Alors qu’il s’était déjà illustré en 2013 avec la sortie d’Expeditions : Conquistador qui a eu son petit succès à l’époque, Logic Artists nous revient avec Expeditions : Viking, un RPG/Tactic sur toile de fond historique (époque des conquêtes danoises de l’Angleterre). Si son grand-frère souffrait de quelques imperfections pouvant écorner l’expérience du joueur, cette fois-ci les développeurs nous ont promis avoir tiré des leçons du passé pour nous livrer une expérience vidéoludique à la fois inédite et haletante. Qu’en est-il dès lors de ce deuxième opus de la série des Expeditions ? Inutile de maintenir plus longtemps le suspense : la barre a été placée extrêmement haute, à tel point que l’on frôle la perfection.

Il était un héros nommé Ragnar le Rouge

Comme dit précédemment, Expeditions : Viking est un jeu avant tout historique qui prendra place dans l’univers médiéval de la Scandinavie, aux alentours du IX siècle (donc ne vous attendez pas à balancer des boules de feu un peu partout comme dans n’importe quel RPG médiéval fantastique – dans l’Histoire,  juste William Wallace pouvait en lancer avec ses fesses). Cette période correspond au début de l’invasion par les Vikings de l’Angleterre ou, en quelques mots, à l’âge d’or du Danemark. Ça ne vous tente pas d’y participer ? Eh bien, ça tombe bien puisque dans Expeditions : Viking vous incarnerez le Thegn (ou seigneur) d’un petit domaine agricole situé dans les contrées verdoyantes du Jutland (région du Danemark).

En tant que chef d’un petit clan, vous succéderez à votre père qui a succombé lors de son expédition au-delà des mers (Papaaaa… mon p’tit papaaaaa!). Alors qu’il était en quête de richesse dans des terres inconnues (ben oui, à l’époque, les danois ne connaissaient pas l’Angleterre, ce fut une sacrée découverte/opportunité pour eux), votre père a malheureusement délaissé le domaine et dilapidé sa fortune à tel point que ce dernier se retrouve en piteux état. Pire : votre clan a de sérieux doutes quant à votre capacité de diriger compte tenu des mauvaises décisions de votre paternel. Vous ne tarderez pas à être défié et il sera nécessaire de se battre pour garder votre place à la tête du clan. Et comme si ça ne suffisait pas, la faiblesse de votre domaine a été remarquée par un Thegn voisin bien cupide qui désormais conspire contre vous pour s’accaparer vos terres. Eh bien, votre aventure s’annonce bien mouvementée !

Il s’agit là d’un des nombreux points forts du jeu : son scénario. L’appréhension que l’on pourrait avoir en jouant à un jeu historique de n’être qu’un pion dans un jeu « éducatif » est tout à fait fausse. Au contraire, les développeurs ont réfléchi longuement à l’histoire et à la tournure qu’ils voulaient donner à leur jeu et c’est, au final, une histoire captivante et extrêmement bien ficelée qui nous est présentée. Encore mieux : même les quêtes secondaires sont bien scénarisées, à tel point que c’est même un véritable plaisir de les faire (citez-moi un RPG récent qui vous a donné envie de faire des quêtes secondaires ?). Même pas de quêtes Fedex ennuyeuses, tout est intéressant à faire.

Pas de spoil mais si vous arrivez à cet endroit, ça va vous couper votre chique danoise !

Cela a pour résultat de vous donner l’envie de parcourir toute la carte, de partir en « Expédition » et de découvrir tous les possibilités que le jeu a à nous offrir. On regrettera même parfois la petite limite de temps présente dans la deuxième partie du jeu qui vous empêchera de tout parcourir dans les moindres recoins (comptez tout de même entre 40 et 50 heures de jeu pour finir une première fois le jeu). Rien ne vous empêchera cependant de relancer une deuxième partie, voire une troisième car la rejouabilité de Expeditions : Viking est excellente : non content de proposer un scénario dantesque, le jeu s’affuble d’une totale liberté dans les choix et dans la manière de faire évoluer l’histoire (et par conséquent, plusieurs fins sont donc disponibles). Si vous avez l’âme d’un conquérant, vous pourrez festoyer avec le crâne de vos ennemis mais si vous avez l’âme d’un diplomate, vous pourrez vous la jouer fine et conclure des alliances pour défaire vos ennemis. Il est même possible de devenir un parfait petit marchand à bord de son kaupskip, développant pacifiquement son village pour s’agrandir et imposer le respect.

