God Eater est une licence qui m’a toujours attiré mais que je n’avais jusqu’à aujourd’hui jamais pu tester. J’étais donc complètement la cible de God Eater 2 : Rage Burst étant donné que cet opus nous offre en fait un remake des précédents opus, liftés pour consoles next-gen et PC mais aussi enrichis en termes de gameplay et de scénario. Découvrons donc ensemble ce que ce titre si souvent comparé à Monster Hunter a à nous proposer.
Yo dawg, I heard you like Monster Hunter
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout la licence, God Eater est souvent présenté comme un concurrent solide de la série Monster Hunter. Le principe est en effet identique, le jeu se déroule tel une succession de missions vous amenant chaque fois à chasser un gros monstre pas beau dans une zone fermée découpée en petites régions numérotées. Une fois le monstre occis, ou l’objectif atteint, vous êtes de retour à la base pour vous préparer pour la mission suivante.
On ne s’en rend peut-être pas énormément compte en Europe, mais Monster Hunter marche du tonnerre au Japon à chaque nouvelle sortie et ramène encore un bon paquet de pépètes grâce à son lot de produits dérivés (figurines, mangas, ligne de vêtement, etc…). J’avais vraiment été scotché de voir le nombre de produits dérivés Monster Hunter dans les magasins de figurines de Tokyo. God Eater est donc sans conteste l’essai de Bandai Namco de venir reprendre un peu de parts de marché dans ce secteur niche.
En effet, quand on lance pour la première fois une partie de God Eater, les similitudes vont rapidement vous sauter aux yeux pour peu que l’on connaisse un peu Monster Hunter : hub central proposant des missions « caravanes » par degré de difficulté, « dépeçage » des monstres pour récupérer des matériaux, « fuite » des monstres affaiblis qui vont tenter de se soigner avant de se faire occire, interface d’utilisation d’objets en combat très similaire, numérotation des zones de chasse, et j’en passe…
Je dois dire que je suis un peu mitigé quant à cette ressemblance car il y a vraiment énormément de détails et mécanismes de gameplay qui ont été purement copiés. Du coup, au début de l’aventure ça me gênait un peu d’avoir l’impression de jouer au même jeu avec un skin différent. D’un autre côté, on se rend compte au fur et à mesure que bien que les bases soient identiques, God Eater se diversifie en rajoutant plus d’éléments de personnalisation, une dimension plus stratégique aux combats, mais surtout un scénario solide et des personnages très réussis.
Au final, bien que très ressemblant à Monster Hunter, God Eater ne fait pas du tout double emploi et pourra très certainement séduire les fans de la série de Capcom.
Deux en un
Comme je le disais plus haut, God Eater se diversifie grâce à un scénario assez prenant et à des personnages très réussis. Un des points à prendre en compte avant d’acheter God Eater 2 : Rage Burst est que ce dernier est en fait un remake de l’intégralité de la série.
D’une part vous disposerez d’un code de téléchargement pour obtenir God Eater Resurrection, le remake de God Eater Burst, lui-même remake du premier God Eater sorti initialement sur PSP. D’autre part, Rage Burst est un remake de God Eater 2 apportant quelques ajouts scénaristiques et de gameplay. Si vous avez déjà fait les précédents opus, il n’y a donc pas énormément de nouveautés scénaristiques, mais vous disposerez toutefois de nouvelles missions online et de la refonte graphique et technique des 2 opus. En effet, même God Eater Resurrection (le remake au carré du 1) a été complètement remis au gout du jour avec le moteur de Rage Burst 2.
L’avantage de ce God Eater 2 Rage Burst est certainement pour les nouveaux joueurs qui pourront profiter de l’intégralité de la série via seulement une galette et ne seront du coup pas perdus dans le scénario bien qu’il soit tout à fait possible de jouer au 2 sans avoir fait le 1. Bien entendu, vous louperez énormément de références et pourriez ne pas comprendre certains liens, mais ça reste dans l’ensemble relativement compréhensible grâce à un scénario de base assez simple.
