“Qu’est-ce qui se cache dans les coins les plus sombres du manoir?” C’est par cette phrase que commence la présentation de Westmark Manor sur sa page Steam; et elle est totalement raccord avec son contenu. Le 18 juin, les studios Nodbrim Interactive nous ont ouvert les portes d’une sombre bâtisse, où la pénombre est loin d’être votre alliée. Mais idées intelligentes, mauvaise application et gourmandise ne font pas toujours bon ménage!


Westmark Manor


Supports : PC

Genre : Horreur, énigmes

Date de sortie : 18 juin 2020

Editeur : Toadman Interactive

Développeur : Nodbrim Interactive

Multijoueurs : Non


Une aventure (buguée) qui rend fou…


  • Les rendus visuels plutôt pas mal…
  • Possibilité de crafter tous nos objets de refill…
  • Une ambiance et quelques petits sursauts propices à l’aventure
  • Gestion de la difficulté via un « test de personnalité »
  • … mais graphicovores! (plantages Windows)
  • … mais kit de fabrication livré sans explication!
  • Sous-titrage têtu et décalé
  • Inventaire et stockage supplémentaire trop petits pour tous ces items!

Un conte horrifique lovecraftien

Westmark Manor nous emmène dans les recherches tortueuses de Théodore Westmark lui-même. A cause d’une épouse en proie à une terrible maladie, le maître de maison s’est lancé dans la recherche d’une formule chimique/un étrange rituel lui permettant de recouvrer la santé. Cependant, jouer avec les forces de l’occulte a toujours un revers, et il semblerait que quelque chose de bien plus sombre se soit réveillé.

Ce jeu, emprunt de la poésie macabre propre à H.P. Lovecraft, nous fera donc traverser d’innombrables couloirs plongés dans le noir. Notre mission, que nous n’avons pas le choix d’accepter, est de récolter des sigils (des sceaux magiques) afin de pouvoir quitter cet endroit sans y laisser sa peau… ou simplement sa santé mentale.

Test-Westmark-Manor-03

Le noir, la peur la plus ancienne

Souffrant au départ d’une mise en contexte très vague, on comprendra en jouant le côté intentionnel de ce flou. Les développeurs ont ravi les collectionneurs en éparpillant des morceaux de journaux intimes, lettres et autres indices clés pour comprendre (ou du moins essayer de comprendre) le fin fond de l’histoire. Mais récolter et recoller les morceaux, c’est une activité mise à mal par bien des points sombres (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots). A commencer par un inventaire plutôt restreint et un espace de stockage supplémentaire tout aussi étroit!

Une chose que j’ai fortement appréciée avant même que le jeu ne commence, c’est que nous devons passer un petit “test de personnalité” qui définira nos bonus et malus. Nos réponses seront peut-être orientées par les notes des développeurs sur leurs conséquences, mais on peut très bien décider d’oublier ces notes et de foncer tête baissée dans le mode “hard”.

Ceci étant fait: bienvenue au manoir Westmark, dont l’obstacle principal sera donc le noir; et cette pénombre affecte Théodore. Il vous faudra toujours disposer d’une source de lumière si vous ne voulez pas perdre totalement la raison, correspondant à votre jauge de vie. On est donc dès le début équipé d’une lampe à huile – qu’il faut évidemment pouvoir recharger; mais on peut aussi trouver des allumettes pour illuminer des lampes permanentes.

Mais ce n’est pas tout. Le bâtiment est étrange au point d’être truffé de pièges, comme des sols enflammés, des piques, ou encore… des fantômes. Ou tout du moins ce que Théodore apparente à cela. Prendre des dégâts, se faire une petite frayeur ou être victime d’une malédiction peut aussi lui faire perdre la raison. Et si cette jauge tombe à zéro, c’est peut-être un game over. Je dis peut-être, car il est possible de respawn en consommant des “points de raison”, ou en chargeant gratuitement votre dernière sauvegarde.

Ces sauvegardes, parlons-en! car le jeu n’a pas fini de nous mettre des bâtons dans les roues. Elles sont manuelles, et ont surtout un prix: enregistrer votre partie vous coûtera un point de raison. En sachant que ceux-ci vous permettent de respawn ou d’acheter un peu de stuff, vous comprenez vite que ces points sont une denrée rare à utiliser avec parcimonie… Diabolique!

