Après bien des déboires et un changement d’éditeur, IO Interactive poursuit sa licence fétiche (et oui, on oublie souvent que les développeurs sont aussi à l’origine de Kane & Lynch et Mini Ninja dans une moindre mesure) avec Hitman 2, digne successeur du premier volet épisodique sorti en 2016. Car oui, n’allons pas par quatre chemins, Hitman 2 reprend et améliore la recette du jeu précédent sans réellement apporter de grosses nouveautés.

On retrouve notre chauve préféré dans la suite directe de l’histoire

#ThinkDeadly

6 nouveaux environnements immenses et variés n’attendent que votre imagination… mortelle

La campagne marketing de ce nouvel Hitman oriente sa communication autour des environnements riches en possibilités et des nombreuses façons de mener à bien sa mission. Chaque chapitre propulse l’Agent 47 dans une vaste zone souvent très peuplée avec entre une et trois cibles à abattre (mais pas que pour une fois) et une variété assez impressionnantes de moyen d’y parvenir. Chaque nouvelle carte découverte nous poussera d’abord à arpenter les couloirs et les routes pour faire un repérage minutieux des lieux, explorer les limites, les habitudes des gardes, des cibles, les pièges potentiels et les intrigues.

Car oui, à l’image du titre de 2016, Himan 2 propose aux joueurs quelques intrigues spécifiques à chaque mission sous la forme de petits arcs scénaristiques menant à une opportunité d’assassinat d’une des cible. Se faire passer pour un couturier afin de pouvoir rester seul avec notre proie ? Mettre la main sur un courrier compromettant pour rendre un mari jaloux ? Utiliser les talents d’un autre tueur à gage et faire en sorte de faire passer sa cible dans son viseur ? Saboter des mécanismes pour créer des accidents ? Ces intrigues optionnelles sont là pour guider un peu les joueurs dans la découverte des cartes et leurs nombreuses possibilités, tout en leur permettant de complètement s’en passer pour gérer l’assassinat à leur guise.

La recette de 2016 ne change que très peu, puisqu’il s’agit toujours d’endosser divers costumes pour passer les différentes strates de sécurité (et éviter ceux qui pourraient vous reconnaître), lancer des leurres pour isoler une proie, étrangler ses cibles silencieusement tout en passant parfaitement inaperçu avant de rejoindre un point d’extraction.

Le ridicule ne tue pas… lui si.

Néanmoins, IO Interactive a apporté quelques petites modifications qui changent réellement notre approche des assassinats, à commencer par une véritable gestion des miroirs et de la foule. Terminé les cibles qui vous ignorent alors qu’elles font face à un miroir, il va falloir composer avec les reflets qui peuvent vous trahir, surtout si vous visez le grade le plus haut de la réussite, à savoir parvenir à éliminer vos proies sans changer de costume et sans vous faire repérer. Mine de rien, ce simple aspect apporte une nouvelle difficulté bienvenue, surtout que l’intelligence artificielle des ennemis reste un peu trop facilement contournable.

Hitman 2 trône au sommet des simulations d’assassinat

Loin de réussir le crime parfait, je me suis parfois retrouvé à abattre 2 ou 3 ennemis dans la même pièce alors qu’ils me tiraient dessus sans alerter les gardes dehors, ou à assassiner mon contrat en haut d’une tour à deux pas des gardes tranquillement en train de surveiller leur patron alors que l’intégralité de l’immeuble était à ma recherche, mon identité compromise. Autre exemple, j’ai pu reprogrammer un prototype militaire devant tout le monde juste avant que ce dernier ne supprime ma cible sans que personne ne me remette en question. Les cibles ne changent toujours rien à leurs habitudes lorsque vous parvenez à abattre l’un d’eux. Personne n’a l’idée de changer l’itinéraire ou de mettre en sécurité l’autre cible potentielle après un meurtre. Tout le monde continue sa petite vie normalement.

Parfois, un meurtre n’a pas besoin d’être aussi discret qu’on ne l’imagine… *rire méphistophélique*

Mais il faut avouer que vu le degré de sécurité déjà en place et le fait que les cibles soient constamment accompagnées de gardes pendant leurs déplacements, une petite faiblesse de l’IA est assez bienvenue pour ne pas rendre le jeu trop difficile. Certaines situations sont parvenues à me prendre par surprise, comme notamment lorsque 47 a pu endosser l’identité d’un infirmier pour approcher sa victime, mais s’est fait enfermer quelques minutes pendant qu’on vérifiait son identité, me forçant à changer mes plans rapidement. Votre comportement est par contre toujours scanné, et différents états peuvent en découler, de la simple suspicion au conflit ouvert (à éviter au maximum bien entendu).

