Après nous avoir teasé un Ouest magnifique et sauvage, Horizon Forbidden West est enfin sorti sur PS5, mais aussi sur PS4. Prenant place à peine quelques mois après la défaite d’Hadès, il nous présente une Aloy plus décidée que jamais à mettre un terme seule à la menace qui pèse sur son monde.


Horizon Forbidden West


Supports : PS4, PS5

Genre : Aventure

Date de sortie : 16 février 2022

Editeur : Sony

Développeur : Guerrilla Games

Multijoueurs : Non


Horizon Forbidden West brille sur Playstation 5, et Guerrilla Games hisse sa licence parmi les immanquables de la machine !


  • Un nouveau monde magnifique
  • Une histoire mieux mise en scène
  • Un accent sur les personnages bienvenu
  • De nouveaux moyens d’exploration, notamment sous marins… mais pas que.
  • Quelques surprises niveau histoire
  • Une structure très « jeu vidéo »
  • Peu de grosses surprises
  • Un monde ouvert bourré d’à-côtés un peu parasites
  • Quelques passages narratifs qui tombent à plat

A l’Horizon, L’Ouest Prohibé

Il va être quelque peu complexe de vous parler du titre sans dévoiler quelques aspects scénaristiques majeur d’Horizon Zero Dawn. Je ferai au mieux, mais vous êtes prévenus. Car si les manigances du trouble Sylens pouvaient laisser présager le pire pour cette suite, Forbidden West nous prend par surprise en remettant au centre de tout une autre menace bien plus importante, en lien avec Aube Zero. Avec en toile de fond un certain discours sur la destinée, l’identité et la colonisation. Ne vous attendez donc pas à pouvoir prendre le train en marche si vous n’avez pas déjà terminé le premier.

Un rapide résumé vous est proposé en début d’aventure

Sur Terre, le monde se meurt. Une étrange plante rouge dévore les récoltes, de nouvelles machines apparaissent et le climat se dérègle à une vitesse inquiétante. Aucun lien avec la situation écologique de notre monde. Aloy parcourt le pays à la recherche d’une copie de Gaïa, l’IA sensée recréer un monde vivable pour les humains. Quand Sylens la recontacte, c’est avec méfiance qu’elle se rend dans l’Ouest Prohibé, une grande région qui lui est inconnue, mais où Aloy est déjà une légende. Là, elle entend bien découvrir l’origine du signal qui a déclenché la folie de Hadès et failli détruire l’humanité entière.

C’est donc une toute nouvelle carte qui nous est accessible, pleine de nouveaux villages, de nouvelles créatures plus dangereuses et de nouveaux périls, incluant un clan belliqueux chevauchant des machines. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Guerrilla Games a soigné les différents biomes qu’Aloy va traverser, ainsi que les choses à découvrir.

Les premières grosses bestioles

A ce niveau, je tiens à vous mettre en garde : le monde d’Horizon Forbidden West est riche visuellement, mais aussi en termes de sous-objectifs. Peut-être un peu trop. On se retrouve en effet dans un monde ouvert bardé de petites icônes, avec des défis à remplir, des camps à vider, des tombeaux à visiter, des PNJ qui ont des missions à vous confier… On se rapproche assez vite d’un monde façon The Witcher ou Assassin’s Creed qui a très peur que vous le trouviez trop linéaire. Pourtant, l’histoire principale ne cesse de vous rappeler l’urgence de votre mission, à coup de longues séquences narratives qui exposent de façon efficace tous les enjeux. Dès lors, il faut s’astreindre à une certaine discipline pour ne pas s’égarer sur les routes secondaires et se perdre – in fine – dans des objectifs dérisoires. J’invoque ici le syndrome du Météore de Midgard, si vous voyez ce que je veux dire…

Mais ici encore, il est question de point de vue et certains joueurs seront très heureux de voyager des dizaines d’heures dans le pays pour découvrir tous ses secrets. Pour ma part, ce sont des activités que je laisse pour la toute dernière partie du jeu, afin de profiter du rythme de la narration. Et celle-ci est plus soignée que dans Zero Dawn, mieux mise en valeur.

Horizon Forbidden West met aussi beaucoup l’accent sur les personnages. Si Aloy est relativement détestable socialement au départ (position de l’élue, qui doit réaliser sa quête seule), elle sera rapidement remise au pas par une galerie de personnages secondaires bien décidés à l’accompagner. Elle reverra d’anciens alliés (oui, ce brave Erend est de la partie pour notre plus grand plaisir) et se fera de nouveaux compagnons au fil de ses aventures. Je suis un peu gêné de l’avouer, mais certaines retrouvailles avec des personnages importants du premier épisode m’ont laissé perplexes. Je ne me souvenais tout bonnement pas du tout de certains, comme Varl. Une preuve si il en est que cette suite est mieux écrite est que cette fois, ils sont si bien caractérisés qu’ils en deviennent mémorables.

Ceci a une influence énorme sur le rythme et la structure du jeu. Horizon Zero Dawn ressemblait plus à un voyage initiatique en quête des secrets du monde, une fuite en avant vers la découverte. Horizon Forbidden West adopte une position très différente en mettant à disposition d’Aloy une base d’opérations. Accessible au bout de quelques heures, on y rassemblera une troupe de personnages importants, chacun ayant décidé de suivre Aloy pour la soutenir dans sa quête. Cela implique qu’à chaque nouvelle étape, le jeu nous demandera de revenir à la base pour planifier les opérations suivantes, parler à nos compagnons et faire le plein.

