Cap sur le mystère et l’effroi avec ce petit jeu indépendant tout droit venu de l’esprit tourmenté d’une équipe de développement suédois : Tarsier Studios.
Même pas peur !
Little Nightmares, anciennement connu sous le nom de « Hunger », nous plonge dans l’univers de l’étrange largement inspiré de Burton; où nos peurs les plus enfantines deviennent de véritables cauchemars bien glauques. Mise en scène énigmatique, narration totalement absente où même le nom du personnage principal reste méconnu. La noirceur et l’insalubrité de la première pièce nous plongent directement dans une atmosphère pesante et terrifiante pour la petite héroïne que nous sommes.
L’un des must du jeu est sa caméra objective dotée d’un champ de vision assez large qui balaye une pièce dans sa quasi-totalité et nous permet d’anticiper une menace imminente. Elle nous donne l’impression de surveiller l’avancé de l’héroïne sans réellement prendre part aux événements. Et pour être dans l’immersion la plus totale en plus des filtres sur l’image, on perçoit une légère oscillation dans les mouvements de celle-ci, nous rappelant l’étrange bâtiment flottant et l’étendue d’eau qui nous submerge. Cette ambiance n’est pas sans nous rappeler Limbo. Quant à Six (car à la rédaction on sait tout de même lire une jaquette, seul endroit où l’on y fait mention de son nom), notre personnage, elle nous fait directement songer avec ciré jaune de Coraline ! Une fois le décor planté grâce à une bande son à l’ambiance lourde et envoûtante, notre unique but est de réussir à s’extirper de cette infernale usine flottante. Là encore, petit clin d’œil à Oddworld et parfois même à Miyazaki puisque des décors japonais viennent agrémenter notre leitmotiv de survie.
Nos peurs les plus enfantines deviennent de véritables cauchemars bien glauques
Je garde un œil sur toi
On est en face d’une œuvre vraiment différente, on a presque du mal à la mettre dans la catégorie horreur tellement il parait friendly aux premiers abords. Little Nightmares fait partie des jeux intelligents, bien conçus où l’animation et le son arrivent à transformer un environnement commun et d’apparence sûre en un lieu hostile où la menace peut surgir de toute part. Les casse-têtes, qui au premier coup de veilleuse semblent simples, font la mécanique de ce jeu et le transforment en véritable partie de cache-cache face aux dangers incessants. La moindre petite caisse ou dessous de commode devient une opportunité pour la survie de Six. Il ne faudra que deux petites heures voire cinq pour ceux qui souhaitent explorer tous les recoins des différents plateaux afin de conclure le périple de Six. Une fin plutôt conceptuelle qui nous laisse un goût de trop peu !
Une bande son à l’ambiance lourde et envoûtante
Conclusion
Il s’agit d’une expérience poétique mêlant à merveille horreur et plate-forme, sans aucune répétitivité dans les différents niveaux. Mais si l’imaginaire vous fait défaut et que l’ambiance sonore et visuelle quelque peu malsaine vous dérange, vous aurez bien du mal à vous immerger complètement dans ce titre qui pourtant est un véritable bijou. Un peu trop complexe à comprendre dû à sa narration assez énigmatique et assez frustrant dans sa durée de vie, on s’y replongerait pourtant volontiers pour être sûr de ne pas avoir manqué un détail dans une pièce. Et peut-être que Little Nightmares nous réserve encore des surprises pour les mois à venir.
Little Nightmares
- Développeurs Tarsier Studios / Bandai Namco
- Type Action / Aventure / Plates-formes
- Support PS4
- Sortie 28 Avril 2017