Pour mémoire, Visceral Games a été dissous par Electronic Arts en 2017. Voilà pour le contexte. Après avoir essoré la licence Dead Space et malmené les équipes de développements, EA mis un terme à Visceral Games après un Battlefield Hardline peu convaincant. Mais voilà que l’éditeur a décidé de ramener Dead Space d’entre les morts avec un Remake confié à Motive presque identique à l’original, et quelques semaines à peine après la sortie de The Callisto Protocol, du créateur de la licence. Ironique non ?


Dead Space (2023)


Supports : PC, PS5, XBox Series

Genre : Survival Horror

Date de sortie : 27 janvier 2023

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Motive Studio

Multijoueurs : Non


Ce Remake de Dead Space a préservé ce qui devait l’être tout en retouchant un peu ce qui pouvait l’être.


  • Une belle remise à neuf visuelle
  • Fluide et beau à la fois
  • Quelques nouvelles sections annexes optionnelles
  • Isaac n’est plus aussi charismatique
  • Réussi graphiquement mais la claque n’est pas là

USG Ishimura, vous m’entendez ?

Est-ce que Dead Space mérite un nouveau public onze ans après sa sortie originale ? Après avoir redéfini un genre à lui tout seul (je ne parle pas de ses suites), invité le démembrement tactique dans le gameplay et une bonne dose d’angoisse, Dead Space reste un modèle. Mais faut-il pour autant redonner vie à un modèle au risque de marquer son âge ?

Bon, je vais être sincère : Dead Space reste un véritable classique du survival-horror. Il y a tellement de bonnes choses dans ce jeu, dont l’ambiance sonore terrifiante ou les apparitions subites des nécromorphes. Imaginez un film d’horreur qui vous a terrifié enfant, avec ses effets spéciaux d’époque, ses facilités scénaristiques et son jeu d’acteur un peu dépassé (pour moi, c’est « It » avec Tim Curry). Imaginez ensuite qu’on vous en propose un remake, qu’on caste de nouveaux acteurs, qu’on peaufine de nouveaux décors, qu’on ajuste les effets spéciaux avec les dernières technologies… mais que l’on conserve l’histoire presque à l’identique. Comment pourriez-vous vous rendre au cinéma en espérant avoir peur à nouveau ? Vous connaissez ce film sur le bout des doigts et vous avez encore en tête les passages les plus marquants, cependant, comment ne pas esquisser un petit sourire à l’idée de vous confronter une fois encore à vos peurs, mais mieux armé ?

C’est exactement ce que propose le remake de Dead Space en 2023. On garde les bases de 2008, on ajuste quelque éléments pour le rendre plus fluide, on adapte la technique aux nouveaux standards et on envoie. C’est en quelque sort le traitement que Capcom avait donné à Resident Evil premier du nom.

Les principes de Dead Space sont déjà bien rôdés et attendus : un HUD intradiégétique, le scénario à base de religion et de monolithe mystérieux qui fascinera toujours, et l’USG Ishimura. Le vaisseau spatial n’est pas seulement un morceau du level design, mais aussi un lieu incroyablement atmosphérique rempli de pièces qui semblent toutes avoir une fonction. Avec ses 35 petits gigas de données, le résultat est assez bluffant.

Le gameplay à la troisième personne gagne en fluidité (même si il faut maintenant – à l’image de The Callisto Protocol – achever les ennemis à coup de pied pour récupérer des objets) et les Necromorphes gagnent en détails et en réalisme. Ils représentent une menace constante qui peut surgir de partout à tout moment, mais Isaac dispose toujours de son cutter capable de couper les membres monstrueux de ces créatures avec un certain plaisir coupable.

C’est pour me vendre des encyclopédies ?

