A l’origine prévue pour la Nintendo 64, la franchise Luigi’s Mansion éclot en septembre 2001 dans le line-up de la GameCube et se devait être une démonstration technique de la machine.
Malgré un succès tant critique que commercial, il a fallu attendre la 3DS pour recevoir un Luigi’s Mansion 2 avec Dark Moon en 2013 ainsi qu’un portage du premier opus en 2018.
Heureusement, Nintendo n’a pas mis autant de temps pour offrir un troisième opus à la série sur son héroïne du moment: la Switch!
Alors? Renouveau ou continuité? Mmmh un peu des deux en fait… Voyons ça ensemble!
Too naive… Boo!
En gros, tout commence par la victoire de Luigi à un concours. Ce qu’il a gagné? Un séjour « all-in » dans un superbe hôtel perdu au milieu de nulle part. Et il a même le droit d’inviter son frère et ses amis: Mario, Peach, les Toad(s?) et même Ectochien (qui est devenu l’animal de compagnie de Luigi depuis le second opus de la série). Nos héros, toujours aussi naïfs, ne se soucient de rien du tout alors que lorsqu’on entre dans les lieux tout le monde sent l’oignon…
Que ce soit le réceptionniste avec son masque ou la maîtresse de maison, Ambre Brusquade (même son nom est louche…), on voit tout de suite que c’est un piège comme le nez au milieu de la figure. Mais nos champions, eux, que dalle! Il faut dire que le bâtiment est assez charmant… mais bon.
Pendant la nuit, Luigi est réveillé par les cris de Peach. Il s’équipe donc de sa lampe de poche et remarque que sa chambre est devenue bien plus lugubre qu’avant son sommeil. En sortant, il s’avance dans le couloir en passant de chambre en chambre pour retrouver ses amis mais rien… La seule personne qu’il rencontre est Ambre Brusquade qui lui annonce qu’il a été piégé tout en introduisant le Roi Boo.
En effet, le méchant fantôme a tout manigancé pour se venger du plombier en tenue verte et a même enfermé ses amis dans des cadres. Luigi, à son habitude, tremble de peur et se met à courir poursuivi par le grand Boo. Il arrive toutefois à s’échapper.
Et c’est alors que l’aventure commence. Après avoir traîné dans les sous-sol, notre anti-héros arrive à l’ascenseur tout en se rendant compte que l’hôtel est hanté. Là, il découvre avec effroi que la plupart des boutons ont été enlevés… Il est donc impossible d’accéder à la plupart des étages. Vous l’aurez compris, il faudra récupérer ces boutons en battant les boss de chaque niveau pour pouvoir atteindre le sommet et sauver la petite bande.
L’idée est assez géniale car cet ascenseur est le centre de l’histoire tandis que chaque étage représente un niveau. De plus, chacun d’eux est complètement différent des autres. En vrac, vous passez d’un thème représentant une suite plutôt chique à un studio de cinéma, un musée en passant par l’Egypte Antique ou encore un centre commercial et j’en passe… No spoil! Ce qui est marrant c’est que les boss de ces niveaux sont forcément en adéquation avec ceux-ci. Par exemple, celui de la suite champêtre n’est autre qu’un jardiner.
C’est la cata!
Heureusement, Luigi n’est pas seul dans cette ascension. Il pourra compter sur l’adorable Ectochien (dont tu sens l’amiibo arriver… oui oui…) pour l’aider à trouver des indices ou trouver des objets importants par moment. D’ailleurs, c’est celui-ci qui sert de tutoriel dans le premier niveau lorsque notre « ghostbuster » trouve son fameux Ectoblast dans la voiture du Professeur K. Tastroff. Car il n’est pas si évident à manier celui-ci… il vous faudra un petit moment d’adaptation.
En parlant du professeur, il sera également de la partie et vous aidera tout au long de l’aventure. Il améliorera votre aspirateur Dyson jusqu’à en faire une arme redoutable: l’Ectoblast GL-U. GL-U pour Gluigi! Si vous aviez joué à la version 3DS de Luigi’s Mansion premier du nom, ce nom doit vous être familier. Il était utilisé par un second joueur pour du multi coopératif mais dans Luigi’s Mansion 3, il fera partie intégrante au gameplay.
Ainsi, cette copie gluante de notre héros pourra être invoquée lorsque vous en aurez besoin pour activer certains mécanismes en duo mais attention: l’eau lui est fatale! Et ce n’est pas la seule « nouveauté » vu que le « prof » vous confiera, en plus, le Virtual Boo : une véritable auto-parodie du Virtual Boy, la console-casque oubliée (et oubliable?) de Nintendo. C’est plutôt amusant de voir que ceux-ci s’amusent même avec leurs échecs… Dans le jeu, celui-ci sert de communicateur avec le laboratoire du professeur mais aussi de carte de l’hôtel. Forcément, comme la machine de l’époque, ça pique aux yeux avec ces tons en rouge et noir (j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que ces montagnes de douleur… hum… pardon…).
Après cette parenthèse, revenons sur l’Ectoblast et d’autres de ses nouvelles fonctionnalités avec un lance-ventouse super pratique pour faire basculer des éléments du décor ou encore faire tomber certains ennemis trop lourds comme les meubles hantés par exemple. Pas mal d’endroits secrets peuvent aussi être débloqués avec l’utilisation de ce dernier en lançant la ventouse et en tirant sur la corde.
