J’avoue que je ne savais pas à quoi m’attendre pour cet test sur Ever Forward. L’esthétique globale m’avait tapé dans l’oeil, il semblait y avoir des énigmes et un univers intriguant, donc j’ai fini par me lancer dedans et – miracle extrême – mon PC vieillissant semblait l’accepter sans broncher.
Ever Forward
Supports : PC, PS4, Xbox One, Switch
Genre : Puzzle
Date de sortie : 13 août 2020
Editeur : Pathea Games
Développeur : Pathea Games
Multijoueurs : Non
Ever Forward vaut largement le voyage avec des énigmes intelligentes et une narration touchante.
- Charmant visuellement
- Une narration intrigante et bien menée
- Des énigmes logiques et intéressantes
- Des niveaux qui ne sont jamais trop longs
- L’automatisation de la furtivité, une fausse bonne idée
- Un peu court peut-être du coup
Toujours plus loin
Oui, j’ai bien parlé de “mon PC”, cette chose coincée dans mon bureau qui me sert à énormément de choses, à part jouer à des jeux récents. Parce que je suis un joueur console à la base, parce que mon PC a maintenant 6 ans et que je n’ai pas envie d’investir trop régulièrement dans du nouveau matériel pour le maintenir à jour. Moquez-vous, Ô Pécéistes aguerris, je suis prêt ! Rassurez-vous, j’ai bien bidouillé un truc pour me retrouver affalé dans mon canapé en fin de soirée comme à chaque fois manette en main pour en profiter à mon aise.
Cette introduction vous a semblé hors de propos ? Sans doute, mais je dois vous dire qu’Ever Forward s’apprécie plus confortablement installé dans un canapé avec un casque et une manette. Car plus qu’un simple jeu d’énigmes, Ever Forward essaie de nous raconter des choses à travers ses détails.
Sur qui nous sommes, il sera difficile d’en être certain avant longtemps. Nous ne connaissons que son nom : Maya. Une petite fille ? une intelligence artificielle ? Un rêve ? Nous voilà plongé sur une île ensoleillée truffée de coins parasités par des interférences dans lesquelles nous pourrons entrer. On se retrouve alors ailleurs à essayer de résoudre des énigmes basées principalement sur le son.
Très basiquement, notre fillette diaphane va devoir récupérer des blocs et les insérer dans des plateformes pour pouvoir continuer sa route. Mais son chemin sera souvent bloqué par des sphères de sécurité qui la feront disparaître si elle a le malheur de rentrer dans leur ligne de vue.
Sans un bruit
De manière automatique, l’enfant marchera sur la pointe des pieds à l’approche de l’une des sphère, car le moindre bruit braquera le faisceau sur elle, augmentant la sensibilité du vigile. Il sera alors question de détourner son attention un moment en jetant un bloc ou en déclenchant un mécanisme bruyant au loin afin de passer sans se faire repérer. Car le jeu ne s’arrête pas si vous alertez les gardes. L’alerte signifiant juste qu’il faut se cacher, et peut-être jouer avec la portée accrue de leur vigilance pour progresser.
Ever Forward a la bonne idée de proposer des cheminements de puzzles relativement courts et aux enchaînement logiques. Il est également possible de sauvegarder manuellement à n’importe quel moment ou réinitialiser un puzzle (au cas où vous sauvegardez en plein faisceau, maladroit que vous êtes).
Entre chaque résolution de puzzle, on assiste à une tranche de vie de l’enfant, nous en apprenant plus sur elle, sa vie et sa mère, tandis que nous levons peu à peu le voile sur un mystérieux événement ayant bouleversé la société. Assurément, les choses ne sont pas gaies et plus on avance, plus on redoute le fin mot de l’histoire.
A ce stade, j’écris cet article avant d’avoir connaissance de cette fin, sachant qu’elle peut soit décevoir, soit être en parfait accord, mais dans tous les cas, influer sur mon avis global. En l’état, j’aime conserver l’ignorance des faits et rester dans l’incertitude presque abstraite que procure Ever Forward. Progresser dans les énigmes nous récompense constamment d’une nouvelle scénette. Pour nous aider, nous aurons parfois besoin du cube lui-même qui nous permettra à certains endroit d’activer des mécanismes, mais aussi de nous envoler vers d’autres plateformes.
On pouvait craindre une certaine répétitivité, la faute à des environnements redondants et des ennemis sphériques manquant de variété, mais chaque niveau étant relativement court, nous sommes davantage concentré sur la résolution de l’énigme que sur la situation en elle-même. Bien souvent il faudra trouver la petite astuce unique qui vous permettra d’avancer, et le jeu rechargeant rapidement, on n’a aucun mal à multiplier les essais pour observer le comportement de l’IA ennemie afin de s’adapter. Les énigmes sont logiques et ne demandent jamais de se tordre l’esprit pour être résolues, on progresse donc sans trop de mal, tout en ayant la satisfaction d’avoir réussi une épreuve ni trop complexe, ni trop évidente.
Visuellement, Ever Forward invite au rêve. Des berges ensoleillées de l’île au blanc immaculé des niveaux des énigmes, il ne semble y avoir aucune limite, aucun mur au monde de Maya. Juste l’infini, tandis que les installations deviennent certes de plus en plus complexes à parcourir.
La seule vraie critique que je pourrais formuler ici c’est l’automatisation du mode furtif chez Maya. En effet, elle se met automatiquement à marcher sur la pointe des pieds quand elle approche d’un vigile, et se remet à courir normalement une fois éloignée. C’est déstabilisant de ne pas avoir une gestion manuelle de cet aspect, parce que cela mène parfois à des échecs imprévisibles, l’enfant ayant tendance à se faire tuer dès qu’elle se remet à courir seule. D’autant que nous n’avons aucun indicateur visuel de la zone elle-même… On aurait aimé pouvoir se faufiler nous-même sans laisser le jeu décider à notre place.
Ever Forward : Conclusion
Ever Forward vaut largement le voyage, quelle que soit sa conclusion que je redoute de voir arriver. Il gère parfaitement le rythme de son aventure, avec des énigmes intelligentes et une narration touchante.
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