Choix et liberté

Pour mener à bien votre mission, il faudra bien entendu « jouer » votre rôle (c’est un RPG, je vous rappelle) : des choix s’effaceront et d’autres s’ouvriront en fonction du rôle et de la personnalité que vous jouerez, que ce soit dans les dialogues que vous aurez avec les PNJ ou bien les actions que vous entreprendrez.

Par exemple : si vous avez la réputation de fracasser les crânes partout où vous passez, les villages ne vous ouvriront pas facilement leur porte. Dans ce cas, pourquoi ne pas se faire passer pour un gentil marchand pour entrer dans le village et le piller une fois à l’intérieur ? Mais, dans ce cas, je vais avoir une réputation de sournois et de déloyal. Nan, je préfère aider ces pauvres villageois : avec le temps, on serra bons copains et ils viendront m’aider si j’ai des soucis. Mais aurais-je le temps de sympathiser avec eux car la menace qui pèse sur mon clan se fait de plus en plus pressante ? Je devrais plutôt commercer avec eux pour gagner en prospérité, non ? Voilà concrètement le genre de situations auxquelles vous serez confrontés et qui démontre la véritable liberté de choix qui fait très plaisir à voir.

Expeditions : Viking est sans doute le jeu qui se rapproche le plus de Baldur’s Gate depuis ces 20 dernières années

Vos choix influenceront également vos compagnons de route qui constituent votre garde rapprochée : amis d’enfance, anciens rivaux ou nouveaux amis rencontrés lors de vos péripéties, ces derniers ont leur propre personnalité et leur propre histoire (devenant, par conséquent, plus attachant grâce à l’écriture soignée y étant apportée – pour la majorité d’entre eux car tous ne sont pas à la même enseigne). Certains admireront vos actes, d’autres ne les apprécieront pas. Ainsi, une personnalité loyale approuvera un duel en bonnes et dues formes tandis qu’un compagnon sournois vous reprochera de ne pas avoir utilisé de subterfuges (pièges et autres joyeusetés du genre) pour mettre toutes les chances de votre côté. Et plus vous les mécontenterez, moins ils seront efficaces au combat. Autant vous entourer d’alliés qui partagent votre vision du monde.

Roll the dice

Niveau gameplay, Expeditions : Viking se joue comme un RPG classique : vous avez une carte avec différents lieux à découvrir. Si vous souhaitez vous déplacer ou naviguer d’un point à un autre, le voyage prendra un certain temps qui risque de fatiguer votre troupe. Il sera donc parfois nécessaire de camper histoire de retrouver vos forces. Pour que cela se passe de manière optimale, il faudra gérer vos ressources nécessaires à votre aventure (rations) et parfois recourir à la chasse pour sustenter vos équipiers. De même, certains combats seront âpres et risquent de laisser des blessures graves à vos compagnons (fractures, maladies, etc) : camper sera également le moment de panser vos plaies et blessures profondes pour repartir gaiement à l’aventure. Ce seront également ces petits moments de pause qui vous permettront de crafter des armes et armures plus puissantes pour affronter les dangers qui deviennent de plus en plus menaçants au fur et à mesure que vous avancez dans l’histoire. Il sera même possible de profiter de l’occasion pour partir en reconnaissance afin de dénicher de précieuses ressources utiles à l’amélioration de votre village (un peu comme dans Pillars of Eternity).

