Quand on y pense, Vampire the Masquerade Swansong est la seconde adaptation du Monde des Ténèbres chez Nacon avec Werewolf The Apocalypse – Earthblood l’année dernière. Après les loups-garous et leur combat écologique, qu’en est-il de la Camarilla vampirique cette année ?
Vampire The Masquerade Swansong
Supports : PS4; PS5; XBox One, XBox Series, PC
Genre : Aventure
Date de sortie : 19 Mais 2022
Editeur : NACON
Développeur : Big Bad Wolf
Multijoueurs : Non
Vampire : The Masquerade – Swansong est un jeu d’aventure narratif solide
- Développe l’univers de Vampire : The Masquerade de belle manière.
- Plusieurs bifurcations narratives intéressantes.
- Les compétences qui déterminent aussi des choix de dialogues.
- Trois très bons personnages principaux.
- De beaux environnements
- Des animations faciales et une gestuelle un peu figée
- Un doublage parfois inégal
- On sent un petit manque de moyen parfois préjudiciable en terme de mise en scène
Vampire The Masquerade Swansong
Et si Cyanide s’était un peu pris les pieds dans le tapis en terme de structure et de gameplay l’année dernière, malgré une vraie connaissance de l’univers du jeu de rôle (ce qui en a été d’autant plus frustrant), c’est au tour de Big Bad Wolf de se coller à l’exercice. Pour rappel, les développeurs français – qui n’ont rien à voir avec Doctor Who, il fallait que ça sorte – étaient déjà à l’origine du très chouette “The Council”, jeu narratif épisodique à la qualité inégale, mais très prometteur. Et cela tombe bien, puisque Vampire The Masquerade Swansong reprend les systèmes de The Council en ce qui concerne les dialogues et la progression, tout en les adaptant au monde Vampirique et à ce que cela implique de capacités spécifiques aux différents clans et de soif de sang.
Je ne sais pas si la précision est utile, mais le monde de la Mascarade est spécifique et radicalement différent des récits de vampires classiques. Les vampires dirigent le monde, tandis que des esclaves humains gèrent leurs affaires pendant la journée. Chaque territoire est dirigé par un Prince, dont le pouvoir est contrebalancé par le Primogène, sorte d’opposition politique vampirique. Les 13 clans possèdent des capacités propres et 7 d’entre eux constituent la Camarilla, une puissante société secrète issue d’une tentative d’unification de la société des vampires face à l’Inquisition au XVe siècle.
Avec elle, la Tradition de la Mascarade – qui implique un secret strict de l’existence des vampires aux yeux du bétail humain – est passée de conseil de prudence à une mise à mort définitive pour les vampires.
C’est donc dans ce contexte qu’une alliance avec les mages, un groupe de vampires souterrains, est arrangée lors d’une soirée arrosée et sécurisée. Le titre commence lorsqu’un code rouge est déclenché sans que personne n’ait plus d’informations en dehors de la célébration. Nous allons incarner 3 vampires assez différents et chacun avec ses forces et ses faiblesses.
Leysha peut se rendre invisible et possède les capacités de précognition qui font d’elle une allée sans égale pour le Prince de Boston, au prix d’un esprit fragile. Emem, vampire centenaire qui appartient au clan des Toréadors, dont les capacités vampiriques uniques lui permettent de se démarquer lors des phases de dialogues, où elle pourra subjuguer les personnes en face d’elle. Enfin Galeb, l’un des vampires les plus anciens, est froid et calculateur. C’est sans doute le personnage le plus classique des trois, qui rappellera des souvenirs à certains joueurs, mais d’un autre côté, son design est tellement représentatif du vampire qu’il est difficile d’en vouloir aux Chara-designer.
C’est au travers de leurs yeux que nous allons dérouler l’intrigue de Swansong pendant une bonne quinzaine d’heures, passant d’un personnage à l’autre et opérant des choix qui vont façonner notre aventure. Et bien entendu, il est question de complot, de trahison, de manipulation et de jeu d’apparence, tandis qu’un culte humain se met en route pour détruire la menace vampirique.
