Un aspect qu’on oublie – voire qu’on dénigre – assez facilement en 2020 c’est que les jeux vidéos ne sont pas destinés uniquement aux adolescents ou aux adultes. Il y a tout un segment qui était majoritaire dans les années 90 et qui est presque absent aujourd’hui : les jeux destinés aux plus jeunes. Captain Sabertooth and the Magic Diamond s’adresse donc aux enfants et jeunes ados, en adaptant la série norvégienne du même nom.
Captain Sabertooth and the Magic Diamond
Supports : PC, Switch
Genre : Plateforme
Date de sortie : 20 novembre 2020
Editeur : Zordix
Développeur : Ravn Studio
Multijoueurs : Non
Captain Sabertooth and the Magic Diamond est un chouette jeu qui se joue entre enfants et parents
- Un bon Metroivania pour les enfants
- De l’exploration bien gérée
- Les outils obtenus au fil des heures
- Amusant et non-violent
- Pas infantilisant
- Visuellement limité pour le support
- Les pics de difficulté
- Le doublage du perroquet gniiii….
Hoï Capt’ain !
Vous ne connaissez probablement pas Captain Sabertooth, moi non plus d’ailleurs. Et cet article avait avant tout pour objectif opportuniste de pouvoir parler d’un jeu qu’on ne verrait probablement pas ailleurs. Pourtant, en Norvège, Captain Sabertooth est un licence très importante pour les enfants, le film d’animation étant même le plus cher du cinéma norvégien, avec 6,6 millions de dollars.
Malgré le titre, on n’incarne pas le Captain Sabertooth, mais un enfant au choix parmi le garçon Pinky et la fille Veronica. Un jeu destiné aux enfants qui permet le plus naturellement du monde de choisir entre un petit garçon ou une petite fille sans se justifier, c’est déjà excellent en soi. Vous démarrez votre aventure sur une île tandis que le susnommé Capitaine vous accuse d’avoir volé son diamant magique et vous somme de le lui rendre.
Pour tout vous dire, j’avais dans l’idée de lancer le jeu et de confier rapidement la manette à mes filles pour voir comment elles pouvaient gérer le jeu. Après tout, elles sont davantage la cible que moi-même. Et si dans l’exécution, Captain Sabertooth ne semble pas visuellement bluffant – loin s’en faut – le titre reste plutôt agréable à l’oeil et coloré.
De prime abord, on assiste à un petit jeu de plateforme sans grande difficulté – les deux premières îles se parcourent très rapidement et sans grand heurt. Mieux : si l’on dispose de plusieurs cœurs, des points de passages sont répartis partout dans les niveaux de sorte que la défaite ne soit jamais trop pénalisante. Une fois tous les cœurs perdus, notre personnage perd une certaine quantité d’or et est renvoyé au dernier checkpoint. L’or servant à acheter des objets utiles, comme des cartes ou la sacro-sainte pelle pour déterrer des trésors, perdre de l’or peut être frustrant. Mais ici, ce que vous avez perdu reste à l’endroit de votre défaite – à l’image de Dark Souls si je peux me permettre le parallèle – et il est donc très simple de récupérer le butin perdu. Les ennemis étant en plus peu nombreux et donnant chacun au moins un cœur une fois défait, on peut penser que tout le titre va être une promenade de santé.
Ahahah, vous êtes naïfs.
On remarque aussi rapidement qu’on a ici affaire à un croisement entre Wonderboy, Shantae et Metroid, puisque toutes les zones ne seront pas accessibles au début et demanderont de découvrir certains objets utiles, comme un lance-pierre ou des bottes pour s’accrocher au mur, ou encore un moyen de pouvoir respirer sous l’eau. Il faudra alors repartir sur les îles déjà visitées pour ouvrir un autre passage et continuer son exploration.
Ces nouvelles zones se compliquent rapidement, et si l’on vous prévient à partir de la troisième île que “ça peut devenir dangereux”, ce n’est pas un avertissement gratuit.
Tout proportion gardée, on entre alors presque dans un autre jeu, plus difficiles surtout dans ses passages annexes (ceux qui mènent à des collectibles). La route principale elle-même imposera parfois des timing très serrés pour des sauts, et beaucoup de précisions pour les phases de plateforme. Les ennemis seront un peu plus difficiles et résistants, mais cela couplé aux sauts et aux pièges, les enfants pourront vitre être déstabilisés. Mes filles m’ont d’ailleurs tendu la manette plus d’une fois, et je dois avouer qu’il m’est aussi arrivé de galérer sérieusement sur certains passages.
Captain Sabertooth and the Magic Diamond est un jeu de plateforme en 2D qui se déroule sur terre à travers divers tableaux, mais vous aurez des mini-jeux tels que les exercices de tir au canon, présentés à la première personne. Ces derniers sont clairement destinés aux plus jeunes (il est facile d’éclater le score demandé).
La plupart du temps, vous sautez de plate-forme en plate-forme pour collecter des pièces, des pierres précieuses et atteindre des coffres contenant des bonus ou des collectibles. Après la première île, le jeu est devenu plus amusant pour “un parent”. On finissait par se passer la manette mes filles et moi pour gérer certains passages plus dangereux ou complexes, avec un certain plaisir.
Vous allez donc devoir faire des allers-et-retours sur les îles déjà visitées pour débloquer de nouvelles zones, et cela est rapidement visible via la carte intégrée qui vous montre toutes les zones et les passages entre celles-ci. Vous serez vite avertis si il vous manque un élément pour aller plus loin, et des téléporteurs sont également disposés aux bons endroits pour pouvoir voyager rapidement d’un point à un autre
Comme je le disais plus haut, visuellement, Captain Sabertooth a des airs de jeu mobile au level-design parfois peu inspiré (surtout dans les premières zones), mais plutôt joli à regarder. Au niveau de l’ambiance sonore, les musiques sont plutôt quelconque et les voix peu inspirées, mais les personnages s’expriment parfois aléatoirement pendant les niveaux. C’est drôle, parfois irritant (le perroquet), et cela donne un peu de vie à l’ensemble de la progression.
Concrètement mes filles ont aimé Captain Sabertooth, pour son côté accessible dans ses premiers niveaux et le fait que le challenge – si il est bien présent à un certain moment – ne soit pas insurmontable et pousse sans frustration à recommencer les séquences. Au niveau de l’histoire, c’est assez générique, le plaisir se trouve plutôt au niveau de la découverte des environnements et la recherche des trésors parfois cachés derrière des épreuves plus corsées.
Captain Sabertooth and the Magic Diamond
En bref
Gros succès dans son pays d’origine, Captain Sabertooth and the Magic Diamond ne rencontrera sans doute pas le même succès chez nous. Pas assez bien réalisé pour attirer l’oeil, nombreux sont ceux qui risquent de passer à côté. Pour autant, alors que la fin d’année se profile, c’est un chouette jeu qui se joue entre enfants et parents. Et c’est sans doute tout ce qu’on lui demande en fait.
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