Maid of Sker est un jeu d’épouvante inspiré à la fois du folklore gallois et d’un roman éponyme qui nous plonge dans une propriété étrange à la recherche de l’amour de notre vie, prise au piège au dernier étage. Dit comme cela, c’est presque un cliché, mais le titre mêle habilement les légendes et l’horreur dans un jeu où le bruit est votre pire ennemi.
Maid of Sker
Supports : PC, PS4, Xbox One, Switch
Genre : Epouvante, infiltration
Date de sortie : 28 juillet 2020
Editeur : Wales Interactive
Développeur : Wales Interactive
Multijoueurs : Non
Maid of Sker est un excellent exemple de transposition d’une légende au jeu vidéo
- Visuellement réussi
- Très bonne adaptation du folklore
- Des lieux intrigants à explorer
- La bande-son et le sound-design
- L’IA ennemie
Sker House
Maid of Sker est une adaptation libre de l’histoire des fantômes gallois de Sker House.
Dans les années 1700, Elizabeth Williams est tombée amoureuse d’un harpiste local nommé Thomas Evans, mais leur histoire d’amour était très mal vue par le père d’Elizabeth, ce qui la poussa à fuir. Rattrapée, Elizabeth finit par être enfermée dans le domaine et mariée de force. Elle mourut le cœur brisé neuf ans plus tard et selon la légende, son fantôme hanterait encore Sker House.
C’est une histoire de fantômes très connue dans le folklore gallois qui a influencé de nombreux récits au fil des ans, dont le roman de R.D. Blackmore. Maid of Sker s’inspire à la fois de la légende, mais aussi de rumeurs toutes aussi étranges planant autour de la famille Williams, et plus particulièrement son père.
Le jeu prend néanmoins place au à la fin du XIXème siècle et nous plonge dans un début d’intrigue qui a quelques accointances avec Resident Evil VII puisque Thomas, compositeur, reçoit une lettre de la part de sa fiancée qui l’encourage vivement à composer un morceau et à le lui amener à Sker House, qu’elle ne peut quitter. Sur place, Thomas découvre un lieu désolé et vide, mais divers téléphones vous mettront en contact avec Elizabeth qui vous servira de guide en vue de retrouver des rouleaux de musique afin de pouvoir la libérer. Mais Sker House n’est pas dénué de vie et d’étranges gardiens aveugles semblent protéger les lieux et mener d’étranges expériences sur d’autres captifs.
Le cadre de l’hôtel Sker est efficace, plein de couloirs sombres et poussiéreux à l’intérieur et de jardins labyrinthiques ainsi que de sombres cavernes. Dans l’ensemble, Maid of Sker réussit extrêmement bien ses ambiances et éclairages, ainsi que les bruitages angoissants. On y découvre diverses notes nous contant peu à peu les étranges événements de l’hôtel, liés à Elizabeth, sans cesse contrainte de chanter, et l’étrange cargaison volée par la famille Williams à des marins.
A voir : 30 minutes de gameplay pour Maid of Sker
Cette partie est aussi tirée du folklore, puisqu’un autre fantôme est censé hanter Sker House: celui d’un marin. Son navire ayant sombré et été pillé à proximité de Sker Point, le père d’Elizabeth Williams était l’un des accusés; mais il affirma qu’il avait simplement ramené certains objets à Sker House pour les protéger, même si certain nombre d’entre eux avaient mystérieusement disparu cette nuit-là. Depuis, on raconte que le fantôme du marin hante encore les lieux, à la recherche de sa cargaison volée.
On découvre le contexte grâce à l’utilisation de phonographes trouvés tout au long du jeu, qui agissent également comme des points de sauvegarde. De cette manière, l’immersion est très convaincante, puisque le fait de sauvegarder nous donne également à écouter de vieilles conversations enregistrées par Elizabeth. Le chant est également au coeur de l’intrigue, et des éléments de réponses vous seront assez rapidement donnés sur son utilisation et sur les étranges rituels qui se sont déroulés. Ce thème musical est cohérent tout au long du jeu, avec quelques variations obsédantes des hymnes traditionnels gallois ajoutant beaucoup à l’ambiance tendue de Maid of Sker.
Mais si tout ce qui touche à l’ambiance et à la narration est une réussite, Maid of Sker a quelques soucis en ce qui concerne son gameplay et principalement la gestion de ses menaces directes incarnées par les gardiens.
En effet, si ceux-ci sont aveugles, ils ne sont absolument pas sourds et il vous faudra progresser de manière silencieuse si vous ne voulez pas vous faire repérer. De nombreux endroits sont poussiéreux et feront tousser Thomas, alertant les ennemis de sa présence, et il conviendra de se couvrir la bouche pour ne pas trahir notre souffle auprès d’eux.
C’est un système qui est intéressant sur le papier, mais quelque peu ruiné par l’intelligence artificielle des gardiens, peu prompts à vous poursuivre longtemps, et qui semblent vous oublier aussi un peu vite. On aurait largement préféré un jeu d’ambiance exempt d’ennemis, Maid of Sker en aurait gagné en efficacité et en capacité à nous effrayer. Ici, on a vite fait de comprendre la manière d’éviter et d’échapper à nos poursuivants pour que ceux-ci ne deviennent qu’un simple obstacle un peu irritant sur notre route. L’ambiance en elle-même, l’ambiance sonore et le côté “légende folklorique” suffisaient amplement, d’autant que Sker House est un lieu sombre, rempli de couloirs, de passages secrets et de portes verrouillées assez fascinant à explorer.
Maid of Sker : Conclusion
Au final Maid of Sker est un excellent exemple de transposition d’une légende au jeu vidéo. Le jeu aurait gagné à se débarrasser de ses ennemis à éviter trahissant une IA limitée et juste une perte de temps sur notre route, mais l’histoire peu connue ailleurs qu’au Pays de Galle, l’aura des lieux baignée dans un chant lancinant et l’exploration en font un titre que je n’ai pas peur de vous conseiller.
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