Sans pour autant être révolutionnaires, les Mafia 1 et 2 étaient des softs géniaux, qui retranscrivaient avec brio l’ambiance mafieuse des années 40, tout en amenant des gunfights plaisants et des phases d’exploration assez réussies, sans temps mort.
Ce Mafia 3 fait, lui, le pari de l’open world et du changement d’époque, ancré dans un clone de la Nouvelle-Orléans 60’s, raciste, dangereuse, mais envoûtante.
Welcome to New-Bordeaux !
Premier constat frappant : exit les costards et chapeaux noirs, on a ici affaire à un grand afro-américain en treillis, tout droit sorti de l’enfer du Vietnam.
Cet orphelin du nom de Lincoln est heureux de rentrer au bercail et de retrouver sa famille d’adoption de fortune, jusqu’à ce que cela tourne un peu… mal.
Évitons de vous spoiler : notre grand dadais a soif de vengeance et la première heure de jeu vous mettra immédiatement en haleine avec des cinématiques somptueuses (si le terme est applicable à des bars miteux), une action à la Scorsese qui vous plonge dans le bain sans vous demander si vous y étiez préparés.
Le tout est joué avec brio et la frontière avec le 7ème art s’affine encore un peu plus tant le tout paraît réaliste.
« Notre grand dadais a soif de vengeance »
La ville de New-Bordeaux (ça ferait presque nom d’eco-quartier en vogue) est, comme dit plus haut, un clone de la Nouvelle-Orléans. Cette ville, qui sert de background à peu de jeux vidéo, possède une ambiance bien particulière et bien retranscrite par les gars de Hangar 13.
D’un côté, le bayou : marécageux, pauvre et infesté de crocodiles.
De l’autre, la ville et ses nombreux quartiers tous plus différents les uns que les autres.
Le quartier français possède une architecture qui rappellerait presque nos contrées, tandis que le Downtown se rapproche plus de la tradition américaine à base de bling-bling et de signes lumineux. On ne va pas tous vous les décrire, mais ils valent clairement le coup d’œil, surtout que les voitures sont maniables, rapides, et propices à la balade.
On a en effet adoré arpenter les rues à la recherche des plus belles lumières d’un cycle jour/nuit qui donne lieu à de magnifiques couchers de soleil, ou encore plus à voir si ce saut était plus facile à passer que celui-ci, le tout sur fond de Paint In Black, des Beach Boys, de James Brown ou encore de Ramones. Oui, la bande-son comporte 101 chansons toutes plus parfaites les unes que les autres qui vous noient dans cette ville et vous font vous sentir comme chez vous.
Petite panne sur Ma fiat
Mais là où le bât blesse, c’est dès lors que vous avez passé cet émerveillement.
Dès que la magie de New-Bordeaux n’opère plus.
Dès que l’aspect Scorsese laisse sa place à l’aspect loubard simulator, et que l’open-world fait ses ravages. Vous vous retrouverez ainsi très vite à devoir faire affaire avec tel ou tel mafiosi pour réduire à néant une certaine organisation dont vous voulez coûte que coûte venir à bout. Pour cela, il faudra ruiner financièrement un réseau (prostitution, contrebande etc.) en détruisant leurs QG, leurs véhicules, et enfin en tuant ou en engageant leurs chefs.
Ça paraît fascinant hein ? Maintenant imaginez que sur 60 QG, vous n’avez que 4 level design différents (c’est une image, il n’y a peut être pas 60 QG, il n’y a peut être pas 4 skins différentes, mais c’est l’effet que ça fait).
Ça commence à piquer ? Maintenant imaginez que les ennemis sont très bêtes, et que l’infiltration que permet le titre se retrouve, non pas ruinée, mais amoindrie par cette connerie ambiante dont fait preuve l’IA.
Vous en avez déjà marre ? Sachez que ces missions se répètent pendant une dizaine d’heures.
Bon, ne soyons pas si méchants. Le jeu n’est certes pas le AAA attendu, mais il faut avouer que les gunfights sont plutôt sympas, la conduite vraiment agréable, les effets de lumière magnifiques et la première et la dernière heure valent vraiment la peine d’être jouées.
On aurait simplement aimé être un peu plus pris par la main, comme dans Mafia 2 en somme, afin d’éviter les errances de l’open-world qui nous pousse à s’ennuyer (ça me rappelle un certain Batman Arkham City ça, tiens).
Conclusion
Sans faire de mauvais esprit, on passe un bon moment sur Mafia 3. Les voitures sont variées et on avale des kilomètres de bitume sans voir le temps passer. C’est plutôt ses missions qui lui font défaut. Comment pardonner tant de répétitivité et si peu de variété dans les designs quand d’un autre côté l’ambiance sonore et visuelle est parfaite ?
Toujours est-il que la mise en scène vaut le coup d’oeil, surtout au début et à la fin. Comme un Tarantino, quoi.
Mafia 3
- Développeurs Hangar 13
- Type Loubard simulator
- Support PS4, PC, Xbox One
- Sortie 07 Octobre 2016
Y’a bon!
- Les effets de lumière magnifiques
- New-Bordeaux, grande, belle, variée
- L’histoire violente et réaliste
- La conduite
Beuargh!
- L’open-world
- La répétitivité excessive
- Les petits bugs interdits en 2016