Pour rappel, tout commence et se termine dans l’espace, là où l’on ne vous entend éventuellement pas hurler : les humains ont épuisé les ressources terrestres et voyagent désormais dans les étoiles. Vous incarnez Isaac Clarke, un ingénieur système qui suit une balise de détresse envoyée par l’USG Ishimura, un vaisseau massif équipé de capacités d’exploitation minière qui ouvre les planètes pour en extraire les minéraux et les minerais. Vous vous en doutez, les choses tournent mal très rapidement et votre vaisseau s’écrase sur l’Ishimura, êtes séparé de vos coéquipiers et des horreurs innommables semblent pulluler partout dans le vaisseau. Des corps jonchent les sols et des avertissements cryptiques écrits avec du sang recouvrent les mur

C’est donc à Isaac – donc à vous – qu’il revient de retrouver votre fiancée piégée sur l’Ishimura et de s’échapper. Ajoutez à cela un culte étrange, des expériences scientifiques qui dérapent et une vie extraterrestre hostile, et vous avez coché quelques-uns des clichés les plus courants de la science-fiction d’horreur façon Event Horizon (un classique que vous devez voir, Sam Niel y est génial).

Cette mouture 2023 apporte cependant une modification majeure qui m’a – je dois dire – surpris un peu : Isaac parle, et l’on voit son visage. Ca a été un petit choc pour moi, car son mutisme le faisait gagner en charisme, et contribuait à l’ambiance lugubre. Il n’était qu’une armure dans laquelle je pouvais m’incarner, et est aujourd’hui un personnage à part entière. Heureusement, il n’est pas trop bavard, et on pourrait dire que cela le rapproche un peu de ses représentations dans Dead Space 2 et 3.

Le Isaac monolithique (sic) du jeu original avait plus de charisme, forcément

Les combats sont cependant toujours aussi brutaux (mais moins que The Callisto Protocol). Au fil du temps, le jeu vous apprendra à utiliser votre arsenal pour contrer différents types de Necromorphes. Chacune des armes dispose d’une attaque principale et d’une attaque secondaire pour vous donner la flexibilité dont vous aurez besoin pour démembrer chaque vague d’horribles créatures. Isaac dispose également de quelques pouvoirs intéressants. Sa capacité de stase ralentit les ennemis ou certains éléments du décors et son module de kinésie vous permet de lancer des objets tels que des bonbonnes explosives pour infliger des dégâts massifs.

À l’exception de quelques petits changements de scénario et une carte en 2D plus facile à lire, Dead Space est presque identique au premier, avec des graphismes et une trame sonore remises à neuf qui amplifient son ambiance. Même si les graphismes et l’audio ont bénéficié d’un sacré coup de polish, une grande partie de l’interface utilisateur et de la conception de l’environnement sont d’origine.

L’ambiance est bien présente.

La narration environnementale de l’USG Ishimura en fait un lieu d’horreur iconique et vous n’avez pas besoin qu’on vous raconte ce qui s’est passé, hormis des contextualisions avec les logs audio : vous voyez les horreurs qui se sont déroulées dans l’Ishimura et ce que l’équipage vous a laissé comme témoignages.

Toutes les pièces en apparence « sûres » disposent aussi d’un système d’aération susceptible de cacher un Nécromorphe en embuscade, vous n’êtes jamais véritablement à l’abris, même après être repassé plusieurs fosi au même endroit sans rien voir de particulier. La grosse douzaine d’heure de jeu vous maintiendra sous une certaine pression, même si je dois avouer que le jeu m’a bien moins effrayé qu’à l’époque, même avex ses points de sauvegarde fixes : Aujourd’hui, on sait ce qu’il en est, là où le mystère était entier sur la version originale.

Dead Space (2023)

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En Bref

Est-ce que ce remake 2023 de Dead Space est de qualité ? Indéniablement. Le jeu est beau, sans être pour autant une grosse claque, a préservé ce qui devait l’être en retouchant un peu ce qui pouvait l’être et sans trahison majeure. En 2023, il fait sans doute moins peur qu’en 2008, mais il reste tout aussi efficace pour les nouveaux joueurs.

4.5
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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