Bon sang qu’il va être compliqué de faire la critique de Life is Strange True Colors ! C’est promis, je vais faire de mon mieux pour rester objectif afin de parler de ce troisième épisode, mais il va être impossible de ne pas parler également du ressenti.
Life is Strange True Colors
Supports : Pc, PS4,Ps5, Xbox One, XBox Series, Switch, Stadia
Genre : Aventure
Date de sortie : 10 Septembre 2021
Editeur : Square-Enix
Développeur : Deck Nine
Multijoueurs : Non
L’attention portée à chaque détail fait qu’au final, Life is Strange True Colors est une réussite.
- Visuellement magnifique
- Le doublage français, très bon
- Les toutes petites histoires de Haven Springs
- Une intrigue principale un peu en retrait
- Un certain manque de nuance entre le bien et le mal
- 5 chapitres, ça passe vite
I see your true colors shining through…
On va commencer par une petite déception personnelle : aucune note à l’horizon de Phil Collins dans la BO de ce nouveau Life is Strange. Le titre s’y prêtait pourtant bien ! Alors certes, c’est un détail, mais comme j’ai la chanson en tête à chaque fois que le titre du jeu est évoqué, c’est frustrant. Et si vous ne voyez pas de quoi je parle, merci de parfaire votre culture musicale (et ne pas faire de remarque sur mon âge).
Life is Strange n’est plus le bébé de DontNod, à qui nous devions les deux excellents précédents volets, distribués sous forme d’épisodes. Depuis, le studio s’est appliqué à sortir une très belle histoire pour le compte Microsoft avec Tell me Why, et a même édité à son propre compte le perfectible Twin Mirror. True colors est développé par Deck Nine, qui n’est pas à proprement parlé un nouveau venu, puisqu’on lui doit le spin-of “Before the Storm” de l’indétrônable premier épisode.
Et je viens d’évoquer malgré moi le principal souci de True Colors : malgré ses qualités, il ne parvient pas à renouveler l’expérience proposée par les deux premiers. Pour autant, je ne me suis senti ni floué, ni ennuyé par cet état de fait. Life is Strange True Colors ne propose sans doute pas un fil narratif aussi prenant qu’attendu. Mais j’avoue sans honte que si le résultat final est sans doute le fruit d’un cahier des charge à suivre que d’une réelle volonté créative, l’aventure est tellement “feel good” qu’on aurait tord de la louper.
Graphiquement déjà, le jeu est beau, très beau même, même si il mélange des expressions faciales intéressantes avec un rendu des visages parfois trop lisse (mention à Gabe qui semble porter un masque). La protagoniste principale – Alex – est une vraie réussite graphique, tout comme la petite ville dans laquelle on évolue. Je l’ai trouvée très restreinte en terme d’espace à visiter, mais il n’est pas question ici d’attendre un monde ouvert, l’attrait principal de Life is Strange True colors n’étant ni l’exploration, ni même l’histoire principale. C’est au contraire au niveau de ses microcosmes que le jeu se défend le mieux, dans ses minis histoires, ses minis relations touchantes et ses micros intrigues que l’on va trouver du plaisir. Non pas que les petites histoires ou les personnages échappent aux clichés du genre, mais certaines bonnes idées liées aux capacités d’Alex transforment ces petites parenthèses en jolis moments.
Les Incroyables Pouvoirs d’Alex
Et je vous enquiquine avec mes références de vieux. Et même avec mes vieilles expressions de vieux. Cela me permet d’embrayer avec ce qui donne le ton du gameplay de Life is Strange True Colors : les capacités d’empathie colorimétriques d’Alex. Et tant pis si ça ne veut rien dire, je l’assume. Notre jeune femme débarque dans la petite ville minière de Haven Springs huit ans après avoir été placée loin de son frère Gabe. Les retrouvailles sont chaleureuses et Alex est vite intégrée à la population locale.
Si la ville est régulièrement secouée par des explosions provenant de la montagne par l’entreprise Typhon, la vie y est calme et sereine. Mais Alex a une capacité qui lui pourrit littéralement la vie : le pouvoir de voir les auras des gens soumis à de fortes émotions et de les ressentir elle-même. Tristesse, peur, colère… chaque émotion forte ressentie par une personne proche se répercute sur les siennes, rendant la jeune femme instable aux yeux des autres jusque là. Une capacité qui sera étonnamment bien acceptée au sein de la petite ville, Alex ayant la fâcheuse tendance d’aider toute personne ressentant une émotion négative. Pour autant le pouvoir devient assez vite une excuse pour permettre à Alex de lire littéralement les pensées des autres afin de les aider à résoudre leurs angoisses.
Les retrouvailles sont pourtant de courte durée puisque Gabe va mourir brusquement de manière accidentelle mais aussi quelque peu suspecte. Alex va alors mettre à contribution ses capacités, entourée de ses nouveaux amis – pour faire la lumière sur sa mort. Toutes les micros histoires du jeu vont alors subrepticement tisser des liens avec l’histoire principale – qui semble étrangement en retrait – et il est extrêmement satisfaisant de repérer les indices laissés un peu partout, dans les détails des décors par exemple. L’ambiance reste totalement sereine pourtant, comme si la ville était plongée dans un été indien perpétuel, à l’image des deux autres titre. Je ne veux pas dévoiler certains événements du jeu et vous permettre de les explorer et de les vivre par vous-même, mais il y en a certains qui sortent du lot dont un incluant Ethan, le beau-fils de Gabe, et une autre qui implique toute la ville dans un événement.
À la fin de chaque chapitre, Life is Strange : True Colors suit la même logique que ses prédécesseurs en vous permettant de comparer vos choix avec ceux des autres joueurs. A quel niveau se trouve votre morale par rapport aux autres ?
Life is Strange True Colors
En Bref
J’attendais avec impatience ce nouveau Life is Strange et je peux honnêtement dire que je n’ai pas été déçu. Alors oui, j’ai trouvé que les ficelles de l’intrigue principale étaient un peu remâchées, mais l’enrobage est tellement bien réalisé, de l’écriture des personnages, aux conséquences de nos choix à l’attention portée à chaque détail que je peux dire qu’au final, Life is Strange True Colors est une réussite.
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