A chaque nouvelle escapade, nous pourrons visiter une nouvelle région, activer un « Long-Cou » si besoin, et abattre un boss en vue de ramener un objet indispensable à la quête d’Aloy. Cette structure assez répétitive explique peut-être la présence d’autant de sous-quêtes visant à diversifier un peu l’expérience. Mais heureusement, comme je le disais, le rythme narratif, l’intrigue et les personnages permettent de rester concentré.

Cela dit, on a quelques constructions narratives un peu manquées, des montées en puissance qui ratent la dernière marche, alors que la promesse était folle. J’en veux pour exemple l’exploration d’un abris à l’ouest, une fois San Francisco atteinte, alors qu’Aloy cherche à mettre la main sur une autorisation plus élevée que celle d’Elisabet Sobeck. Ce moment interrogeait non seulement la question de l’identité et du poids génétique, mais prenait des allures de Biohazard des plus alléchantes. Malheureusement, la dernière séquence se prend lamentablement les pieds dans le tapis en réglant toute la question hors champs, ne nous laissant qu’un énorme sentiment de frustration.

Sans trop en dire, il y a l’un et l’autre passage dans Horizon Forbidden West qui auraient pu être mieux traités… Que penser également de la légitimité d’Aloy en héroïne désirant sauver le monde et les Hommes, quand elle détruit sciemment la seule défense d’un peuple en vue de le pousser à obéir à son injonction ?

Au Zénith, le Lointain

Oui, la Aloy des premières heures est assez antipathique, et prend tout le monde de haut. Elle estime qu’elle seule peut sauver le monde, grâce à l’héritage de Sokeck et il faudra à ses proches beaucoup d’acharnement pour se faire admettre comme membres indispensables à la réussite de sa quête. Une thématique de l’amitié et de la confiance qui reste peu exploitée, mais suffisamment présente pour rendre le groupe attachant, surtout si on prend la peine de leur parler à la base entre chaque événement.

Je ne vais pas détailler ici chaque compagnon, car certains ont un rôle ou une identité très particulière qui fait partie des révélations importantes, tout comme la nature des antagonistes principaux. Sachez cependant qu’il y aura de l’originalité et de bonnes idées, qu’on aimerait voir détaillées dans d’autres médias, comme des romans.

Il est aussi intéressant à noter que Guerilla Games – studio situé aux Pays-Bas – inclut des références aux grands peintres de son pays, et ne sexualise à aucun moment des personnages, masculins comme féminins. Les tenues sont toujours pensées avant tout pour refléter la culture d’un peuple, parfois au mépris d’un certain sens pratiques je dois dire, mais sont de petites pépites de design tribal.

En terme de gameplay, Horizon Forbidden West innove assez peu, mais propose tout de même quelques nouveautés intéressantes. Aloy va s’équiper au fil du jeu de quelques outils utiles à l’exploration, à commencer par un grappin, qui lui servira à s’accrocher à quelques prises, mais aussi à tirer des objets ou arracher des structures des murs pour progresser. Cela n’est pas au centre du gameplay comme on aurait pu s’y attendre (le fameux grappin qui est apparu dans toutes les grosses licences ces dernières années), mais emmène une petite variété dans la progression.

Outre un programme lui permettant aussi de faire exploser certains murs avec sa lance, c’est surtout le masque de plongée qui attirera notre attention. Récupéré paradoxalement dans un désert lors d’une quête visuellement très réussie, le masque permet à Aloy de respirer sans limite sous l’eau. Le jeu ouvre donc de nouvelles possibilités d’exploration, surtout – comme vous vous en doutez – sur la côte ouest. Les fonds marins sont magnifiques, et si j’aurais aimé pouvoir utiliser mes armes sous l’eau, cela permet d’inclure quelques séquences de furtivité. Enfin, il n’échappera à personne que Aloy aura hérité d’un parachute holographique qui l’aidera à planer dans les vastes environnements… mais à ce niveau, le piratage de machine vous réservera quelques petites surprises également.

A chaque nouveau niveau Aloy pourra dépenser des points de compétences pour gagner de nouvelle capacités dans plusieurs arbres. On notera de la survie, la gestion des machines, le combat au corps à corps ou à distance, ou encore la furtivité. A vous d’améliorer Aloy à votre convenance et à votre style de jeu. Des techniques spéciales améliorants temporairement vos attaques sont également au menu. De nombreuses tenues à récupérer et à améliorer sont aussi présentes, tout comme diverses armes et projectiles. De nouveaux creusets peuvent être également visités pour récupérer des possibilités de piratages de machines, mais il faudra cette fois réunir quelques pièces précises en plus avant de pouvoir prendre le contrôle de vos ennemis.

On aura aussi droit à quelques passages épiques emmenés par de magnifiques musiques, tout comme des moments plus intimistes. La bande-son est une réussite, et accompagne parfaitement chaque situation. Les doublages en français ne souffrent d’ailleurs d’aucune fausse note. Visuellement, il va sans dire que le titre flamboie ! Outre les temps de chargement réduits à une poignée de secondes lors des déplacements rapides et inexistants ailleurs, les différentes ambiances de jour comme de nuit, et dans les différents biomes, sont magnifiques. Les rares soucis que j’ai pu noter ont étés intégralement corrigés par un patch qui sera disponible au lancement du jeu.

Horizon Forbidden West

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En Bref

Horizon Forbidden West suit le modèle de Zero Dawn en offrant encore plus de contenus et de possibilités. Plus scénarisé, plus centré sur ses personnages, le titre de Guerrilla Games brille sur Playstation 5, et se révèle une exclusivité de haut vol !

4.5

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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