Une fois que vous avez repris des forces, vous serez parfois amené à croiser le fer avec des ennemis. Dans ce cas, c’est l’aspect Tactique du jeu qui prends le relais et la carte se transforme en échiquier hexagonal dans lequel les protagonistes joueront chacun à leur tour. Selon la situation, le contexte ou l’objectif du combat, il faudra tantôt foncer tête baissée, tantôt utiliser l’environnement à son avantage. En effet, comme dans tout bon jeu tactique qui se respecte, il sera possible d’utiliser des éléments du décors (tronc d’arbre, barrière, maison, etc) pour s’abriter des tirs de l’ennemi. Il faudra même parfois faire usage d’une bonne stratégie pour débusquer et contourner efficacement les ennemis bien planqués.

Ca n’a l’air de rien mais ce combat n’est pas si simple que ça…

Si la stratégie ne suffit pas, les compétences pourront vous être utiles : loin d’être ultra indispensables comme dans les RPG classiques (sauf la capacité « double tir » des archers qui est ultra cheatée), ils auront parfois une certaine utilité pour vous extirper des situations les plus difficiles.

Avec une intelligence artificielle qui fait bien son taf, les combats tactiques sont donc également un point fort d’Expeditions : Viking. On regrettera cependant la lenteur de certains combats due à la présence de nombreux ennemis : un accélérateur de vitesse des animations de combats n’aurait pas été superflu.

Le Vik., c’est chic

Dernier gros point fort d’Expeditions : Viking : son ambiance. Des jeux qui ont pour toile de fond l’époque médiévale de la Scandinavie sont légions et tous réutilisent peu ou prou les mêmes codes de l’imaginaire collectif sans véritable originalité : Walhalla, pillage, drakkar, Valkyrie, etc. Expeditions : Viking fera exception à la règle car il s’agit également d’un jeu historique. Certes, on retrouvera les éléments que je viens d’énumérer, mais on les retrouvera de manière plus poussée, détaillée et authentique parmi d’autres éléments que vous ignoriez probablement sur les Vikings. En jouant à ce jeu, vous en apprendrez beaucoup sur la culture nordique car un travail d’analyse historique colossal a été apporté à ce jeu. Et c’est justement grâce à ce cachet d’authenticité que le jeu a une ambiance délectable.

Une maison sans importance dans le jeu et dans un coin reculé de la carte : les développeurs ne l’ont toutefois pas ignorée. Les petites attentions apportées aux détails, c’est bête mais c’est ça qui donne un charme fou à ce jeu.

L’ambiance est également appuyée par une direction artistique très soignée : on est certes loin des graphismes détaillés d’un triple A (en fait, pas tant que ça), mais la qualité est au rendez-vous. En vue du dessus à l’instar d’un Baldur’s Gate, Expeditions : Viking fera la part belle aux décors somptueux (surtout dans la deuxième partie) qui dépeignent l’ambiance de l’époque. Et ce sera d’autant jouissif de parcourir ces lieux puisqu’une très bonne B.O. vous accompagnera tout au long du jeu : loin de tomber dans les clichés actuels où on imagine une bande de Berserkers gueuler dans un micro, ce sera au contraire une B.O. subtile et toute en finesse qui s’adaptera à chaque situation, renforçant du même coup l’immersion du joueur.

Conclusion

Bref, vous l’aurez compris : Expeditions : Viking est une très agréable surprise qui ravira sans difficulté les fans de RPG. Le jeu m’a complètement conquis, mais je me dois d’être également objectif : avec un approfondissement des PNJ, des compétences un peu plus utiles, un peu moins de lenteur au niveau des combats et des temps de chargements un peu plus courts, le jeu aurait été parfait. Mais on se contentera avec plaisir de son scénario fascinant, de son ambiance parfaite et de son gameplay certes classique mais rudement efficace. Expeditions : Vikings est sans doute le jeu qui se rapproche le plus de Baldur’s Gate depuis ces 20 dernières années. A mettre entre toutes les mains

Expeditions : Viking

  • Développeurs Logic Artists
  • Type Tactical/RPG
  • Support PS4, PC
  • Sortie 27 Avril 2017
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