Le Monde est votre Arme

Ici, tout l’intérêt ne réside pas dans le fait de terminer un niveau – ce qui se fait somme toute sans trop de mal – mais de le compléter du mieux possible sans éveiller ni soupçon, ni alerte, en profitant d’une faiblesse de la sécurité ou en prenant la place de personnes clés. En bref, ne  faites pas comme moi la première fois, qui ai jeté mon petit canard blanc explosif sur ma cible avant de quitter tranquillement la maison et faire tout sauter. Pas discret, 47, pas discret, donc peu gratifiant, mais possible.

Certains décors sont hyper détaillés

Une autre nouveauté du jeu est la possibilité de se cacher dans les hautes herbes en restant accroupi (pratique pour attirer une proie et l’assommer – merci les petites pièces à jeter pour les attirer), mais aussi dans la foule elle-même, un peu à la manière des premiers Assassin’s Creed. Il n’est plus nécessaire de se camoufler à tout bout de champs en vaquant à une quelconque occupation, il est désormais possible de simplement rejoindre un groupe de personnes dans la rue pour passer inaperçu, sauf quand vous êtes poursuivi, cela va sans dire. Une utilisation intelligente de la foule, pourtant déjà présente dans les épisodes précédents.

Bon, on peut toujours commencer avec un handicap niveau discrétion

Bonne nouvelle également pour les joueurs de la première mouture, si le titre est toujours installé sur votre console, vous pourrez profiter des cartes précédentes mises à jour avec les nouveaux systèmes directement depuis Hitman 2 (ou en achetant le Legacy Pack), ce qui décuple sa durée de vie déjà colossale.

Niveau scénario, on se retrouve donc en droite lignée du précédent jeu, avec le mystérieux client de l’ombre, l’organisation Providence et des promesses de révélations sur le passé de l’Agent 47. Autant vous le dire tout de suite, n’attendez rien de fou à ce niveau là, l’histoire n’est plus maintenant racontée qu’à travers des plans fixes (certes très jolis) et distille ses éléments pour nous amener doucement vers un (potentiel) Hitman 3 qui, on l’espère, pourra clore ce scénario quelque peu étiré. L’important n’est cependant pas dans l’histoire de 47, mais bien dans les différents environnements et les possibilités plus que nombreuses de mener ses missions à bien.

Visuellement, le moteur maison Glacier est très propre, même parfois trop car avare en petits effets de particules qui pourraient donner à l’ensemble des décors un charme moins “lisse”, mais se révèle un peu moins performant quand il s’agit des personnages, toujours un peu raides. Les décors fourmillent de détails et les effets de lumière dynamiques les rendent plus réalistes en denses.

Bonne nouvelle : la foule peut maintenant servir à se camoufler

La construction des niveaux est par contre toujours aussi réussie et variée, certaines cartes se déroulant dans une petite banlieue typique américaine, d’autres dans une maison isolée sur une plage, dans un château énorme au sommet d’une falaise battue par les vents et la mer, dans une ville indienne fourmillant de monde et de passages ou encore lors d’un championnat de Formule 1 ou une bourgade colombienne décomposée en plusieurs parties. Chaque carte a réellement été dessinée avec soin pour ne jamais proposer deux fois la même expérience, certaines jouant la verticalité, d’autres étant plus horizontales et plus ou moins bondées. 6 nouvelles destinations qui parviennent à ne pas se répéter, même si l’on y ajoute les premières.

Mais si d’aventure vous parveniez à vous lasser des missions, il reste toujours la possibilité de se tourner vers les modes annexes, à commencer par les cibles éphémères (qui veut tuer Sean Bean ?), le mode Contrat qui permet de créer ses propres missions dans tous les environnements avant de les partager, le mode Sniper qui nous envoie en Autriche éliminer des cibles à distance ou encore le mode Fantôme qui voit s’affronter deux joueurs dans un duel d’assassinat dans les environnements du jeu, avec toutes les options à leur disposition, les intrigues scénarisées en moins, la tension d’être pris de vitesse par son rival en plus.

Conclusion

Le même mais en mieux et en plus riche, voilà ce qui pourrait définir Hitman 2. En terme de gameplay, il est difficile de prendre le nouveau bébé de IO Interactive en défaut tant les possibilités sont nombreuses et le degré de rejouabilité immense. On pestera sur quelques lacunes de l’IA – insuffisantes à gâcher l’expérience cela dit – et sur l’aspect scénaristique ramené à peau de chagrin, mais Hitman 2 trône au sommet des simulations d’assassinat dont il est presque le seul représentant, toisant ses potentiels concurrents. M’est d’avis qu’on n’en verra pas un seul venir le défier tant ce titre est une pleine réussite dans ce qu’il propose. Reste à parfaire quelques éléments dans le prochain épisode et peut-être tiendrons-nous là la simulation ultime d’assassinat ?

Hitman 2

  • Développeurs IO Interactive
  • Type Simulation
  • Support PS4, PC, Xbox One
  • Sortie 13 Novembre 2018
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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