Fallen Legion : Sins of an Empire est un de ces titres qui a débarqué sans vraiment crier gare le 25 juillet sur PS4. Surfant sur une drôle de vague houleuse, le studio YummyYummyTummy a décidé de sortir Fallen Legion : Flames of the Rebellion sur PS Vita. Ces deux titres Action RPG sont un peu à voir comme les différentes version d’un fire emblem, donnant chacun un point de vue différent sur la même histoire. On vous donne aujourd’hui notre avis sur la version PS4 du jeu.
I vanilla be like you
Lorsqu’on ne connaît strictement rien sur Fallen Legion, la première chose qui vous frappe tel un « AH » accusateur de Denis Brogniart, c’est cette impression de déjà-vu lorsqu’on observe l’esthétisme général du jeu.
En effet, les vieux de la vieille pourraient penser qu’ils ont là un nouvel opus d’un jeu Vanillaware à la Odin Sphere avec une petite princesse en jupette progressant sur des plans 2D dans un style heroïc fantasy rappelant vaguement Georges Kamitani.
Toutefois, quand on y regarde de plus près, nous sommes tout de même assez loin d’avoir une esthétique aussi aboutie pour Fallen Legion. En effet, bien qu’assez joli, l’ensemble est quand même relativement brouillon. Objectivement, les plans fixes ont l’air d’avoir été finis à l’arrache à cause de défauts flagrants de proportions et de manque de détails. Plus subjectivement, j’ai vraiment du mal avec ce style « speedpaint » donnant une impression de coloriage vite fait qui à mon sens ternit légèrement le rendu final.
To trust a talking book or not, that’s the question
Bien qu’en apparence semblable à Odin Sphere, Fallen Legion est bel et bien une nouvelle licence d’Action RPG. Il est donc de bon ton de nous attarder un peu sur son scénario et son univers.
Dans la version PS4 du jeu, vous incarnez la princesse Cecille, héritière d’un vaste empire, général d’armée et magicienne. Alors qu’elle mène une campagne, votre conseiller Maurice vous apprend la triste nouvelle que votre papa l’empereur a trépassé et qu’il est de votre devoir de rentrer à la capitale pour prendre vos nouvelles fonctions. Il vous remet également un artefact transmis depuis des générations d’empereurs, un grimoire parlant qui a depuis toujours conseillé la famille impériale et l’a défendue en lui donnant la capacité d’insuffler la vie à des armes prenant forme humaine pour combattre à ses côtés.
En route vers la capitale, Cecille sera rapidement attaquée par les soldats du Légat Laendur qui tente de renverser l’empire. Afin de survivre à cet assaut, le grimoire vous forcera à invoquer des soldats magiques (appelés Exemplars, et pas Einherjars) qui permettront au grimoire de se repaître de l’âme de vos victimes et restaurer ses pouvoirs. Il vous expliquera que lui seul sera capable de vous aider à reconquérir votre royaume, mais à quel prix ?
Notez que la version PS Vita vous mettra dans la peau du Légat Laendur, ce qui vous fera vivre l’histoire d’une toute autre perspective. Chaque opus se vendant pour environ 20€, vous devrez donc passer 2 fois à la caisse si vous désirez connaître ces deux points de vue du même conflit.
Ayant testé la version PS4, je regrette toutefois la lenteur avec laquelle le scénario évolue. Le premier des 4 actes vous prendra environ 4-5 heures et ne vous apprendra à peu près rien, à part à vous faire vous méfier de votre grimoire. Cette lenteur ajoutée au fait que les combats s’enchaînent, se ressemblent, lasse relativement vite et que les personnages sont au premier abord peu attachants donne assez vite un sentiment d’ennui. Il faudra donc sans doute vous accrocher et passer ce premier acte pour pouvoir apprécier le titre dans son ensemble.
Le choix de choisir
Votre périple vous amènera à vous rendre compte de la situation catastrophique de l’empire, malmené par les gouverneurs locaux et les princes servant leurs propres intérêts qui se font la guerre au détriment du peuple. Malgré une direction artistique simpliste, la narration décrit vraiment bien le contexte sombre de l’empire, on sent que rien ne tourne correctement et on ne sait à quel saint se vouer tant tous les puissants paraissent corrompus.
Un des points intéressants de Fallen Legion : sins of an empire est qu’il vous donne le choix d’orienter l’histoire en fonction de décisions que vous devrez prendre rapidement au fil des combats.
Entre certaines phases de combat, le jeu vous proposera plusieurs dilemmes sous forme de questions à choix multiples à résoudre en un temps imparti. Bien que pouvant paraître anodins, ces choix auront une grosse répercussion sur l’évolution de l’empire. Par exemple, vous devrez souvent trancher entre soutenir un des princes au détriment d’un autre ou décider si vous préférez protéger un village d’une attaque alors qu’une autre bataille est à mener ailleurs faute de quoi vous perdriez un avantage stratégique.
