Après le retour d’un Mafia 2 fort apprécié et d’une Definitive Edition de Mafia III, c’est au tour du premier Mafia – le plus ancien – de se faire ravaler la façade pour une sortie de fin de génération. On en a bouffé du Remake et du Remaster, mais fort heureusement pour nous, il tombe bien, ce Mafia.


Mafia Definitive Edition


Supports : PS4

Genre : Aventure

Date de sortie : 25 septembre 2020

Editeur : 2K

Développeur : Hangar 13

Multijoueurs : Non


Mafia Definitive Edition sublime l’histoire de Tommy Angelo


  • Lost Heaven est magnifique
  • Le doublage français est de qualité
  • L’histoire de Tommy
  • Ca reste un jeu de 2002
  • Une IA pas bien maligne
  • La conduite, omniprésente
  • Le système de combat


Angelo

Il faut dire que le premier Mafia – auquel je n’avais jamais touché, contrairement aux deux autres – date tout de même de 2002, et je doute qu’un simple Remaster ait été suffisant. Non, les choses ont été revues en plus grand par Hangar 13 (qui était déjà aux commandes de Mafia III) et chaque pixel, chaque fichier audio et même le scénario ont été soigneusement refaits, modernisés, puis réarrangés pour raconter l’histoire de Tommy Angelo, un chauffeur de taxi sans histoire devenu gangster à l’insu de son plein gré. Ou presque.

Je suis assez fan de la série Mafia (même si le 3 m’a beaucoup moins accroché). Le charme des années 50 et le parfum des “Incorruptibles” de Brian de Palma de 1987 sont mis au service de l’excellent scénario, toujours découpé en “chapitres”, comme autant de tranche de vie voyant l’ascension et la chute de Tommy Angelo au sein de la pègre italienne. Un peu à l’image de Vito dans Mafia 2 d’ailleurs. On vit la vie de Tommy, et de ses acolyte au sein de la famille Salieri, au prise avec la famille rivale Morello pour le contrôle de la ville en pleine Dépression, avec beaucoup de violence mais aussi beaucoup de camaraderie.

On sait à l’avance que les choses vont tourner au vinaigre puisque lorsque nous voyons Tommy la première fois, il est en pleine discussion avec un inspecteur de police, prêt à tout balancer. On peut dire que si la narration est dirigiste, elle reste très plaisante à suivre, chaque chapitre mettant environ une demi heure à être complété

La ville de Lost Heaven redessinée reflète magnifiquement l’architecture de l’Amérique des années 20 et 30, tout en proposant une belle immersion grâce à ses panoramas, ses stations radio et la conduite en général.

Visuellement, c’est beau – peut-être même un peu trop clinquant – et on prend beaucoup de plaisir à arpenter les rues de la ville pendant les missions ou en mode Libre une fois le premier chapitre bouclé. Néanmoins, il faut attirer l’attention sur le fait qu’il s’agit structurellement d’un jeu de 2002. Vous participez à un briefing, vous devez vous rendre à un endroit précis en ville à l’aide d’un véhicule, vous enchaînez les affrontements à couvert, poursuivez votre ennemi à travers la ville avant de voir la fin du chapitre, et ainsi de suite.

N’oubliez pas les petits collectibles

La structure en elle-même n’a rien de moderne, et beaucoup pourront lui reprocher d’avoir conservé cet aspect dirigiste et cloisonné. Ce n’est pas mon cas, Mafia n’est pas GTA et il est ici question de suivre une histoire et non d’écrire la sienne. Alors oui, on passe beaucoup de temps en voiture, à converser avec Sam et Paulie (les doublages français sont à ce titre excellents) ou à fuir la police. Si l’on picore le jeu comme il semble vouloir l’être, avec une ou deux missions par jour, ce n’est pas un problème, mais cette structure est vite usante sur le long terme, trop peu de passages impliquent simplement la découverte de la ville à pied. Et c’est dommage, parce que certains quartiers ne semblent demander que cela.

Vous pourrez même essayer d’abattre un avion en le poursuivant en voiture

Détail amusant : si vous disposez de Mafia 3 Definitive Edition, vous débloquerez un véhicule capable de laisser tout le monde sur le carreau, puisque totalement anachronique. 

Le système de combat dans Mafia: Definitive Edition est repris du système (déjà vieillot) de Mafia III , en mettant l’accent sur la couverture avant d’abattre les ennemis, mais un peu remanié pour être moins chaotique et plus tactique qu’en 2002… mais faut-il le rappeler, le système de combat de Mafia III ne brillait déjà pas beaucoup. Bien que la majorité des fusillades soient assez bourrines, certains sont plus originales, comme quand il s’agit de participer à une course de voiture qu’il aura fallu saboter la nuit avant sans se faire repérer ou à échapper à des camions entiers de policiers en fuyant le lieu d’un rendez-vous piégé.

La vie personnelle de Tommy est au final au centre de l’histoire

Il faut garder en tête qu’il n’a jamais été question pour les développeurs de moderniser l’approche de Mafia. Tout au plus, ils ont arrangés certains éléments, comme les déplacements ou la conduite, mais la structure est toujours calquée sur un jeu de 2002. Mafia n’est pas un monde ouvert (sauf en mode Libre avec ses défis amusants et décalés, et encore). Il est également un peu étrange de voir une IA assez idiote et suicidaire pour les PNJ. Il n’est en effet pas rare de voir des piétons traverser la route juste devant vos roues. Et même si vous activez le limiteur de vitesse pour ne pas vous faire prendre en chasse par la police, causer ce genre d’accident vous causera à coup sûr des ennuis.

C’est beau mais faites gaffe aux piétons, ils sont crétins

Parmi les nouvelles fonctionnalités qui ont été ajoutée par les mises à jour, le mode Noir offre une option visuelle qui donne aux cinématiques et aux phases de jeu un style vintage en noir et blanc, complété avec des effets de grain propres aux films sombres de cette époque, pour accentuer l’esthétique de l’ère de la prohibition durant laquelle le jeu se déroule.

C’est sûr ça a de la gueule

La mise à jour inclut également de toutes nouvelles options pour le HUD qui permettent aux joueurs d’activer et de désactiver le marqueur de l’objectif principal dans le jeu, d’activer et de désactiver les marqueurs d’ennemis sur la mini-carte dans tous les niveaux de difficulté, d’activer ou de désactiver des fonctionnalités de navigation comme les instructions pas-à-pas et le GPS de la mini-carte, et d’activer le nouveau mode HUD minimal pour masquer certains éléments de l’ATH, comme la mini-carte, le compteur et le texte des objectifs. De quoi renforcer l’immersion du jeu !

Mafia Definitive Edition : Conclusion

J’ai passé un bon moment

Malgré ses quelques défauts et son ancrage dans le passé, Mafia: Definitive Edition est le meilleur moyen de découvrir l’histoire originale de Tommy Angelo. Celle-ci est excellente, surtout si vous aimez les films de gangsters. Au final, il reste une ville de Lost Heaven magnifique mais gangrenée tant par la pègre que par des artefacts du passé.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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