Le dédale Westmark

Progresser dans Westmark Manor prend énormément de temps, et récolter les 14 sigils de notre salut ne sera pas une mince affaire.

Avant d’être un jeu d’horreur par son ambiance, il s’agit surtout d’un puzzle game dans une map immense où il faudra vous habituer à faire énormément d’allers et retours. Le manoir se tient sur une volée de pièces interminable éparpillées sur quatre étages, et évidemment on ne vous sert pas directement les raccourcis sur un plateau d’argent.

Certaines portes seront aussi bloquées par des planches, verrouillées par des clés bien précises; il faudra aussi crafter des passe-partout, mais avant cela, trouver le kit de fabrication prévu à cet effet, …

On dispose bien évidemment d’une carte qui nous indique quelle route prendre, mais quelques précisions auraient été bienvenues. Les portes verrouillées s’indiquent en rouge, mais impossible de savoir s’il fallait une clé lune ou soleil pour l’ouvrir, si elle était bardée de planches, s’il lui manquait sa poignée, … BREF, il vous faudra avant tout une bonne mémoire afin de retenir quelle porte correspond à quel chemin et se débloque avec quel item.

Sur cette carte, on retrouvera aussi tous les objets avec lesquels on a interagi, qu’il s’agisse de coffres que l’on a dû laisser derrière ou d’énigmes. Mais pareil, les précisions sont inexistantes. Je vous conseille donc de ne pas trop espacer vos parties si vous ne voulez pas re-fouiller le manoir en long et en large comme piqûre de rappel. Il existe bien évidemment des pièces sécurisées dans lesquelles vous pourrez sauvegarder, et qui disposent aussi de trappes permettant des voyages rapides – à condition évidemment que l’on découvre les autres trappes vers lesquelles on peut déboucher.

La manoir (bugué) et ses fantômes

Le concept de Westmark Manor et son histoire sont évidemment plutôt bons! Mais n’oublions pas qu’on part sur un jeu indépendant nécessitant encore quelques améliorations.

L’assignation des touches m’a rendue folle au départ. Pour jouer, il faudra obligatoirement mettre votre clavier en QWERTY, et ce même si vous paramétrez les touches pour utiliser votre clavier AZERTY. J’ai essayé plusieurs fois, j’ai même essayé d’utiliser les touches directionnelles pour déplacer Théodore: le jeu n’en fait qu’à sa tête et ne répond qu’au QWERTY. Heureusement, on s’y habitue vite.

Ensuite (comme souvent pour l’instant j’ai l’impression?), le sous-titrage switche entre plusieurs langues à certains moments. On passe du français à l’anglais, à l’italien et parfois à l’allemand, du coup il est possible de perdre quelques moments clés des cinématiques importantes. Et tant que je parle des cinématiques, les sous-titres sont toujours en décalage par rapport au doublage – quand celles-ci veulent bien fonctionner (parce que j’ai dû zapper plusieurs items clés dont la cinématique se coupait subitement au bout de 2 secondes).

Sinon, entre les petits freeze lors d’ouvertures de portes et autres petits glitch, la gourmandise du jeu m’a vraiment dérangée. J’ai joué sur un Asus Rog Strix, processeur intel Core i7-9750H, 16Go de ram, Nvidia GeForce RTX 2060 6Go – donc pas du pipi de chat! – et Windows a planté plusieurs fois lorsque le jeu tournait en plein écran.

Test Westmark Manor : Conclusion

C’est aussi chouette que c’est un peu mal foutu!

Westmark Manor est très bien sur le fond, mais un peu moins sur la forme. Les différents bugs cités dans le test peuvent rendre le tout un peu désagréable (d’autant plus que ça rend le jeu long). Mais le concept, l’histoire et l’empreinte graphique piquée à Lovecraft sont un cocktail qui nous font vaciller vers le pouce en l’air! On attend juste un petit patch pour nous faire oublier quelques défauts.

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Queen Potato

Prof de français excentrique le jour, gameuse la nuit, Queen Potato soumet les jeux vidéo à sa botte pendant des live streams endiablés. Sauf les survival horror. Ceux-là sont encore des espèces qui lui donnent du fil à retordre.

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