Gran Turismo est une licence qu’on ne présente plus. Fleuron de l’industrie pour Sony, c’est elle qui faisait vendre des PS1 et des PS2 par camions entiers. Avec ce spin-off non numéroté l’expérience devait être tournée vers le online et nous savions que le solo ne serait pas mis à l’honneur. Avec le titre de ce test, vous vous attendez certainement à de grands soupirs de tristesse. Voyons si vous avez raison en analysant en profondeur ce que donne Gran Turismo Sport.

Bienvenue en enfer !

Esthétiquement beau, on peut au moins lui reconnaître ça.

Que ce soit au niveau de l’interface ou sur la modélisation des voitures, il serait injuste d’y trouver le moindre défaut. Les menus du soft sont élégants et la belle mécanique est belle à regarder. On sent que les équipes de Polyphony Digital aiment les belles bagnoles. Ce qui aurait été sympa aussi, c’est que leurs efforts se soient portés sur le reste du jeu. Parce que comme nous allons le voir, le reste est une succession de déceptions parsemés de petits éclairs de lucidité.

Mode photo activé !

Un mode Sport étonnamment peu étoffé, paye ton coeur de jeu !

Le mode Sport est constitué de qualifications pendant la journée avec des événements toutes les 20 minutes pour relever le tout. En une seule phrase, le coeur du jeu est résumé ! Franchement, on est pas loin de crier à la fainéantise quand on sait que ce jeu a été vendu pour ça. Alors les salons permettent de créer des courses en ligne ultra paramétrables et c’est une bonne chose, mais quand on sait ce qui peut se faire de nos jours, c’est à hurler de rage devant sa console.

Voilà ce que ça donne lorsque vous êtes au volant !

Et si on parlait des aspects techniques du jeu, juste pour rire ?

Avant de vous lancer dans une partie de Gran Turismo Sport, assurez-vous de mémoriser la date du jour et surtout l’année en cours. Parce que lorsque vous reposerez la manette quelques heures plus tard, vous aurez l’impression d’être revenu plus de 10 ans en arrière et d’avoir vieilli sans le vouloir. Entre les collisions pitoyables qui ne font aucun bruit réel, l’impression de vitesse totalement inexistante (même avec une Lamborghini ce qui est un comble !), une liaison du pneu avec la route tout aussi fantomatique et des décors tellement fixes que ça en devient déprimant, on se demande si le jeu n’a pas été développé sur PS2 avant de bénéficier d’un portage ! De plus, l’IA est totalement aux fraises et possède un étrange pouvoir de téléportation… Comment peut-on accepter ça en 2017 alors que la série des Project Cars ou des Forza Motorsport font bien mieux en moins de temps ? C’est tout simplement scandaleux. Et dire après tout cela que la conduite peut être agréable dans ce jeu en ajoutant que l’impression de vitesse est présente sans sourciller c’est clairement se moquer du monde. Gran Turismo Sport est un jeu qui s’est voulu plus accessible que la série canonique, mais ce n’est pas une raison pour faire preuve de suffisance et donner de la confiture aux cochons.

Admirez cette magnifique montagne en papier mâché !

Des mécaniques de jeu dignes du XXe siècle, ce qui n’arrange rien à l’affaire.

Vous pensiez que la litanie des plaintes était terminée ? Que nenni les amis ! En plus de tout ce qui vient d’être cité, on peut ajouter que les circuits ne sont pas tous accessibles au départ et ce malgré le fait qu’ils soient peu nombreux et majoritairement ficitifs. En effet, il faut gagner des niveaux pour les débloquer et pour ça limer le bitume en boucle sans vraiment savoir ce qui va vous permettre de gagner vos XP facilement. Si c’était un bon moyen de vous scotcher à votre manette sur le Gran Turismo originel, c’est inconcevable aujourd’hui. Ajoutons à ça les permis qui n’en sont pas vraiment et donc sans véritable intérêt. Le bronze suffit pour passer les épreuves et obtenir quelques voitures. Décidément, rien ne va dans le bon sens dans ce jeu. Et ce n’est pas en nous donnant des arrêts aux stands très réussis que la mayonnaise va prendre.

Un bon point pour le jeu, les arrêts aux stands sont réalistes.

Musique classique et styles mélangés. On se serait passés d’une telle soupe indigeste.

Rouler ou naviguer dans les menus avec de la Grande Musique c’est bien. mais se taper du punk-rock insipide ou des revival des années 80 des pires morceaux possibles c’est nul ! Nous aimerions sincèrement retrouver le responsable de la playlist du jeu pour avoir quelques explications avec cette personne.

L’élégance des menus nous a frappé.

Conclusion

Gran Turismo Sport ne passe pas loin du ratage complet et risque, pour tous ceux qui aiment la conduite et son aspect sensoriel de se retrouver à la cave des jeux automobiles. Malgré des petites choses réussies, on a l’impression d’avoir affaire à un gros DLC de GT6 qui commence à dater sévère. Gran Turismo Sport ne parvient pas à aller au bout de ses ambitions et parvient même à accuser un retard conséquent sur ses concurrents. La volonté de rendre ce jeu jouable au plus grand nombre n’excuse pas tout. Polyphony Digital et surtout Kazunori Yamauchi sont sortis de la route et à moins d’un miracle ne sont pas prêts de sortir du bac à graviers. Ce jeu est une tâche indélébile sur le trophée du mythe Gran Turismo. Et quand nous voyons que d’autres tests trouvent la conduite agréable dans le jeu il y a de quoi être étonné. Ce jeu est une succession de glissades sur un océan de mayonnaise et dire le contraire est une sacrée hérésie. 

Mesurez-vous à vos amis depuis le confort de votre sofa.

Gran Turismo Sport

  • Développeurs Polyphony Digital
  • Type Course
  • Support PS4
  • Sortie 18 Octobre 2017
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