Ceux qui ont déjà bouclé The Council se sentiront en terrain connu tant Vampire The Masquerade Swansong ressemble à une suite spirituelle. Vous y trouverez un peu d’exploration de lieux restreints, quelques énigmes, beaucoup de documents à lire, une encyclopédie qui se met à jour continuellement à chaque information acquise sur le lore vampirique (et c’est une bénédiction, puisque le jeu est basé sur une énorme licence de jeu de rôle), des statistiques à faire évoluer entre chaque chapitres et des capacités spécifiques à utiliser.
Ne vous attendez pas vraiment à de l’action ou des combats. Vampire the Masquerade Swansong est un jeu exclusivement narratif, et de très nombreux dialogues à choix vous permettront de progresser dans l’intrigue en assumant plus ou moins de conséquences. Vos capacités vampiriques viendront vite à point quand il s’agira de vous défendre ou d’obtenir des informations intéressantes. Concrètement, votre vampire pourra évoluer dans les environnements scannant les éléments liés à son univers, Leysha pourra se rendre invisible ou changer d’apparence pour progresser dans des lieux interdits tandis que Emem pourra se projeter rapidement d’un point à un autre. Cela donne lieu à des séquences d’exploration souvent intéressantes, même si dénuées de toute réelle tension, puisque le jeu est vraiment très linéaire.
Pendant les phases de dialogue, vous aurez deux jauges importantes. Si la première vous permet de booster le score d’un pouvoir en temps réel, à condition que vous ayez au moins un point investi dans cette capacité, et prendre l’ascendant sur votre interlocuteur, la seconde jauge concerne votre soif de sang. Plus vous utilisez de capacités, plus votre personnage a soif. Sachant que vos capacités sont utiles dans un grand nombre de cas et que vos interlocuteurs auront aussi des probabilités d’augmenter leur score tout comme vous, il sera utile de trouver de quoi… dîner.
Si le QG des vampires dispose de Calices prêts à l’emploi dans un bar dédié, il sera plus compliqué de vous abreuver alors que les humains grouillent autour de vous. N’oubliez pas : la mascarade doit être préservée. Lors des phases d’exploration, vous découvrirez des endroits sûr où personne ne viendra vous déranger comme un placard ou des toilettes… Leysha pourra y changer d’apparence, mais vous pourrez aussi y attirer une victime humaine pour faire le plein. Libre à vous de la vider totalement de son sang (mais un cadavre, même caché, sera toujours découvert à un moment ou un autre) ou de n’en prendre qu’une partie, auquel cas, votre victime restera inconsciente et sans aucun souvenir de son agression… Et puis qui sait ? Vous aurez peut-être encore une petite soif plus tard…
Ce qui vous tiendra en haleine, c’est l’ambiance, certains personnages et l’histoire elle-même. On sent que l’on évolue dans un vrai nid de vipère où la confiance semble être une énorme faiblesse. Si la direction artistique est soignée et que tant les environnements que le design des différents clans rendent honneur à la licence, gardez en tête que Big Bad Wolf n’est pas un studio énorme et qu’il s’agit d’une production AA. Cela implique des animations assez figées et des expressions faciales limitées.
Vampire : The Masquerade – Swansong est un jeu pour les fans de la Mascarade, un peu comme l’était Wererwolf, mais en plus réussi. On plonge vraiment dans le monde du jeu de rôle, et peu de titre s’y sont aussi bien aventurés. Il raconte une histoire classique mais intrigante de vampires qui risquent d’être démasqués par des humains bien trop déterminés à les voir disparaître, et il en découle un jeu de manipulation intéressant, qui utilise bien le système de la mascarade en tant que tel. Pour les novices, le jeu s’évertue aussi à documenter son univers au fur et à mesure, de sorte que le joueur ne soit jamais perdu et comprenne toutes les ficelles de l’univers dans lequel il évolue.
Vampire The Masquerade Swansong
En Bref
Pour ma part, Vampire : The Masquerade – Swansong est un jeu d’aventure narratif solide qui présente quelques problèmes techniques, mais si vous parvenez à les mettre de côté, vous passerez certainement un très bon moment au sein de la Camarilla.
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