Bien que ce soit une excellente idée, il est très difficile de comprendre l’impact direct de ces choix. En effet, excepté dans un menu textuel accessible uniquement hors combat, le jeu ne vous expliquera jamais vraiment le contexte dans lequel vous vous trouvez. Il est donc très difficile, vu le nombre de princes et de régions, à prendre la décision la plus adéquate par rapport à la façon dont vous voulez faire progresser l’histoire. En pensant soutenir la bonne personne, vous pouvez mener une bourgade entière à sa perte.
Vous aurez tout de même un indicateur de la qualité de vos actions à certains endroits entre deux combats. Votre conseiller Maurice vous informera si vos actions ont amélioré le moral au sein de l’empire et si le peuple ou les princes vous soutiennent d’avantage. En cas de mauvais choix, vous serez libres de décider si vous voulez recharger votre sauvegarde pour changer vos décisions ou si vous acceptez de continuer ainsi.
L’ATB n’est pas mort
Outre faire des choix et essayer de comprendre ce qui se passe, vous devrez combattre, et pas qu’un peu ! Autant vous dire que si vous êtes allergiques au système de combats, vous allez passer un sale quart d’heure.
Chaque point sur la carte du monde représente une succession potentielle de plusieurs petits combats jusqu’à un combat plus ardu contre un boss.
Chaque combat se déroule en temps réel limité par un semblant de jauge d’ATB à la final fantasy VII. En début de combat, vous pouvez choisir 3 Exemplars à emmener avec vous. Chacun d’eux sera associé à une touche de la manette et aura des statistiques définissant son rôle: tank, dps, debuffer, etc… Les actions de votre héros (la magie) seront quant à elles toujours associées à la touche triangle.
Vos exemplars ont un certains nombres de points d’action qui se rechargent au file du temps (un peu comme une jauge d’ATB) et votre mission sera de réaliser une séquence de coups ininterrompus par les coups des ennemis pour déclencher des attaques spéciales aux effets variés (debuff, buff, damage over time, etc…) Chaque pression de touche liée à un Exemplar remplit une case du séquenceur d’actions et consomme 1 point d’action de cet Exemplar. Si vous arrivez à remplir le séquenceur d’actions sans vous faire interrompre, vous lancez un coup spécial. Il est également intéressant de noter que des bonus sont parfois attribués à une case spécifique du séquenceur comme par exemple vous octroyer un boost de recharge de ces précieux points d’action.
Chaque action de vos exemplars recharge légèrement le mana de Cecille, lui permettant d’exécuter un des 3 sorts dont elle dispose, un soin de groupe, un sort de résurrection d’un exemplar ou un sort d’attaque.
Toute la complexité du système réside sur le fait que vos ennemis ne vont pas se laisser gentiment taper dessus. En effet, ils seront plutôt agressifs et tenteront de vous interrompre par tous les moyens. Votre seul moyen de sortir victorieux sera de bloquer leurs attaques au bon moment. Avec un bon timing, une défense parfaite laisse l’ennemi brièvement sans défense et recharge votre mana et vos action points. Contre les boss, il sera vital de bien maîtriser ces concepts pour les mettre K.O. et bénéficier d’une fenêtre pendant laquelle vous pouvez balancer la sauce.
Notez que Cecille ne pourra jamais être blessée tant que ses exemplars sont en vie, mais que certains ennemis sont capables de l’empêcher d’agir pendant un certain temps.
Au final, j’ai trouvé ce système plutôt bien foutu et agréable sur quelques combats mais il devient très vite répétitif et lassant. En effet, les combats se suivent et se ressemblent inlassablement. C’est assez dommage car il y avait certainement un potentiel à exploiter pour en faire quelque chose de plus passionnant.
Conclusion
Je ne vais pas vous mentir, le début de Fallen Legion m’a réellement ennuyé. J’avais énormément de mal à rentrer dans son univers et à apprécier ses personnages à cause d’un contexte mal expliqué, d’un rythme de scénario trop lent et d’une répétitivité lassante dans les combats.
Toutefois, une fois passé le cap de l’acte 1, on commence à accrocher à son univers et à essayer de faire de bons choix pour son empire. Certains combats de boss mettront également vos réflexes à l’épreuve et vous donneront un petit challenge.
Fallen Legion est donc un RPG relativement dispensable parmi la horde de jeux à se mettre sous la dent ces derniers temps mais reste toutefois une expérience atypique agréable pour peu d’avoir un peu de patience et de lui donner sa chance.
Fallen Legion : Sins of an Empire
- Développeurs Mintsphere
- Éditeur Yummyyummytummy
- Type Action RPG (ATB)
- Support PS4 (Sins of an Empire) , PSVita (Flames of Rebellion)
- Sortie 25 Juillet 2017