L’aspirateur de compète (qui doit être un prétexte pour nettoyer l’hôtel au final, non!?) peut également exécuter des projections. Enfin, c’est plutôt Luigi à l’aide de celui-ci qui, en aspirant un fantôme, pourra le fracasser au sol ou contre d’autres spectres pour les affaiblir. Et c’est une excellente idée d’amélioration vu que grâce à cela le gameplay est beaucoup plus varié et nous offre de véritables combats.
Pour sa dernière feature, l’Ectoblast peut également servir de propulseur avec sa fonction « bourrasque ». Cette fonction est très pratique lorsque vous êtes attaqué de toutes parts car elle vous permet de vous « débattre » en faisant sursauter Luigi tout en éjectant les ennemis. Pratique aussi lorsque vous devez sauter au dessus d’une attaque par le sol même si cela reste de mini-propulsion sur place. Pas moyen de sauter vers une direction comme dans un Mario 3D ici…
Mmm-aaari-oooooh!?
C’est bon, on a parlé de l’histoire, des nouveautés, maintenant on peut fondre en extase… Car OUI, Luigi’s Mansion 3 est une pure claque à tous niveaux!!! Sérieusement, les développeurs se sont bien pris le chou pour nous pondre un troisième opus qui défonce tous les précédents, ni plus ni moins.
Pouf… pouf… pouf… Je vais me calmer… Il faut dire qu’après plusieurs heures de jeu dans cette tour de l’horreur, on n’en sort pas indemne.
Mais ce qui impressionne le plus c’est d’être surpris à chaque étage. La direction artistique est déjà d’une beauté sans nom et signe certainement l’un des plus beaux jeux de la console de Nintendo mais en plus le physique est diablement incroyable.
Dès les premiers moments où l’on contrôle notre chasseur de fantômes malgré lui, on remarque que tous, absolument tous, les éléments du décors sont interactifs. Du simple rideau que vous pouvez aspirer au vase que vous faites tomber. Il y a encore d’autres interactions insolites comme l’aspiration d’une sorte de disqueuse qui vous permettra de tout détruire dans une des chambres… et jusqu’à n’y rien laisser. C’est juste du grand art!
L’exploration est clairement au centre du game design proposé. Chaque salle est bourrée de secrets, de gemmes à collectionner ou encore d’argent (billets, pièces, lingots) vous permettant d’acheter des bonus dans la boutique du Professeur K. Tastroff.
Nec plus ultra
Et ce coté explorateur se fera avec une ambiance que seul Nintendo et « ses » studios savent produire. C’est gentillet, super cartoonesque, mais l’angoisse reste palpable. Avec les mimiques de Luigi, ses frissons et ses expressions combinés à une bande-son ectoplasmique de grande qualité autant dire que c’est bien LE produit sur lequel se poser un soir d’Halloween et en famille.
On sourit assez souvent, on peut même franchement rigoler tellement notre bonhomme est expressif. C’est encore mieux qu’avant et l’entendre marmonner de temps à autres est juste jubilatoire et rend le personnage tellement vivant.
Pour continuer sur l’atmosphère du titre, on peut compter sur un condensé de références à la pop culture. Entre des clins d’œil à E.T., Ghostbusters, Godzilla et aussi Jurassic Park ou même Dragon Ball (si si) entre autres, c’est un véritable melting-pot d’hommages.
En vrai, ce troisième épisode gomme totalement les petits défauts des précédents. On ne peut lui trouver que de petits problèmes de difficulté au niveau du maniement de certains moyens de locomotion à un moment donné. Même si ça reste une courte période, faut se la farcir et ce n’est pas triste.
En gros, le problème principal reste l’insupportable alarme précédant l’évanouissement de Luigi. Dès que votre vie passe une certaine limite, ce son strident et angoissant passera son temps à vous pourrir les oreilles… Mais heureusement, on peut récupérer de la vie un peu partout pour éviter d’en arriver là. Ouf!
La jouabilité est réglée au poil comme souvent dans ce genre de production made in Big N. Comme je le disais plus haut, à part apprendre à manier l’Ectoblast GL-U et ce petit passage délicat à bord d’une bouée… c’est du tout bon et précis!
Cerise sur le gâteau, un mode coopération et un autre multijoueur sont disponibles. Dès que vous débloquez Gluigi dans le jeu, il suffit de donner une manette à un ami qui contrôlera le gluant pour continuer l’aventure ensemble.
Le mode multi en local ou online, lui, comporte plusieurs jeux jusqu’à 8 participants. Entre autres, partir à l’assaut de la tour hantée ou aspirer le plus de fantômes dans un temps imparti en formant deux équipes. Il y aura donc de quoi s’amuser ensemble et ça, c’est cool!
Conclusion
J’aurais tellement à vous dire sur ce jeu… mais il faudrait un dossier. Restons dans l’optique d’un test pour pouvoir vous conseiller au mieux et c’est sans appel: SAUTEZ DESSUS!
Oui, Luigi’s Mansion 3 est bien au-dessus des précédentes productions qui étaient, certes, d’excellentes expériences de jeu mais ici on se retrouve avec un jeu d’exploration digne d’un jeu estampillé « Mario ».
Un grand titre qui arrive à hisser la licence au niveau d’un jeu certainement culte…
MUST HAVE!
Luigi’s Mansion 3
- Développeurs Next Level Games (Nintendo)
- Type Aventure
- Support Switch
- Sortie 31 octobre 2019