Mange ton dieu
Le scénario des 2 titres jouables en achetant God Eater 2 : Rage Burst repose sur les mêmes bases. Le monde fait face à une menace apparue de nulle part : les Aragamis, sortes de monstres mythologiques réduisant progressivement le monde en cendres car les armes traditionnelles ne peuvent rien contre eux.
Le jeu démarre donc dans ce contexte post-apocalyptique. Vous allez devoir vous créer un avatar à la façon d’un MMO qui va être intégré dans une unité ayant trouvé un moyen de détruire ces Aragamis grâce à des armes créées sur base de leurs cellules. Le scénario de chacun des jeux contera la vie et les aventures de votre avatar au sein de cette unité spéciale.
Notez que votre personnage ne parlera jamais mais qu‘il lui sera donné une certaine personnalité via le rôle qu’il jouera dans le scénario principal et via ses interactions avec les personnages non jouables. Dès le départ, vous rejoignez une unité de chasseurs d’Aragamis, recevez des missions de la part des leaders de votre organisation et devez partir chasser avec vos équipiers. Le scénario vous fera progressivement élucider ce qu’il se passe avec les Aragamis et tenter de les arrêter tout en vous contant les histoires personnelles de vos équipiers ou dirigeants. Tout ceci ne sera pas sans rebondissements, trahisons ou drames.
Au final, j’ai trouvé que chaque personnage non-jouable apporte vraiment une touche importante au scénario de par son histoire personnelle. Je n’en ai pas encore rencontré un qui n’ait aucune importance ou auquel on ne s’attache pas. En effet, je les ai trouvé particulièrement réussis que ce soit au niveau du character design ou au niveau de leur place dans l’histoire.
Mon seul regret est que le rythme de progression de l’histoire peut paraître un peu lent. En effet, pour faire avancer l’histoire il faudra impérativement réaliser une mission de chasse obligatoire. Le hic est qu’après avoir réalisé une de ces missions, nous aurons parfois droit à une scène un peu anecdotique et à de nouvelles missions obligatoires avant qu’il se passe quelque chose d’important.
Fight with style
Les autres différences notables entre God Eater et Monster Hunter sont la nervosité et les options stratégiques des combats. Les combats se déroulent en effet très rapidement. La plupart des monstres sont relativement vifs et courent plus vite que vous. Ce sera donc un festival d’esquives et d’escarmouches rapides pour venir à bout des adversaires coriaces.
Monster Hunter 4 ultimate mettait surtout l’accent sur les faiblesses élémentaires et les bonus de votre équipement, mais God Eater ajoute un paquet d’options supplémentaires.
Tout d’abord, lors des missions solos, vous pourrez sélectionner jusqu’à 3 personnages non jouables pour vous accompagner. Chacun d’eux peut être partiellement personnalisé grâce à des compétences assignables leur donnant des bonus de statistiques. Chacun d’eux aura par contre des armes prédéfinies et vous devrez donc bien choisir qui emmener pour bien exploiter les faiblesses de l’ennemi.
Un peu plus loin dans l’aventure vous pourrez également choisir des personnages de support qui attribueront un buff spécifique à votre équipe pour un combat. Votre avatar pourra lui-même apprendre plusieurs compétences de support et pourra être assigné comme support d’équipe. Par exemple, si un ennemi a une faiblesse élémentaire, vous pouvez apprendre la compétence de soutien rendant vos attaques fortes contre cet élément et pourrez faire bénéficier de ce buff à toute l’équipe.
En combat, il y aura également pas mal de subtilités. Vous pourrez à tout moment switcher entre votre bouclier, votre arme de mêlée ou votre arme à distance. Comme dans Monster Hunter, il y aura différents types d’armes ayant un gameplay bien spécifique. Par exemple, le marteau à propulsion bien que relativement lent vous permettra d’utiliser un espèce de dash. Il sera donc intéressant d’apprendre les spécificités de chaque arme. Malheureusement, il n’y a pas vraiment de missions « tutoriel » par type d’armes.
Chaque arme assignée à votre héros pourra être améliorée via des « débris » d’armes que vous obtiendrez automatiquement après chaque mission. Vous pourrez de plus les fusionner pour obtenir des débris attribuant de meilleurs bonus à votre arme. Par exemple, un débris particulièrement utile sera celui permettant de réaliser des auto-blocages avec votre bouclier.
