de monde dans la rue, si on s’attarde un peu à pied. Même constat quand un même modèle 3D secondaire sert plusieurs rôles pendant des cinématiques. C’est dommage et cela aurait pu être arrangé dans ce Remaster, d’autant que les décors, les effets de lumière et les textures principales ont pris un coup de jeune nécessaire. C’est plus beau qu’en 2010, mais pas forcément mieux animé. Cela dit, on lui pardonnera en attendant de voir le Remake du premier Mafia.
Les effets de lumière donnent un certain cachet … et font aussi un peu office de cache-misère
Ce qui est moins excusable, ce sont les soucis audio, notamment au casque, puisque celui-ci jouera les girouettes en passant en mono quand bon lui semble, renvoyant tous les dialogues dans l’oreillette gauche, tandis que les sons d’ambiance et les musiques seront en stéréo. Un mixage sonore discutable qui ici aussi aurait pu être arrangé pour cette version. Enfin, on constate que le jeu rame un peu, voire freeze en des cas exceptionnels sur PS4.
Il faut aussi ajouter que vous aurez accès à quelques bonus si vous liez le jeu à votre compte 2K (dont l’affreux logo apparaît tout le temps en haut à droite – sérieusement…), et des bonus de Mafia III sont aussi au rendez-vous si vous possédez Mafia III Definitive Edition (ce qui est mon cas). Cela vous permet d’avoir de nouveaux vêtements dans la garde-robe, mais surtout la voiture de Lincoln Clay – entorse anachronique au réalisme du jeu, mais diablement utile pour semer vos poursuivant étant donné sa puissance bien supérieure aux voitures de l’époque.
D’autant que la conduite est plutôt agréable, avec les fameuses radios d’époque, les possibilités de dérapage de la Samson Drifter rendent les courses-poursuites plus simples mais aussi plus amusantes, la voiture poussant des pointes deux fois plus rapides que ses homologues des années 40-50. Mais vous n’aurez pas ici de quoi tricher, puisque les missions impliquant de l’escort ou de la conduite en particulier (récupérer des objets, accompagner un blessé) vous imposeront un véhicule dédié.
Mafia II Defintive Edition : Conclusion
Où est mon borsalino ?
Il ne s’agit moins d’un Remaster que d’une Edition Définitive pour ce Mafia 2 même si quelques éléments graphiques ont bien été joliment ajustés et améliorés. Il faudra attendre Mafia premier du nom prévu cet été pour avoir une réelle refonte. Si tout n’est pas parfait techniquement, Mafia 2 reste une excellente aventure solo et linéaire dans les années 40 et 50 au sein de la pègre italienne. C’est violent, drôle, très bien raconté et il y a fort à parier que comme moi, les aventures de Vito vous restent en tête bien des années plus tard. Si vous n’avez pas encore tenté l’aventure, vous pouvez y aller les yeux fermés en n’oubliant pas qu’il s’agit d’un titre vieux de 10 ans. Pour les autres, Mafia 2 vous rappellera de bons souvenirs.
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