L’élément le plus intéressant à mon sens en combat sera la possibilité d’absorber des compétences d’un ennemi en réalisant une attaque qui vous immobilise quelque secondes. L‘aspect visuel de cette attaque est d’ailleurs assez sympathique : votre arme se transforme en une espèce de mâchoire noire qui ira carrément déchiqueter votre adversaire. Si elle fait mouche, vous pourrez par exemple obtenir des munitions spéciales pour votre arme à distance qui déclencheront des attaques propres à l’ennemi. Celles-ci feront parfois énormément de dégâts mais contribueront aussi à augmenter une jauge de puissance vous permettant de frapper plus fort. J’ai trouvé particulièrement cool le fait de pouvoir retourner à l’ennemi la même attaque qu’il m’avait infligée me laissant quasiment sans HP.
Ajoutez par-dessus tout cela un système de combat à distance permettant de faire des tirs de soutien vers vos équipiers ou de crafter vos propres balles élémentaires et vous obtenez des phases de chasse vraiment bien foutues et techniques.
Notez aussi que les monstres du début de l’aventure seront assez simples, mais en progressant, il y aura de vrais challenges à la hauteur de ceux présents dans Monster Hunter. Bref, le dynamisme des combats allié aux nombreuses possibilités stratégiques (switch mêlée/distance/blocage, esquive, tir de soutien, absorption de compétences, etc…) rendent le tout particulièrement réussi et agréable à jouer. On vous laisse avec une vidéo d’une des premières missions de Rage Burst pour vous faire une idée. Notez l’OST plutôt sympathique au passage.
Conclusion
God Eater 2 : Rage Burst est une excellente surprise et est une réelle alternative à Monster Hunter pour les amateurs de ce style de jeu.
On sent clairement que God Eater s’en inspire énormément en termes de gameplay tout en rendant les parties de chasse en solo ou en multi beaucoup plus nerveuses. Les nombreuses subtilités de personnalisation d’équipement ou des compétences de soutien de vos équipiers donnent également plus de possibilités d’élaboration de stratégies contre les monstres plus coriaces.
Bien que doté d’un excellent gameplay, le point fort de la série God Eater est sans conteste son scénario post-apocalyptique et prenant mis en valeur par un casting de personnages non-jouables charismatiques auxquels on s’attache très facilement. Malgré que le rythme de progression de l’histoire soit un peu lent, on enchaîne les missions solo avec hâte pour connaître la suite de l’histoire et assister à certains rebondissements intéressants. On regrettera seulement de ne pas pouvoir contrôler nos équipiers lors des missions solos.
Pour finir, cerise sur le gâteau, God Eater 2 : Rage Burst inclut l’intégralité de la série reliftée et améliorée pour le prix d’un seul jeu. En effet, vous pourrez jouer aux versions « améliorées » du premier God Eater (God Eater Resurection) et de God Eater 2 (God Eater 2: Rage Burst). Bref, cet opus est clairement la version à vous procurer si vous voulez découvrir la série. Ceux ayant déjà fait les anciennes versions pourront toutefois également l’apprécier de par ses graphismes améliorés et les nouveaux chapitres introduits par Rage Burst.
God Eater 2 : Rage burst
- Editeurs Bandai Namco
- Type Monster-Hunter like
- Support PS4, PS Vita, PC
- Sortie 30 Août 2016
Y’a bon!
- L’intégrale de la série, reliftée et améliorée pour le prix d’un seul jeu
- Les personnages charismatiques bien mis en scène grâce à un scénario prenant
- Un gameplay « monster hunter like » bien nerveux et stratégique
- La personnalisation complète de son avatar et de son équipement
- Entièrement sous-titré en Français
- Une OST plutôt sympathique
Beuargh!
- Un gameplay peut-être un peu trop inspiré de Monster Hunter
- Un rythme de progression du scénario assez lent au début de l’aventure
- On regrette de ne pas pouvoir contrôler ou personnaliser nos équipiers lors des missions en solo.